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L’inflation devrait franchir le cap record de 10% en 2022

La poursuite de la guerre en Ukraine, les dégâts causés par la pandémie de Covid-19, et le ralentissement de l’économie mondiale, pourraient faire entrer l’ensemble des marchés de la Tunisie dans ce qui pourrait devenir une période prolongée de croissance faible et d’inflation élevée, selon les dernières perspectives économiques mondiales, publiées par la Banque mondiale.

  • Tunisie : De l’inflation à la stagflation ?

« Il en résulte un risque grandissant de stagflation (Situation économique d’un pays, caractérisée par la stagnation de l’activité, de la production, et par l’inflation des prix), ce qui aurait des conséquences délétères tant pour les pays à faible revenu que pour ceux à revenu intermédiaire comme la Tunisie», conclut une dernière analyse de l’intermédiaire boursier Tunisie-Valeurs (T. Val).

En Tunisie, effet, « au mois d’août 2022, l’inflation confirmait déjà sa tendance haussière en augmentant une nouvelle fois, pour atteindre le taux de 8,6 % après les 8,2 % de juillet, les 8,1% de juin et les 7,8 % en mai.

« Cette progression est expliquée essentiellement par l’accélération du rythme des hausses des prix des produits alimentaires (11,9% contre 11% en juillet), des prix du groupe meubles, articles de ménage et entretien courant du foyer (11,3% contre 10,6% en juillet) et des prix des produits et services d’enseignement (10% contre 9,8% en juillet) » précisait un communiqué de l’INS.

Et T. Val d’enfoncer le clou en rapportant que « selon plusieurs experts, l’inflation (perte du pouvoir d’achat de la monnaie qui se traduit par une augmentation générale et durable des prix) devrait franchir cette année le cap record de 10%, se ressentant de la flambée des prix de l’énergie et des produits de première nécessité comme le blé, contre des estimations initiales de 6,8% pour la BCT et un TMM de 7,03% (celui du mois d’août 2022) ».

Et si la croissance ne s’améliore pas, en termes de PIB, au  3ème trimestre de l’exercice en cours, il n’est pas exclu que la Tunisie s’installe dans la stagflation. Certains pourraient arguer d’une possible amélioration de la situation économique sous l’effet du prochain accord avec le FMI. On sait pourtant que ce prochain crédit n’ira pas plus que ceux qui l’ont précédé à l’investissement, mais surtout au colmatage des brèches déjà ouvertes depuis au moins 3 ans dans le budget et les équilibres financiers.

  • Banques : Plus de bénefs certes …

Il est vrai que « à moins de quatre mois de la fin de l’année, 2022 c’est un marché perturbé par la vigueur persistante de l’inflation et le resserrement monétaire de la BCT. Dans un climat qui offre peu de visibilité, la fin de l’année 2022 s’annonce mitigée », signalait de son côté l’intermédiaire en bourse, dans une « rétrospective boursière de 2022 ».

Côté bourse, T. Val estime qu’il y trois facteurs qui accréditent la thèse d’une poursuite d’un rebond.

En premier lieu, une croissance des bénéfices soutenue par le secteur bancaire et par son autre poids lourd, la SFBT. « Nous pensons que la cote devrait enregistrer une croissance notable de sa masse bénéficiaire (+34,6%). En tenant compte de cette reprise, notre marché affiche des multiples incontestablement acheteurs (un multiple de PER estimé de 8,6x pour l’année 2022) et un rendement en dividende alléchant un « dividend yield » (dividende distribué, exprimé en pourcentage du cours d’une action) 2022 estimé de 6%) », estiment, optimistes les analystes de l’intermédiaire boursier tunisien. Et comme pour confirmer cette estimation, les 12 banques cotées sur la bourse de Tunis ont réalisé un Produit Net Bancaire (PNB) cumulé de 3 Milliards DT durant la première moitié de l’année 2022, contre 2, 654 Milliards DT sur la même période de l’année 2021, soit une progression de 13 %.

  • …. Mais, plus d’argent aussi pour financer le budget de l’Etat

Sur le marché obligataire en bourse, les banques, les compagnies de leasing et les institutions de microfinance continuent de manifester un appétit pour les émissions obligataires. 10 émissions obligataires, dont 6 émissions sans appel public à l’épargne, ont pu être clôturées depuis le début de l’année (du 1er janvier au 31 août 2022) pour une enveloppe totale de 387 MDT.

Depuis le début de l’année, le Trésor a lancé deux tranches de l’emprunt obligataire national de 2022, lui permettant de mobiliser déjà 1,2 Milliard DT sur les 1,4 Milliard DT prévus. Depuis le début de l’année en cours aussi, le Trésor a effectué 18 adjudications de BTA, levant 844,8 MDT contre un besoin annuel en BTA initialement prévu de 3650 MDT. Sur le court terme, le Trésor a levé 9,892 Milliards DT par le biais des BTCT (contre un budget annuel initialement prévu de 800 MDT). Un montant qui tient compte de 15 émissions exceptionnelles faites exclusivement auprès des banques, et portant sur 9,710 Milliards DT.

  • Bourse : Une nouvelle entrée, c’est sûr. Mais deux sorties aussi

T. Val s’attend aussi à ce que 2022 connaisse une accélération du rythme des introductions en bourse. Pas moins de deux nouvelles sociétés devront faire leur entrée en bourse en 2022. Pour l’instant, il s’agira, selon nos propres sources (c’est presque sûr car le dossier est déjà chez le CMF), de « Maghrebia-Vie » filiale des assurances Maghrebia du groupe « Essassi ».

« La réussite de ces opérations dépendra des niveaux de valorisation proposés, qui ont tout intérêt à être attrayants pour attirer de nouveaux investisseurs (locaux ou étrangers), soulager la tension sur la liquidité et améliorer l’offre de papier », nuance cependant l’intermédiaire boursier.

« Tu.Val » oublie cependant de faire observer que l’exercice 2022 en bourse, ne devrait pas se terminer sans le retrait de deux autres vétérans de la bourse, « Adwya » entrée en juin 2007, et « Monoprix » qui devrait mettre ainsi fin à 27 ans de présence sur la cote de la BVMT.

  • L’attentisme des investisseurs « persiste et signe »

La rétrospective de « Tu.Val » a aussi évoqué le programme de relance économique du gouvernement, le jugeant « faisable malgré l’ambiance politique délétère » et contenant « plusieurs signaux positifs pour l’investissement en bourse ».

Les analystes de l’intermédiaire boursier estiment cependant que « la réaction du marché face à ces mesures d’urgence a été limitée, jusqu’à présent. Les investisseurs attendent le passage à l’acte avant de faire leur retour ! »

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1 COMMENTAIRE

  1. Les prix du pétrole (Brent), du blé, de l’huile de soja sont redevenu au niveau d’avant la guerre entre l’Ukraine et la Russie. Cela devrait alléger le montant des subventions de l’Etat et réduire le taux d’inflation.

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