AccueilLa UNEL’Etat prend goût au crédit syndiqué

L’Etat prend goût au crédit syndiqué

L’État tunisien et un groupe de banques locales  ont conclu un accord de financement  aux termes duquel  sera financé le budget de l’Etat. Et pour lui donner force de loi, il a été adopté par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), réunie en séance plénière, sous la forme  du projet de loi n° 2024/053 portant approbation d’un accord de financement signé le 16 mai 2024.

Il s’agit d’une convention de prêt syndiqué pour un montant en devises d’environ 570 millions de dinars (156 millions d’euros + seize millions de dollars).
Y participent la Banque internationale arabe de Tunisie (BIAT), Attijari Bank, la Banque nationale agricole (BNA), Amen Bank, l’Arab Tunisian Bank (ATB), Bank ABC, Bh Bank.  Il s’agit également de la Société Tunisienne de Banque (STB), l’Union Bancaire pour le Commerce et l’Industrie (UBCI), Al Baraka Bank, Tunis International Bank, la Banque Zitouna, Wifak International Bank, la Banque de Tunisie et des Emirats, la North Africa International Bank et de la Banque Tuniso-koweïtienne (BTK).

La ministre des Finances, Sihem Nemsia a, dans l’hémicycle de l’ARP, souligné que ce financement s’inscrit dans le cadre de la diversification des sources de financement du budget de l’Etat, en tirant profit des ressources provenant des dépôts en devises des non-résidents auprès des banques locales. Il contribuera ainsi à préserver la stabilité des réserves en devises et à alléger la pression sur le marché financier intérieur.
Elle a  aussi évoqué l’importance de ce financement dans le maintien des équilibres de liquidité pour le mois de juillet 2024. Namsia a, par ailleurs, fait savoir que « la Tunisie est parvenue à honorer tous ses engagements relatifs au premier semestre 2024 au titre du service de la dette publique soit 11,6 milliards de dinars ».

Et d’ajouter : « A fin juin 2024, la Tunisie a remboursé 54% du service de la dette extérieure, soit 6,6 milliards de dinars sur un total de 12,3 milliards de dinars ». Parmi les principales échéances extérieures honorées durant la première moitié de 2024, la ministre a cité le remboursement, en février 2024, d’un eurobond d’un montant de 850 millions d’euros, ainsi que le remboursement de tranches du crédit contracté auprès du FMI de l’ordre de 305 millions de dollars, d’une tranche d’un crédit contracté auprès de la Banque africaine d’import-export « Afreximbank » ( 35 millions de dollars), d’une tranche d’un crédit saoudien (50 millions de dollars) et d’une tranche d’un crédit contracté auprès du Fonds Monétaire Arabe ( 35 millions de dollars).

Toujours selon elle, « la Tunisie œuvrera également à honorer tous ses engagements financiers pour le reste de l’année 2024, selon les échéances fixées ».
S’agissant de la croissance, Namsia a indiqué que le gouvernement table sur un taux de croissance de 2,1% en 2024 conformément aux hypothèses de la LF 2024, s’appuyant sur plusieurs facteurs dont l’augmentation de la valeur ajoutée du secteur agricole par rapport à la saison agricole 2023, la bonne performance confirmée des secteurs touristique et du transport pour la période à venir de l’année, la réouverture du passage frontalier de Ras Jedir qui impactera positivement le tourisme et les industries manufacturières…

L’avantage du prêt syndiqué

Ce n’est pas la première fois que l’Etat tunisien a recours aux banques locales  aux fins de la conclusion d’un prêt syndiqué, surtout s’il est libellé en devises. C’est qu’il y trouve plus d’un avantage, dans la mesure où le  crédit syndiqué, appelé aussi crédit consortial, est un prêt accordé par un pool bancaire à un Etat ou à des entreprises, pour, s’agissant du premier cité, disposer de fonds qu’il ne lui est pas loisible d’acquérir aux conditions du marché financier internationale, et en ce qui concerne les entreprises,   pour le financement de leurs projets de développement, de fusion, ou pour l’acquisition d’un parc immobilier.

L’emprunteur se verra plutôt octroyer un droit de tirage d’un montant donné, sur une échéance dont la durée est à moyen et long terme, comprise entre 3 et 20 ans, selon les conventions passées entre les différentes parties prenantes.
L’Etat  ayant besoin d’une importante somme pour ses projets ou pour sa gestion budgétaire, n’a pas forcément la possibilité de le faire  par la voie  d’un prêt auprès d’une banque unique. Le regroupement de plusieurs banques au sein d’un consortium permet dans ce cas d’obtenir un montant plus élevé, grâce à la contribution de chaque établissement.
Les conditions de prêts sont diversifiées dans la mesure où les banques prêteuses ont chacune leurs modalités respectives, ce qui offre une plus grande flexibilité pour l’emprunteur et le protège de la volatilité du taux de change et des législations du pays d’emprunts.

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