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Libye : Faut-il s’attendre au pire ? La Tunisie est sur le qui-vive

Les événements se précipitent en Libye où le maréchal Khalifa Haftar, qui commande les forces dans l’Est libyen, est décidé à aller jusqu’au bout de l’opération qu’il a         lancée sur Tripoli. Il l’a dit et répété pas plus tard que ce vendredi en rencontrant le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, qui a quitté la Libye « le cœur lourd et profondément inquiet ».

Certes, innombrables étaient les fois où Haftar avait annoncé qu’il allait marcher sur Tripoli sans passer à l’acte, mais cela ne semble nullement être le cas cette fois-ci , après s’être assuré le contrôle du vaste Sud du pays et avoir consolidé ses positions dans son bastion de l’Est qu’il tient depuis la partition de la Libye sous deux gouvernements. On ignore presque tout des objectifs de cette marche sur Tripoli où siège le gouvernement reconnu par la communauté internationale, Haftar se bornant à affirmer qu’il veut y « éliminer le terrorisme », entendons par là les milices islamistes qui sont bien installées dans la capitale libyenne. On ne sait pas non plus si l’offensive vise à encercler la ville ou à entrer vraiment dans la capitale, ce qui se traduirait très certainement par un bain de sang.

La Tunisie « vivement préoccupée »

Face à une situation qui peut basculer en un rien de temps vers l’irrémédiable, tout le monde s’inquiète mais pas autant que la Tunisie qui a souvent été la caisse de résonance des affres du pays voisin et qui vient, à très juste titre, de faire part de sa « profonde préoccupation » face aux développements graves survenus en Libye. Dans un communiqué de son ministère des Affaires étrangères, elle appelle toutes les parties à « faire preuve de la plus grande retenue et à éviter l’escalade, qui aggraverait les souffrances du peuple libyen frère et menacerait son harmonie et son intégrité territoriale ».

Sur le terrain, le ministère de la Défense nationale a appelé les militaires à davantage de vigilance et à renforcer le déploiement des formations militaires sur les deux postes frontaliers à Ras Jedir et Dhehiba. Il a également appelé à renforcer les moyens aériens et les systèmes de surveillance électronique pour scruter les mouvements suspects. Enfin, le ministère a pris toutes les précautions et mesures nécessaires pour « sécuriser les frontières du sud-est et faire face à d’éventuelles urgences.

Des mesures d’autant plus indispensables qu’un début d’exode est signalé à partir de Tripoli vers la Tunisie et d’autres pays comme la Turquie impliquant de haut responsables libyens et leurs familles, sans que soit écartée l’éventualité que des miliciens et des terroristes puissent saisir cette occurrence pour s’infiltrer en Tunisie.

C’est en tout cas ce qui souligne l’insigne importance que revêt l’extension d’un mois de l’état d’urgence aux termes d’une décision prise par le président de la République, Béji Caïd Essebsi, qui avait juré, début mars dernier, pourtant, de ne plus en prendre de pareilles, enjoignant au chef du gouvernement et au président de l’ARP de ne plus compter sur lui pour prolonger la durée de l’état d’urgence.

Risque d’embrasement accru !

Pour l’heure, les Libyens, leurs voisins, et les Etat européens sont suspendus aux intentions du maréchal Haftar et à l’évolution de la situation sur le terrain. Le dessein le plus probable prêté à l’homme fort de l’Est est de faire pression sur le gouvernement de Tripoli afin qu’il accepte un accord de partage du pouvoir lui permettant de prendre la tête de l’armée nationale.

Haftar y arriverait-il ? Le risque d’embrasement est accru, estime Jalel Harchaoui, chercheur à l’Institut Clingendael de La Haye. «Prendre Tripoli n’est assurément pas une tâche facile, mais cela reste une possibilité» pour le maréchal Haftar, appuyé par différents pays du Golfe, avance-t-il, faisant allusion aux Émirats arabes unis, à l’Égypte et à l’Arabie saoudite, où il a été reçu fin mars par le roi Salmane.

Selon Emad Badi, un analyste libyen cité par l’AFP, l’avancée des troupes du maréchal Haftar peut lui permettre de «valoriser sa position au niveau des négociations, si la conférence nationale pour la réconciliation prévue le 14 avril se tenait». Khalifa Haftar cherche-t-il à démontrer à la communauté internationale qu’il est le seul maître de la Libye ? Il a récemment étendu sa domination sur le Sud du pays en plus de l’Est. Une grande partie des Libyens est convaincue que les deux camps ne veulent ni élections ni réconciliation, mais se livrent à une lutte acharnée pour conquérir le pouvoir par la force.

LM

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