AccueilLa UNELe PPP serait-il la panacée pour la Tunisie?

Le PPP serait-il la panacée pour la Tunisie?

Plus d’une décennie est déjà passée depuis la révolution. Plusieurs projets dont la valeur s’élève à plus de 17 milliards de dinars, demeurent bloqués selon le président de la Fédération nationale des entrepreneurs de bâtiment et des travaux publics (Fnebtp),Jamel Ksibi. D’autres ne le leur disputent en rien.

L’Etat étant incapable de les mener à leur terme, le recours au PPP (Partenariat Public Privé) pourrait-il être une solution appropriée, la Solution ?

Le président de l’instance générale de partenariat public-privé (IGPPP) Atef Majdoub, a souligné dans une interview avec Africanmanager, que l’instance qui a une compétence transversale, touche à tous les secteurs. Elle intervient  à une double échelle, l’accompagnement, l’assistance, la formation et la vulgarisation sur les PPP,  et puis, la surveillance, le contrôle et le suivie des contrats PPP.

C’est un rôle très important, surtout en période de démarrage, a-t-il insisté, estimant que la communication autour du concept est une étape cruciale pour susciter plus d’adhésion tout d’abord des autorités publiques qui sont les porteurs de projets. En fait, l’instance ne fait pas du PPP mais elle accompagne, prépare et assiste les autorités publiques dans la préparation et le lancement des projets.

« L’instance met à la disposition des autorités publiques désireuses de réaliser des projets en mode PPP les outils nécessaires, l’assistance technique (des experts) pour le montage et la préparation des projets.

En fait, la phase de préparation est d’une importance tout aussi extrême car un PPP mal préparé ou peu préparé risque d’échouer. Et cette phase dure entre 18 à 24 mois », a-t-il expliqué.

Cette phase est importante pour étudier la faisabilité et l’éligibilité du PPP, car  tout projet n’a pas vocation à être « PPPable ». Il ya des étapes à suivre pour vérifier l’éligibilité du projet en mode PPP.

Critères d’éligibilité :

S’agissant des critères d’éligibilité, Atef Majdoub a indiqué qu’une étude multicritères comportant l’aspect juridique, technique, économique-financier et social-environnemental du projet doit être menée pour vérifier si le projet est éligible au PPP ou non.

En outre, le PPP confère la dimension de  soutenabilité financière au projet parce que c’est un engagement sur le long terme. Cet aspect est pris en compte pour assurer la durabilité des engagements financiers de la partie publique.

« Donc, il faut vérifier que la partie publique peut honorer ses engagements et qu’elle a les ressources pour s’engager sur pareille échéance », a-t-il fait savoir.

« Ce faisant, les aspects techniques, financiers et socio-environnementaux sont le dénominateur commun pour tout projet et sont observés quel que soit le montage de la réalisation du projet ,en marché public, en concession, en PPP…) », a-t-il ajouté.

Le projet doit être bancable, attractif avec des garanties afin que le privé amène le financement nécessaire, car les tâches de  conception, le financement et la réalisation vont être confiées au privé et surtout l’entretien-maintenance, chose qui n’existe pas dans les autres modalités de projets et c’est ce qui garantit la viabilité et la durabilité du projet le plus longtemps possible.

En ce qui concerne la durée du projet, elle est variable et dépend du type et des exigences du projet. « Il n’y a pas une durée toute prête, en regardant un peu dans le monde, on trouve par exemple que la législation marocaine fixe une durée entre 5 et 50 ans, mais en Tunisie tout dépend du projet », indique-t-il.

Les dividendes attachés au  PPP

Pour ce qui est des avantages du PPP, Atef Majdoub en a abordé les deux plus les  importants, à savoir la célérité et le partage de risque et maintenance.

« Pour les projets réalisés en PPP, il y a un gain du temps avec un écart qui va jusqu’à 75% par rapport aux autres projets 100% étatiques tel l’exemple de la Cité de la culture qui a pris énormément de temps pour qu’elle soit achevée ou bien le RFR qui n’a pas été réalisé jusqu’à présent», a-t-il détaillé.

En fait, le privé accélère ses projets car il ne peut décaisser qu’à la réception et assure en plus la maintenance sur plusieurs années donc la viabilité du projet, toujours selon lui.

« Il y a également l’aspect social, en ce sens que le PPP  peut améliorer les services publics tout en préservant leur gratuité », a-t-il signalé niant toutes les idées reçues selon lesquelles le PPP va tout privatiser.

« On peut à titre d’exemple allouer les terrains dans les lycées et collèges aux privés pour les restaurer et les rénover et ces derniers peuvent  les exploiter pendant les vacances. De cette manière les élèves auront tout loisir à y pratiquer le sport pendant les heures creuses,  ce qui va réduire les risques de délinquance  et de  violence dans le milieu scolaire », affirme-t-il.

« D’aucuns soutiennent que le PPP est le lot des  pays pauvres, mais ce n’est pas vrai, car les pays du Golfe, par exemple,  sont le bon contre-exemple », ajoute-t-il.

De plus, le PPP est ancré dans l’histoire, citant à cet égard, la gare de TGM ou le SPLT qui est plus récent.

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