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Les autorités à la reconquête d’un marché débridé

Alors que le saint mois de Ramadan approche, les services administratifs en charge de la consommation et de l’approvisionnement des points de vente en produits et denrées de base, se mobilisent afin de reprendre le contrôle du marché, débridé à plus d’un titre. Leur maître mot est la vigilance à tous les instants.

Des analystes indépendants ont apprécié, plus particulièrement, à cet égard, la volonté d’associer, à cette reconquête du marché, les professionnels attachés à évoluer dans le cadre d’un secteur privé régulier et organisé.

Selon ces mêmes analystes, en effet, l’alternative qui s’offre, désormais, aux nouvelles autorités gouvernementales et administratives dans la lutte contre les hausses injustifiées des prix et l’orchestration des pénuries est l’application de la main de fer contre les réseaux des spéculateurs et  monopolistes qui ont pullulé, durant les dix dernières années, à l’ombre de la faiblesse de l’Etat et de son effacement quasi total.

A travers les déclarations qu’il ne cesse de faire, à maintes occasions, le président Kais Saied est d’avis que le marché et le volet de la grande consommation sont devenus une véritable arène de lutte politique entre son nouveau régime et l’ancien régime, à travers les lobbies des spéculateurs et des fraudeurs qui provoquent des pénuries artificielles et haussent les prix de manière injustifiée dans le but inavoué d’alimenter la colère populaire.

Pour sa part, la nouvelle ministre du Commerce et du développement des exportations, Kalthoum Ben Rejeb, lors de ses dernières réunions  avec ses proches collaborateurs et les directeurs centraux du ministère, a appelé à l’application stricte de la loi, en procédant à la fermeture automatique des points de vente et établissements commerciaux coupables de spéculation et la saisie immédiate des marchandises détournées, parallèlement à la poursuite pénale des auteurs contre lesquels les procès verbaux ont été dressés. Le nombre des procès verbaux dépasse 100 mille  par an.

Le mois de Ramadan, de cette année, intervient, en effet, dans un contexte marqué par de nombreuses difficultés dont les retombées du conflit russo-ukrainien , la sécheresse qui a impacté négativement la production agricole, outre le fait  que ce mois coïncide avec le printemps qui connaît naturellement un recul dans les cultures maraîchères et la  production des légumes et fruits.

Au même moment, les services administratifs compétents ont commencé à appliquer le plafonnement des prix à la consommation en tant que moyen de régulation du marché, à travers le plafonnement des prix des bananes et des pommes, sachant que la flambée des prix est un phénomène contagieux, c’est-à-dire que la hausse des prix d’une denrée induit celle des prix des autres produits.

Stocks régulateurs et importation

Sur un autre plan, les autorités misent sur la constitution de stocks régulateurs de certains produits et l’importation  de sorte que le gouvernement a autorisé l’importation de 5500 tonnes de pommes de terre, parallèlement au  stockage de 24 millions d’œufs pour consolider la production évaluée à 150 millions d’œufs mensuellement.

Il est également prévu une augmentation de la production de la viande de poulet qui doit passer 12 mille 800 tonnes tandis que la production d’escalope de dinde devra s’élever à 6 mille tonnes.

Le programme gouvernemental comporte ,également , la permission à  la société publique « Ellouhoum » de commercialisation de viandes rouges, d’importer jusqu’à 200 tonnes de viandes rouges réfrigérées en vue de réguler le marché dans cette denrée dont les prix sont devenus prohibitifs (42 dinars le kilogramme), parallèlement à la conclusion de contrats avec des bouchers pour la vente des viandes rouges à des prix propres à contribuer à réguler le marché.

La société Ellouhoum vend, actuellement, la viande rouge à 35 dinars le kg. Mais, selon la chambre nationale des bouchers, le prix raisonnable serait 32 dinars.

D’après le journal Alchourouk du mercredi 15 mars, l’Office tunisien du commerce s’est employé, à son tour, à reconstituer les stocks stratégiques en important 55 mille tonnes de sucre, soit la consommation de deux mois, outre des quantités de café et de riz assurant l’approvisionnement normal du marché.

La raffinerie de sucre de Béja doit reprendre, aussi, son activité avant le mois de Ramadan, sachant qu’elle approvisionne le pays en 600 tonnes de sucre par jour, l’équivalent environ de la moitié de la consommation journalière nationale de sucre.

La production du lait est en accroissement constant et doit atteindre son apogée au mois de Ramadan, ce qui permettra de satisfaire les besoins dans des conditions normales.

Dans ce contexte, le directeur de la concurrence et des enquêtes économiques, Housameddine Touiti, a déclaré, au journal Alchourouk, s’attendre à une baisse des prix de la majorité des produits durant le mois  saint, signalant que les professionnels des secteurs concernés et les grandes surfaces de distribution se sont engagés à opérer des réductions volontaires durant Ramadan.

Il a signalé qu’en raison de l’alternance des saisons et les aléas climatiques, les privés ont été autorisés à importer des quantités de pommes de terre et d’oignons, sous contrôle sanitaire strict, tranquillisant les citoyens concernant l’approvisionnement en farine, semoule, pâtes alimentaires et autres dérivés des céréales, qui se poursuit normalement, sans entraves.

Des accords seront conclus avec les professionnels et les producteurs sur les prix de référence de certains produits agricoles sensibles parmi lesquels les pommes de terre, le piment, les tomates, l’oignon.

Autres réductions

Les fabricants d’aliments  pour bétails ont accepté d’opérer des réductions sur les prix de ces produits, soit 80 dinars sur la tonne d’aliments pour volailles et 20 dinars sur la tonne d’aliments pour ovins et bovins, outre la réduction du prix du soja produit localement à hauteur de 100 dinars la tonne, de sorte que ces réductions vont avoir des conséquences positives sur le secteur des volailles et de l’élevage et par voie de conséquence sur la production animale en général.

Touiti a enfin rappelé la décision d’engager, pendant le mois de Ramadan, un programme d’ouverture de points de vente du producteur au consommateur à des prix étudiés, dans l’ensemble du territoire national.

S.B.H

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