Bien que sa programmation remonte à 2008, le projet d’aménagement du tronc central et de la station d’interconnexion de la place Barcelone semble devoir s’affranchi de l’inertie dans laquelle il est, depuis, enserré. D’après nos sources, une estimation erronée du coût total du projet vient en tête des raisons qui ont empêché sa mise en œuvre.
Selon les données publiées par la société Transtu , le projet a été relancé en 2016 avec un coût fixé à 300 millions de dinars.
Une séance de travail s’est tenue le 24 novembre dernier sous la présidence du ministre du Transport, Rabie Majidi, à l’effet de faire le point sur l’état d’avancement du projet et diagnostiquer les raisons qui en ont empêché la réalisation.
Il a été décidé de mettre à jour le comité de pilotage de la mise en œuvre de ce projet national en termes de composition représentant les différentes dimensions économiques, sociales et environnementales, dans un délai n’excédant pas une semaine. Ceci lui permettrait de diagnostiquer scientifiquement les problèmes et d’élaborer un plan d’action pragmatique à la faveur duquel il sera possible de prendre une décision concluante de manière participative concernant la faisabilité de ce projet et les possibilités disponibles pour le mettre en œuvre dans le cadre du respect des engagements et des normes de sûreté, de sécurité et de qualité de services, d’ici la fin du mois de décembre, au plus tard.
Le ministre a souligné la nécessité de développer une nouvelle vision concernant ce projet complexe, qui vise principalement à améliorer la mobilité dans le Grand Tunis et à absorber la demande supplémentaire de voyageurs, tout en étant proactif dans le suivi des attentes qui compromettraient le respect des délais fixés lors de la mise en œuvre de ce projet et d’assurer une intervention immédiate lorsqu’il est nécessaire.
Recours à des bailleurs de fonds étrangers
Pour ce qui est du coût total du projet, il est de 98 millions euros, l’équivalent de 300 millions de dinars, dont un prêt de l’Agence française de développement d’une valeur de 75 millions d’euros, soit 229 millions de dinars. De plus, il y a eu un don de 650 mille euros avec utilisation du reliquat d’un emprunt antérieur d’une valeur de 800 000 euros, outre une subvention de 6,2 millions d’euros de la part de la Commission Européenne dans le cadre du Mécanisme d’investissement de voisinage, et ce selon les chiffres publiés par la société Transtu dont la contribution est estimée à 1,4 million d’euros.
Ce projet atténuera, en fait, la pression sur la place Barcelone et facilitera l’utilisation des transports publics.
Il contribuera également à améliorer l’attractivité des transports en commun dans le Grand Tunis et à limiter l’utilisation des voitures, car le projet permettra de maintenir la part des transports publics dans le total des déplacements estimés en 2016 à 36% ou de l’améliorer à 40%, et de réduire la durée des déplacements quotidiens sur le réseau de métro d’environ 2 minutes ou 3 minutes.
Le projet vise, en outre, à améliorer l’indicateur de respect de la fréquence des voyages sur toutes les lignes entre 75 et 80 à 90 %, et à réduire les intersections de la gare de la République de 44 à 10 intersections, et à réduire les intersections à la gare de Barcelone de 50 à 25 intersections.
Le projet se compose de 4 éléments de base :
-Reconfigurer la gare de la République afin de réduire le nombre d’intersections entre les voitures de métro et améliorer la fluidité de leur itinérance au niveau du tronc central du réseau, tout en réduisant la hauteur des trottoirs pour accueillir les nouveaux wagons ainsi que la construction d’un passage souterrain pour les piétons.
-Changement de sens des métros entre les stations la République et Barcelone, ce qui nécessite de reconsidérer la programmation des feux tricolores et de reconfigurer certains carrefours à ce niveau.
-Ajout d’un rail à Bab el Khadhra, qui permet aux véhicules de revenir avant d’atteindre la gare la République, afin de réduire la pression sur ce tronc central.
-Reconfigurer la place Barcelone pour en faire un pôle d’interconnexion intégré, comprenant le métro et le bus d’une part, ainsi que le réseau ferroviaire à grande vitesse (SFR) et les lignes de la Société nationale des chemins de fer, d’autre part.