Plutôt que les difficultés de financement, ce sont les obstacles inhérents à l’approvisionnement en matières premières et à l’écoulement de la production qui préoccupent, en ce moment, les industriels tunisiens.
Selon les résultats de l’enquête sur la situation et les perspectives des entreprises industrielles relative au deuxième trimestre 2023, menée par l’Institut national de la statistique auprès de 1013 chefs d’entreprise, 56,9% des sondés ont dit rencontrer des difficultés liées principalement à la disponibilité des matières premières et la commercialisation de la production.
40% des interrogés ont évoqué, néanmoins, les défis liés au financement, d’après les conclusions de l’enquête publiées récemment et visibles sur le site de l’INS.
Pourtant, s’agissant de l’approvisionnement en matières premières, les chefs d’entreprise ont dit avoir enregistré une régression dans les pressions sur les cours. S’agit-il là encore de problèmes de disponibilité de devises nécessaires à l’importation ?
Or, les perspectives de la demande des produits industriels tunisiens incitent davantage à l’optimisme.
27 % des entreprises sondées ont déclaré avoir enregistré une augmentation de la demande sur les produits industriels au cours du premier trimestre 2023, et ont prévoient une stabilité par rapport au deuxième trimestre.
Concernant la demande extérieure sur les produits industriels, le sondage a montré que 26% des industriels tunisiens questionnés ont dit avoir enregistré une amélioration durant le premier trimestre, avec des perspectives plus prometteuses pour la période à venir selon 30% des sondés.
D’une manière générale, les conclusions que l’INS a tirées de son sondage ont dégagé un optimisme général concernant l’amélioration des indicateurs de l’industrie en Tunisie, quoique les données autant que les appréciations varient en fonction des secteurs.
Améliorations
Le critère d’appréciation dans ces sondages trimestriels périodiques faits par l’INS s’appelle « solde d’opinion », c’est-à-dire l’écart entre le taux des appréciations positives et celui des appréciations négatives.
Ainsi, l’INS a conclu à une augmentation du solde relatif à la situation générale du secteur industriel au cours du premier et du deuxième trimestre de 2023. Une amélioration a été également enregistrée au niveau du solde lié à la hausse de la production industrielle. Idem en ce qui concerne le solde relatif à l’augmentation de la demande intérieure et extérieure, contre un recul concernant les pressions sur les prix des matières premières.
A cet égard, les analystes ont tenu, à cette occasion, à signaler le rôle qui revient aux détenteurs du pouvoir politique, soit les décideurs politiques, en vue d’épauler ces efforts louables des industriels tunisiens, en les accompagnant au moyen de toutes les mesures jugées indispensables et positives.
Un rapport publié, le 7 août, par le Forum Ibn Khaldoun pour le développement, a montré que le démantèlement tarifaire avec l’Union européenne, dans le cadre de l’accord d’association de 1995, a eu des effets les plus bénéfiques sur les exportations tunisiennes vers l’espace européen qui couvrent souvent les importations et les dépassent même.
En revanche, des déficits sont enregistrés au niveau des échanges avec la Turquie, la Chine et la Russie.
L’accord de libre-échange avec la Turquie, qui n’a pas donné les résultats escomptés, serait révisé à la fin de cette année, tandis que les autorités russes ont annoncé dernièrement un projet de création d’une zone de libre-échange entre la Russie et la Tunisie. Autant d’espaces pour l’écoulement de la production industrielle tunisienne qu’il importe de bien s’y positionner, outre le grand marché des pays africains .
S.B.H
