AccueilLa UNELe phosphate en route pour retrouver bonne mine !

Le phosphate en route pour retrouver bonne mine !

La Tunisie cherche à doubler sa production de phosphate d’ici 2024, car aux prises avec des  difficultés économiques, elle  voit ses revenus augmenter en raison de la flambée mondiale des prix des denrées alimentaires et des engrais.

Atteindre l’objectif de 8 millions de tonnes au cours des deux prochaines années, contre 3,9 millions en 2021, porterait la production à des niveaux que la Tunisie n’a plus connus depuis le soulèvement du printemps arabe, il y a plus de dix ans. Des troubles politiques sporadiques et des conflits de travail et de gestion ont entravé la production phosphatière , une source importante de devises étrangères.

« Nous proposons des partenariats sur les phosphates avec les pays voisins », a déclaré la ministre de l’Industrie, de  l’énergie et des mines , Neila Nouira Gongi, dans une interview en marge d’une conférence minière à Riyad, en Arabie saoudite. Des discussions sont également en cours avec l’Algérie sur des projets d’engrais, qui « pourraient prendre la forme d’investissements ou d’échanges d’expériences », a-t-elle ajouté, citée par Bloomberg.

La Tunisie, qui cherche à produire 5 millions de tonnes cette année dans le cadre d’opérations publiques, rejoint le Maroc et l’Égypte, pays voisins, pour déterminer les perspectives de l’offre mondiale de phosphates, selon Bloomberg Intelligence. L’interdiction d’exporter depuis la Chine, le fournisseur principal, au cours de la première moitié de 2022, envoie ses clients habituels ailleurs, ce qui pourrait profiter à l’Afrique du Nord.

Le gouvernement  tunisien  a besoin de ces revenus, avec une économie malmenée par la pandémie et entravée par une crise politique persistante qui a bloqué la prise de décision. Les autorités ont déclaré qu’elles attendaient un accord très attendu sur un plan de sauvetage avec le Fonds monétaire international au cours du premier trimestre 2022.

Un « ajustement » du carburant

Un accord avec le bailleur de fonds  basé à Washington pourrait dépendre de la mise en œuvre par la Tunisie de réformes économiques radicales mais controversées, notamment la réduction de la masse salariale publique et des subventions. Le gouvernement, qui s’est engagé à supprimer une partie du soutien aux prix du carburant cette année, étudie actuellement le meilleur moment pour lancer le plan qui impliquera une hausse mensuelle de 3 % de certains produits pétroliers, a déclaré Gongi.

« Vous voyez que les prix du pétrole aujourd’hui continuent d’augmenter, le prix du pétrole a été modifié dans le budget de 40 à 80 dollars le baril », a déclaré le ministre. « Il fallait donc que cela soit reflété. Il doit y avoir un ajustement des prix des carburants, même s’il n’est que partiel. »

Le phosphate, autrefois mine d’or !

Le doublement projeté de la production du phosphate serait le meilleur développement qui puisse arriver en Tunisie et singulièrement dans le bassin minier où, depuis  le 20 janvier 2018, des travailleurs et des jeunes sans emploi bloquent les entrées de plusieurs mines de phosphate à Ghafsa, la région minière de la Tunisie, interrompant de fait la production de phosphate.

Pourtant, la Tunisie  possède d’importants gisements de fer, de zinc, d’argile et de phosphate.  En 2010, avant la révolution de janvier 2011, le pays  produisait 8 millions de tonnes par an, ce qui en faisait le cinquième exportateur mondial de produits phosphatés.

L’État tunisien encourage les investissements privés dans son secteur minier – les investisseurs privés bénéficient par exemple d’un allégement fiscal de quatre ans, dégressif chaque année – mais la propriété des mines elles-mêmes est limitée à des entités gouvernementales. La Compagnie de phosphate de Gafsa (CPG), un conglomérat minier contrôlé par l’État, contrôle la production de phosphate.

Après la révolution de Jasmin en 2011, la production minière a chuté drastiquement de plus de 50 %, atteignant un minimum historique de 3,5 millions de tonnes en 2017. La tendance négative s’est poursuivie, touchant le fond en janvier 2018 avec une production de 160 000 tonnes contre 500 000 en janvier 2017.

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