Après avoir dit adieu, depuis longtemps, au couscous à l’agneau, tous les jours, les Tunisiens craignent sérieusement de devoir se passer, dans un avenir proche, de leur vrai régal à la réputation mondiale, le couscous tunisien au poulet.
Que ce soit en Tunisie ou en France, encore, grâce aux juifs tunisiens, ce plat connu et apprécié de tout le monde est en tête des menus et des placards publicitaires des restaurants et des traiteurs, en réel et sur l’Internet.
Le mosli zemni de poulet (rôti de poulet à l’ancienne) lui enjambe le pas, avec d’autres préparations tunisiennes au poulet aussi succulentes l’une que l’autre.
Justement, les aviculteurs tunisiens et leur chambre syndicale ont annoncé, il y a un certain temps, une hausse prochaine de la production du poulet de chair devant générer une détente au niveau des prix.
Hélas, l’augmentation de la production a eu lieu, mais les prix ont flambé.
Dans la Grande Distribution, devenue la locomotive et la référence du commerce de détails, du moins dans la région de Tunis, les prix des viandes de volailles se sont littéralement envolés.
Le poulet Pac (prêt à la consommation et vendu en poulets entiers) est proposé à 10 dinars le kg ; toutefois, le moindre poulet pèse au moins un kilogramme et demi, c’est-à-dire qu’il faut casquer 15 dinars et plus pour avoir accès à un poulet Pac.
Mais le choix est restreint. Les cuisses de poulet (vendues par pièce) coûtent 15 dinars le kg, tandis que l’escalope de dinde est offerte à 22 dinars.
S’agissant du couscous à l’agneau rayé des menus pratiquement, depuis belle lurette, il vaut mieux ne pas réveiller l’ours qui dort, car le prix de la viande d’agneau dans les grandes surfaces atteint, en ce moment, 45 dinars, et ce depuis la précédente fête du sacrifice, l’Aïd el Idha, il y a deux mois environ.
83 mille tonnes
Or, mardi 15 août 2023, l’Observatoire national de l’agriculture a annoncé une hausse de la production de poulet de chair de 3,9%, au cours de la dernière période.
Selon l’ONAGRI, en effet, la production de poulet de chair est évaluée à 83 mille tonnes, affichant une hausse de 3,9% à la fin de juillet 2023, par rapport à celle enregistrée au cours de la même période de l’année précédente.
La comparaison du prix moyen mensuel avec celui du même mois de l’année précédente montre une hausse de 2,3%.
Cependant, chose étrange, l’ONAGRI a cru signaler que par rapport au mois précédent, les prix au cours du mois de juillet ont baissé de 9,5%.
Des clients fidèles de certaines grandes surfaces de Tunis ont dit à African Manager n’avoir constaté aucune baisse, mais, au contraire des majorations systématiques. Une exception ! Le rôti de poulet industriel vendu depuis quelques mois à 13 dinars 500 le poulet, a été ramené à 12 dinars 500, mais il s’agit de petits poulets.
Idem encore pour les œufs. D’après les chiffres de l’ONAGRI, à la fin de juillet 2023, la production des œufs de consommation a atteint 1064,7 mille unités, affichant une hausse de 6,1% par rapport à celle enregistrée au cours de la même période de l’année précédente. Il parle là aussi d’une baisse des prix des œufs en juillet par rapport à juin, ce qui reste à vérifier.
S.B.H.
le paradoxe est partout et dans tous les secteurs plus de production ou moins de production plus de stock ou moins de stock les prix flambent , l’inflation est galopante et le peuple est affamé il n’a plus les moyens financiers de se nourrir correctement et de soigner correctement .