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Le purgatoire sans fin des agences de voyage

Cela fait presque deux ans aujourd’hui que le monde vit sous l’emprise de la pandémie du coronavirus, qui se décline dans une succession de vagues ayant fait des centaines de milliers de décès et des millions de cas de contamination, le tout se déroulant   sur des ravages économiques et sociaux sans précédent.

Des employés  ont été licenciés et d’autres ont été mis en chômage technique ou partiel, des entreprises  ont mis la clef sous la porte avec toutes les conséquences qui en découlent.

Tous les secteurs ont été touchés, mais le tourisme est, en fait, celui qui s’en est le plus ressenti. Dans  une déclaration accordée à  Africanmanager », Jabeur Ben Attouch, président de la Fédération tunisienne des agences de voyage(F TAV), a de nouveau confirmé  que la pandémie  a sérieusement mis à mal  l’activité touristique et surtout le transport aérien, maritime et terrestre en raison de la fermeture des frontières  et des confinements successifs.

« L’impact était catastrophique avec un arrêt total des activités du transport touristique en 2020 et presque total en 2021 », a-t-il  notamment déploré.

Faillites suite à l’arrêt de l’Omra

Tous les intervenants du secteur ont été touchés, particulièrement  les agences de voyage sachant qu’elles n’exercent  pas qu’une seule activité mais plusieurs tels que le transport aérien et maritime, le transport terrestre, l’outgoing (voyages des Tunisiens à l’étranger), l’incoming (réception des touristes), les voyages ‘Omra’, les circuits et excursions et le tourisme médical…etc.

Le transport aérien a été touché à hauteur de 90% et 70% en 2020 et 2021 respectivement, par rapport à l’année de référence 2019, selon la FTAV.

Surtout, les voyages au titre d’El  Omra ont connu un arrêt total depuis le début de la pandémie jusqu’à ce jour engendrant des beaucoup de conséquences néfastes.

« 23 agences de voyages sont menacées de banqueroute suite à l’annulation des voyages  vers les Lieux Saints  sachant qu’il s’agit des groupes d’agences de voyages… », précise Ben Attouch.

En termes de  chiffres, le montant des pertes suite à l’annulation des voyages Omra s’élève à 3 Millons  47 Mille dinars pour 3180 voyageurs potentiels de Omra ou  pèlerins, étant noté que les prix du billet d’avion du Omra en Charter sont aux alentours de 1300 dinars par personne.

Des solutions au travers du FODECT

Il faut trouver des solutions pour aider les agences de voyage à honorer leurs dettes. Il n’y a que le Fonds de Développement de la Compétitivité (FODECT) qui puisse compenser ces pertes, car ni les voyageurs, ni les compagnies aériennes n’ont la capacité ou les  moyens pour y faire face.

En fait, l’argent a été déjà dépensé  sans la moindre contrepartie .La charge de l’avion a été comptabilisée, alors que  l’agence de voyage a payé la compagnie aérienne et le pèlerin n’a pas bénéficié de son ‘Omra’, selon le président de la fédération.

« Ni le voyageur, ni l’agence de voyage n’avaient demandé d’annuler ces vols, donc il est injuste qu’ils assument une faute qui n’est pas la leur ! », se demande Ben Attouch.

« Le problème perdure depuis le 8 mars 2020. Nous n’avons pas cessé de nous réunir, depuis cette date, avec toutes les parties prenantes à savoir, le ministère du Transport, et ceux du Tourisme, et des Affaires étrangères pour considérer ces vols comme des vols d’évacuation », dit-il.

Finalement, la FTAV a exposé ce problème au FODECT pour une compensation de ces  pertes  subies par les agences de voyages afin qu’elles puissent à leur tour rembourser les pèlerins des vols Charter d’El Omra qui ont été annulés.

« Je me souviens d’un certain 26 février 2020, alors que les voyageurs étaient dans la salle d’embarquement et l’avion était à l’aéroport de Djerba, nous recevions, brusquement, à minuit une décision de la part de l’Arabie Saoudite  décrétant l’arrêt de tous les vols. Donc, les pèlerins ont rebroussé chemin et l’avion s’est envolé à vide pour ramener les autres voyageurs qui étaient en Arabie Saoudite », raconte le président d el la FTAV.

« Jusqu’à ce jour, nous espérons trouver une solution à travers le FODECT. D’ailleurs, nous venons d’envoyer une demande au ministère du Tourisme pour exposer ce problème au FODECT, sachant que ce fonds n’est pas financé par l’Etat mais part des professionnels du secteur touristique comme les propriétaires des restaurants et cafés », précise Ben Attouch.

Cela fait deux ans aujourd’hui que le fonds ne participe plus au développement puisque toutes les activités ont été arrêtées, selon lui.

Par ailleurs, la FTAV a effectué une étude et préparé un dossier, depuis mars 2020, pour le ministère du Transport ainsi que pour celui du Tourisme.

La demande pour que le FODECT intervienne a été déposée depuis plusieurs mois et toujours pas de réponse.

  « C’est un cas de force majeure, nous sommes dans des circonstances exceptionnelles, donc il faut prendre des mesures exceptionnelles ! », a-t-il conclu.

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