AccueilLa UNELes boat people tunisiens encore plus nombreux à gagner les côtes italiennes

Les boat people tunisiens encore plus nombreux à gagner les côtes italiennes

Les conditions climatiques aidant, les boat people, en majorité tunisiens, prennent de plus en plus souvent la mer à bord d’embarcations de fortune, généralement des rafiots, pour gagner la minuscule île du sud de l’Italie, Lampedusa, alimentant un flux, déjà régulier, en provenance d’une Tunisie en proie à des difficultés économiques. Et ceci ne manque pas de mettre à rude épreuve la capacité des maires de petites villes italiennes à les empêcher de s’échapper par centaines de la quarantaine mise en place dans le cadre de la lutte contre la pandémie COVID-19, fait remarquer l’Associated Press.

Les migrants tunisiens constituent désormais le plus grand groupe national gagnant atteignant l’Italie par voie maritime. Vivement inquiète, la ministre italienne de l’intérieur, Luciana Lamorgese, a obliqué lundi, vers la Tunisie pour y rencontrer son homologue et le président de la République.

Quelques heures auparavant, deux navires transportant un total de 18 Tunisiens étaient arrivés à Lampedusa, une destination touristique située à environ 100 kilomètres de la Tunisie et à 200 kilomètres de la Sicile. L’un d’eux transportait 11 personnes, portant des lunettes de soleil et des shorts, des sacs à dos, des bouteilles d’eau et un caniche en laisse, a précisé l’agence de presse italienne ANSA. Elle a indiqué que leur bateau avait été intercepté par les garde-côtes italiens, qui les ont transférés à bord d’un canot pneumatique pour les ramener à terre.

Le second bateau a atteint un récif près d’une plage populaire de Lampedusa, où un bâtiment de la police des frontières italienne a repéré les sept occupants juste au moment où ils mettaient pied à terre, a déclaré l’ANSA.

Des flux croissants

En 2019, quelque 11 471 migrants ont atteint l’Italie par la mer, selon les chiffres de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés. Cela ne représente qu’une fraction des quelque 120 000 personnes sauvées en mer des embarcations peu solides des trafiquants basés en Libye et amenées en Italie en 2017, ou des plus de 181 000 qui sont arrivées l’année de pointe, 2016.

Mais la semaine dernière, la ministre italienne de l’intérieur a noté, lors de sa rencontre avec le président tunisien Kais Saied, que 11 191 migrants avaient débarqué sur les côtes italiennes cette année, dont 5 237 étaient partis de Tunisie, et près de 4 000 d’entre eux étaient des ressortissants tunisiens.

La profonde crise économique et sociale que traverse la Tunisie est aggravée par la pandémie et le confinement y associé. Selon le bureau de Lamorgese, la ministre italienne, lors de ses entretiens en Tunisie, s’est déclarée prête à aider le pays à trouver des moyens « plus efficaces » d’opérer « la surveillance des bateaux des trafiquants qui partent des côtes africaines ».

L’Italie s’est également engagée à soutenir « les interventions et les investissements visant à accélérer la reprise économique en Tunisie », déplorant les « graves problèmes liés à la sécurité sanitaire nationale avec des répercussions inévitables sur la communauté locale » en raison des arrivées incontrôlées de migrants « Les migrants tunisiens, en particulier, essaient de partir par tous les moyens avant que la quarantaine obligatoire » dans les centres d’accueil ne soit terminée, a déclaré le ministère dans un communiqué.

Le président tunisien a estimé que la question de « l’immigration clandestine est essentiellement une question humanitaire » dont les causes doivent être traitées.
Dimanche, près de la ville sicilienne de Caltanissetta, quelque 180 migrants ont fui la quarantaine obligatoire, alors que lundi, au moins 139 d’entre eux avaient été retrouvés. Le maire Roberto Gambino a déclaré qu’il avait demandé à Lamorgese de ne plus envoyer de migrants depuis Lampedusa, qui était submergée par les arrivées.

Ailleurs en Sicile, une centaine des 520 migrants retenus sous une tente géante sans fenêtres près du quai de Porto Empedocle, où les ferries arrivent de Lampedusa, ont fui la quarantaine, rapporte le quotidien national La Repubblica. Lamorgese a déclaré plus tard que la plupart d’entre eux avaient été retrouvés.

L’extrême droite parle de « débarquement »

Tout cela a été exploité par le parti d’extrême droite italien de plus en plus populaire, les Frères d’Italie. « Maintenant, ça suffit », a déclaré Giorgia Meloni, leader du parti, dans un post sur Facebook, qui a appelé le gouvernement de centre-gauche à « arrêter immédiatement le débarquement » des migrants sur les côtes italiennes.
Après que le gouverneur de la Sicile, Nello Musumeci, se soit plaint que l’île était traitée « comme une colonie », Lamorgese a appelé pour lui dire que des soldats seront déployés pour empêcher la fuite de la quarantaine. Elle a déclaré qu’aucun des centaines de migrants n’avait été testé positif au COVID-19, et que bientôt tous seront mis en quarantaine au large sur un navire de « grandes dimensions ».
La Tunisie est l’un des rares pays avec lesquels l’Italie a conclu des accords de rapatriement pour que les migrants dont la demande d’asile a été rejetée puissent être rapatriés par avion. Le communiqué du ministère italien de l’intérieur a déclaré que les autorités tunisiennes, dans leurs entretiens avec Lamorgese, « ont confirmé la régularité des opérations hebdomadaires de rapatriement depuis l’Italie ».

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