AccueilLa UNELes béates certitudes de Marouane El-Abassi !

Les béates certitudes de Marouane El-Abassi !

En l’espace de moins de deux jours, le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Marouane El-Abassi, s’est signalé par deux faits qui renseignent sur l’état de l’économie tunisienne à quelques mois de la fin du mandat de l’actuel gouvernement. D’abord le rapport annuel de l’Institut pour l’année 2018 au président de la République par intérim, Mohamed Ennaceur. Malgré la persistance des difficultés financières et économiques, la situation générale du pays est en train de s’améliorer, notamment avec la légère reprise des taux de change du Dinar et la stabilisation du taux d’inflation, a constaté le patron de la BCT.

Ensuite et surtout, il est revenu à la charge dans une interview à l’influent magazine basé à Londres « The Banker » édité par le Financial Times où il s’est exprimé sur la maîtrise de l’inflation et l’impact potentiel des prochaines élections dans le pays. Il s’est félicité que « aujourd’hui, l’inflation mesurée par l’indice de référence diminue et devrait être proche de 7 % sur l’ensemble de l’année et diminuer à 6,7 % en 2020 ». Des chiffres conformes aux prévisions, a souligné El-Abassi rappelant que lorsqu’il avait pris ses fonctions à la tête de la BCT, le taux d’inflation était proche de 7 p. 100, le taux d’intérêt avoisinait 5 p. 100 et l’écart était de 200 points de base. Puis, en mars 2018, a-t-il ajouté « j’ai dû augmenter le taux d’intérêt d’environ 75 points de base, encore une fois en juin et en février 2019. Il est passé de 200 à 275 points en un an ».

Une croissance de 2,7%

Interrogé sur les perspectives de la BCT pour l’économie tunisienne à court et moyen terme, il a évoqué une croissance de 2,7 % d’ici la fin de 2019, et nous espérons pouvoir y parvenir, a-t-il promis, sans omettre de reconnaître que « le deuxième trimestre de 2019 n’a pas été très bon, mais nous pensons que nous aurons de bons chiffres du tourisme, qui se sont remis des attentats terroristes de 2015, et nous devrions également avoir une très bonne récolte agricole ».

Le gouverneur de l’Institut d’émission a insisté sur la qualité de la croissance, qui reposait, auparavant, principalement sur la demande, mais qui est en train de changer parce qu’elle est maintenant liée au secteur industriel, aux services, et ainsi de suite. Les investissements ne sont pas encore revenus, a cependant noté El-Abassi, «  mais nous espérons qu’une fois que nous aurons retrouvé la stabilité politique, nous pourrons sortir de la transition politique et que nous pourrons récupérer des investissements internationaux importants. Nous sommes, espérons-le, à la fin d’une transition politique et nous essayons de réaliser une croissance économique plus forte ».

Des élections de peu d’effet sur les prévisions de la BCT

Concernant les élections législatives et présidentielles, le gouverneur de la Banque centrale a affirmé qu’il ne pense pas que leurs résultats puissent avoir une incidence sur ses prévisions dans un sens ou dans l’autre. C’est que, a-t-il expliqué, la Tunisie est une économie diversifiée, et cela aide. Mais, il y a surtout « une nouvelle maturité en ce qui concerne la compréhension que nos partis politiques et le grand public ont des réalités économiques ». « Après la révolution, tout le monde pensait que le gouvernement pouvait tout payer, mais maintenant ils découvrent qu’il y a des limites et acceptent qu’ils doivent retourner au travail. Les observateurs internationaux pensent que nous entreprenons des réformes sous la pression du Fonds monétaire international, mais ce n’est pas le cas. Nous savons très bien que nous devons investir, travailler sur l’environnement des affaires, réduire les charges sociales et restructurer les entreprises publiques. Quel que soit le parti qui gagne, il mènera les réformes nécessaires et je pense qu’au sein des partis politiques et de la société, on comprend très bien que les réformes doivent être faites », a assuré Marouane El-Abassi.

S’agissant enfin des trois banques publiques, le gouverneur de la BCT, il a indiqué que « avec l’assistance technique de la Banque mondiale, nous avons augmenté le capital de ces trois établissements », ajoutant que ce n’est pas exactement au niveau des banques privées, mais elles vont dans la bonne direction. « Il y a une certaine pression sur les liquidités, mais ce que nous essayons de faire, c’est de maintenir la pression sur les banques pour qu’elles soient concurrentielles. Parfois, il fonctionne et parfois il ne fonctionne pas », a-t-il souligné.

M.L

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