AccueilAfriqueLibye: Communications coupées à Derna sur fond de grogne

Libye: Communications coupées à Derna sur fond de grogne

Les communications sont coupées mardi à Derna et des journalistes ont été priés de quitter cette ville de l’est de la Libye dévastée par des inondations meurtrières, au lendemain d’une manifestation d’habitants réclamant des comptes aux autorités.
Le réseau d’internet et de téléphone des deux opérateurs libyens est hors service depuis lundi à 23H00 GMT, a indiqué à l’AFP un journaliste qui a pu être joint après avoir quitté la ville.
Rassemblés devant la grande mosquée de la ville, des centaines d’habitants ont scandé des slogans contre les autorités de l’Est incarnées par le Parlement et son chef, Aguila Saleh.
Quelques heures après la manifestation, le chef de l’exécutif dans l’est de la Libye, Oussama Hamad, a dissous le conseil municipal de Derna, contre lequel il a ordonné l’ouverture d’une enquête.
Selon des politiciens et des analystes, le chaos en Libye a relégué au second plan l’entretien d’infrastructures vitales comme les barrages de Derna dont l’effondrement a provoqué des inondations qui ont fait 3.351 morts, selon le dernier bilan officiel provisoire communiqué mardi soir par le ministre de la Santé de l’Est.
Le porte-parole d’un comité chapeautant les secours formé par le gouvernement de l’est du pays, a affirmé que 14 équipes de secours étaient toujours à l’oeuvre à Derna, dont dix étrangères.
Il a démenti des rumeurs sur une évacuation imminente de la ville, affirmant que seulement les zones les plus sinistrées avaient été « isolées ».
Les forces de Khalifa Haftar s’étaient emparées en 2018 de Derna, alors bastion des islamistes radicaux, et seule ville de l’Est qui échappait à son contrôle. Mais les autorités de l’Est entretiennent des relations de méfiance avec Derna, considérée comme une ville contestataire depuis l’époque de Kadhafi.
La rupture de deux barrages a provoqué une crue de l’ampleur d’un tsunami le long de l’oued qui traverse Derna, une ville de 100.000 habitants bordant la Méditerranée.
Alors que des secouristes s’activaient toujours mardi à Derna pour retrouver les corps de milliers de disparus, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a estimé que le drame représentait un « triste instantané » d’un monde « emporté par le torrent des inégalités et des injustices », évoquant l’impact d’une « compilation » de « fléaux », du changement climatique aux années de conflit.
« Il y a deux ans, il y avait déjà eu des fuites sur le grand barrage alors qu’il n’était rempli qu’à moitié. On avait prévenu la municipalité et réclamé des réparations », a raconté à l’AFP un blessé depuis son lit d’hôpital à Benghazi, la grande ville de l’est. Les responsables coupables de négligence « ont nos morts sur la conscience », a-t-il dit.

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