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Les malheurs économiques des Tunisiens

Deux échéances politiques se  conjuguent en ce début d’année pour galvaniser les élans de ceux qui cherchent à rétablir le statu quo ante qui prévalait en Tunisie depuis 2011, la commémoration du 14 janvier  et le second tour des élections législatives. Quelques manifestations ont pu avoir lieu, alors que les forces politiques se sont fendues de déclarations et de manifestes dans lesquelles elles s’engagent à « poursuivre la lutte » pour réaliser les objectifs de la révolution tunisienne qui a renversé Ben Ali en 2011 et à s’opposer au « cours antidémocratique » du président de la République, Kais Saied.

Ces mouvements de  protestations semblent toutefois avoir eu peu d’effet, note Al-Ahram qui ajoute que Saied s’est rendu dans le lieu  même que ses adversaires politiques ont choisi pour organiser les manifestations.

« Je marche parmi le peuple tunisien. Je ne crains que Dieu et la responsabilité », a déclaré Saied dans une déclaration télévisée. « Il ne peut y avoir de retour en arrière. Il n’y a pas de place pour les traîtres en Tunisie », a-t-il dit

C’était la deuxième fois en une semaine que Saied descendait dans les rues de la capitale pour rencontrer les gens. La semaine précédente, il s’était rendu de l’autre côté de la Médina, pour parler avec différents jeunes.

Cependant, même si le gouvernement s’efforce de remédier aux problèmes structurels de l’économie, il est impossible de nier que la crise socio-économique en Tunisie a resserré son étau. Les forces d’opposition du pays en ont profité pour renforcer leur image publique et faire valoir leurs revendications auprès du gouvernement, estime la même source.

Les forces d’opposition en Tunisie ont depuis longtemps l’habitude de profiter des difficultés complexes qui frappent le pays depuis des années pour faire pression sur le gouvernement. Cela s’applique en particulier au mouvement Ennahdha, mis sur  la touche par les décrets de Saied de juillet 2021 qui ont ramené le pays à un système présidentiel et réduit l’influence des partis politiques.

L’ironie est que la propre popularité d’Ennahdha s’était effondrée sur fond des mêmes difficultés. Saied tient Ennahdha et ses alliés pour responsables de l’aggravation des difficultés économiques que la Tunisie a connues au cours de la dernière décennie et les accuse de « trahison et de corruption ». Nombre de leurs dirigeants font actuellement l’objet de poursuites sous diverses accusations.

D’autres forces d’opposition ont utilisé divers moyens pour récupérer leur influence politique perdue et faire pression sur Saied, en s’employant à ternir l’image du régime  et celle du gouvernement tunisien à l’étranger.

Plus récemment, elles ont mis en doute la légitimité des élections législatives qui se sont tenues en Tunisie en décembre,  mettent en exergue le faible taux de participation des électeurs et le boycott du processus électoral par de nombreuses forces politiques. Ils ont également saisi l’occasion offerte par les tensions entre le gouvernement et l’UGTT, qui a appelé à une « bataille nationale pour sauver la Tunisie », a fixé la date d’une grève générale des transports à la fin du mois et a averti de la possibilité de grèves supplémentaires si ses revendications ne sont pas satisfaites.

Polarisation politique et détérioration économique

Le gouvernement s’est efforcé de mettre en œuvre un certain nombre de réformes structurelles de l’économie afin d’obtenir du Fonds monétaire international (FMI) un prêt de 1,9 milliard de dollars dont il a désespérément besoin. Le conseil d’administration du FMI devait rendre sa décision finale sur ce prêt en décembre, mais le fait qu’il ait reporté sa décision à deux reprises jusqu’à présent a apporté de l’eau au moulin  des forces d’opposition. Elles y voient la preuve que les organisations internationales de donateurs manquent de confiance dans l’économie tunisienne.

Elles  s’inquiètent réellement du fait que les décrets et les politiques de Saied ont précipité une polarisation sociopolitique et une détérioration socio-économique croissantes. Cependant, leurs actions de protestation, malgré l’inefficacité générale de l’opposition due à l’antagonisme et au fossé idéologique entre ses factions islamistes et laïques, peuvent également avoir des effets négatifs, souligne Al-Ahram.

Il est également probables que les vagues de protestations et de grèves mettront davantage sous pression les institutions gouvernementales en Tunisie et compliqueront la gestion de l’économie. Il semble que ce soit la perspective de troubles politiques qui ait conduit le Conseil d’administration du FMI à différer son approbation finale du prêt tant attendu.

Néanmoins, tout porte à croire que les rues de la Tunisie resteront la principale arène de la bataille entre les forces d’opposition du pays et le président et le gouvernement.

La crise économique dans le pays, ainsi que la détérioration du niveau de vie et les tensions socio-économiques, génèrent un environnement fertile pour les  adversaires politiques de Saied.

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1 COMMENTAIRE

  1. un vieux dicton
    « AIDE TOI ET LE CIEL (DIEU) T’AIDERA !!!
    Il faut compter sur soi-même avant de compter sur les autres

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