Liban : Une offensive terrestre israélienne ne sera pas une promenade de santé, selon les experts

Les frappes intenses et les barrages de roquettes intenses du Hezbollah sur le nord d’Israël ont suscité des inquiétudes au niveau international quant à une éventuelle escalade vers une guerre totale, qui pourrait inclure une offensive terrestre dans le sud du Liban pour repousser les terroristes du Hezbollah loin de la frontière.
Dans ce contexte, plusieurs organes de presse internationaux ont comparé les capacités militaires de l’armée israélienne et de Hezbollah. Un article publié mardi dans le Wall Street Journal a mis en lumière l’une des armes « les plus meurtrières » du Hezbollah : le missile antichar Almas de fabrication iranienne, basé sur le missile israélien Spike, qui aurait été capturé par le Hezbollah pendant la guerre du Liban de 2006 et transféré à l’Iran.
Le missile Almas (qui signifie « diamant » en farsi) serait comparable à des systèmes antichars avancés tels que le Javelin américain, qui a été largement utilisé par les forces armées ukrainiennes contre les véhicules blindés russes. Il a été utilisé par le Hezbollah ces dernières années pour des attaques de précision. Sa première utilisation documentée remonte à janvier, lorsque Hezbollah a diffusé des images d’un tir de missile sur un radar israélien et d’autres équipements de reconnaissance près de la frontière.
Selon le rapport, Hezbollah a renforcé ses préparatifs en vue d’une éventuelle guerre à grande échelle au cours des derniers mois, en étendant son réseau de tunnels dans le sud du Liban, en déplaçant des combattants et en augmentant la contrebande d’armes.
Des sources américaines et régionales ont indiqué que l’Iran avait augmenté ses livraisons d’armes légères, de missiles antichars et de missiles non guidés à longue portée au Hezbollah.
Un ancien officier de Hezbollah a décrit le sud comme étant « en ébullition », affirmant : « Nous avons tout ce que les Iraniens ont ».
Lors de la deuxième guerre du Liban en 2006, Hezbollah a utilisé des missiles antichars pour infliger d’importants dégâts aux forces israéliennes.
La semaine dernière, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a fait allusion aux préparatifs d’une invasion terrestre, la qualifiant d’« occasion historique » et exprimant son impatience à l’égard d’un tel scénario. « Nous attendons leurs chars. Lorsqu’ils arriveront, ils seront les bienvenus », a-t-il dit.
Les combattants du Hezbollah ont acquis une expérience précieuse dans la guerre civile en Syrie, en combattant aux côtés des forces russes et iraniennes et en apprenant les tactiques militaires conventionnelles.
Le rapport met en garde contre une éventuelle offensive terrestre dans le sud du Liban, qui jouerait sur les points forts du Hezbollah. Les analystes militaires craignent qu’une telle opération ne devienne un bourbier pour Israël, à l’image de son implication dans la bande de Gaza.
Les analystes cités dans le rapport suggèrent également que Hezbollah pourrait adopter les tactiques utilisées par la Russie en Ukraine, en lançant des barrages de roquettes et de drones pour submerger les défenses aériennes d’Israël. Les responsables israéliens estiment qu’un tel scénario pourrait faire des centaines de victimes. « Ce ne sera pas une promenade de santé », a déclaré Assaf Orion, général de brigade de l’armée israélienne à la retraite, au Wall Street Journal, ajoutant qu’il serait impossible de prévenir tous les dommages dans une telle guerre.
S’il est peu probable que Hezbollah cherche à remporter une victoire militaire conventionnelle contre Israël, qui possède un net avantage en termes de puissance aérienne et de capacités de renseignement, il pourrait tenter d’entraîner Israël dans une guerre d’usure prolongée.