AccueilLa UNEL’industrie tunisienne, en mal de productions

L’industrie tunisienne, en mal de productions

Elle n’a toujours pas publié son rapport 2023 sur les principales évolutions économiques, financières et monétaires en Tunisie, mais la BCT vient de rendre public son Périodique de conjoncture pour le 1er semestre 2024, même s’il contient certains chiffres du 1er trimestre.

On y apprend ainsi que l’activité industrielle a été marquée, au cours du premier semestre de 2024, notamment, par le déclin de la production des industries manufacturières exportatrices, en rapport avec la détérioration de l’activité manufacturière de la Zone Euro en raison de la baisse de la demande, parallèlement à la contreperformance des industries extractives.

–    La production textile s’effrite, et les importations d’intrants en faible évolution

A cet effet, et selon l’évolution des échanges commerciaux du secteur industriel avec l’extérieur enregistrée durant le premier semestre de l’année 2024, les exportations ont accusé une faible évolution pour les industries mécaniques et électriques (+0,4% contre +18,6% un an plus tôt) conjuguée à une contraction des exportations des industries du textile, habillement et cuirs (-9,2% contre +13,7%). La baisse a également touché, les exportations du secteur des mines, phosphates et dérivés à un rythme plus accentué que l’année dernière, soit -30,4% contre -3,4% à fin juin 2023.  En revanche, les exportations du secteur de l’agro-alimentaire ont poursuivi, au cours de la même période, leur progression (+45,7% contre +9,3%) suite à l’amélioration de la production agricole au cours de la campagne actuelle.

De leur côté, les importations d’inputs, au cours du premier semestre de 2024, ont enregistré une diminution pour les importations des matières premières et demi-produits (-5,3% contre -4,2%). Cependant, une décélération a été enregistrée pour les achats des biens d’équipements (+1,1% contre +4,8% un an plus tôt).

–    La balance énergétique se creuse. 902 MDT dépensés en importations

S’agissant des échanges du secteur énergétique, la balance énergétique a été caractérisée, durant les six premiers mois de 2024, par le creusement de son déficit passant de 4.891,8 MDT à 5.794,1 MDT. Ceci est attribuable à l’accélération des importations (+17,5% contre -0,9%) du fait du recul de la production nationale des hydrocarbures, alors que les exportations se sont redressées au cours de la même période (+14,6% contre -31,5%). Ainsi, le taux de couverture s’est légèrement détérioré de 0,6 point de pourcentage revenant à 23,8% à fin juin 2024.

–    Moins de touristes, mais plus de devises

La dernière note de conjoncture des 6 premiers mois 2024 publiée par la BCT, dit aussi que l’activité touristique a connu une décélération durant le premier semestre de l’année en cours. En effet, l’afflux de touristes étrangers a connu une faible hausse de 4% portant sur 3,4 millions de visiteurs contre environ 3,3 millions une année auparavant. Cette évolution est liée, particulièrement, à un accroissement plus faible des touristes européens (19,6% contre 59,7% à fin juin 2023), totalisant 1,1 million de visiteurs.  

Le ralentissement a touché les principales nationalités à l’instar des Français (8,9% contre 40,9%)) et des Allemands (6,9% contre 82,6%). De surcroît, les entrées des touristes maghrébins ont connu une contraction de 3,2% pour revenir à 2,1 millions de visiteurs, suite au fléchissement des touristes Libyens (-24,5%) et ce, en dépit de la hausse des visiteurs Algériens (+16,6%). Corrélativement, les nuitées touristiques globales ont augmenté, durant la même période, à un rythme moins rapide qu’une année auparavant, soit 7,3% contre +48,7%, portant sur 8,8 millions d’unités. Pour leur part, les recettes touristiques ont connu, à fin juin 2024, une faible amélioration de 6,6% contre + 42,7% un an plus tôt pour se situer à 2.801,1 MDT. Sans effet change, ces recettes ont augmenté de 5,5%.

Et suite à la décélération des arrivées de touristes étrangers, le trafic aérien de passagers a enregistré une évolution moins rapide au premier semestre de 2024 en comparaison avec l’année dernière (+13,1% contre +33,5%), avec 5,2 millions de personnes.

–    L’agriculture, c’est bien. Sans la pluie, ça craint !

Rappelons, que l’économie tunisienne a enregistré une croissance de 0,6% au cours du premier semestre de l’année en cours, selon les derniers chiffres de l’INS. Et ce dernier de rappeler que le PIB tunisien n’a pas encore atteint son niveau enregistré fin 2019, soit avant la crise sanitaire. Pour ce premier semestre 2024, l’INS attire l’attention sur la « reprise de l’activité agricole, alors que s’effrite le rendement du secteur industriel ». Nous rappelons aussi que le rendement du secteur agricole reste aléatoire et fortement lié au climat, et que l’industrie reste le secteur le plus créateur d’emplois.

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1 COMMENTAIRE

  1. La baisse des exportations du secteur textile s’explique aussi par le manque de créativité du secteur, il est resté un secteur classique sans innovation, faut-il diversifier le produit tout en optant aussi pour l’habillement militaire, il faut aussi chercher d’autres marchés porteurs et ne reste pas cloisonner avec les marchés classiques de l’UE. Pour les phosphates et dérivés, bizarre, cela pourrait s’expliquer par la perte des marchés habituels suite aux grèves sauvages déclenchés durant la période noire bloquant la production de ce secteur. J’espère que le nouveau gouvernement se mettra au travail et que le Président KS présidera quotidiennement le conseil des ministres pour des séances matinales ne dépassant pas 20 mn par séance avec une feuille de route claire et un programme d’actions pour le suivi.

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