A moins de deux mois du retour de Donald Trump à la Maison Blanche, l’Ukraine a mis mardi la pression sur les pays de l’Otan pour être invitée à les rejoindre, mais les ministres des Affaires étrangères de l’Alliance, qui se retrouvent à Bruxelles, devraient temporiser.
La « seule véritable » garantie de sécurité pour l’Ukraine est la « pleine » adhésion à l’Otan, a rappelé mardi la diplomatie ukrainienne. Cette adhésion constituerait une menace « inacceptable » pour la Russie, a rétorqué le Kremlin.
Très prudent, le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte s’est contenté de réitérer la position de principe de l’Alliance. Le processus devant conduire à l’adhésion de l’Ukraine est « irréversible », a-t-il ainsi rappelé devant la presse, sans toutefois évoquer un calendrier.
L’Ukraine veut aborder une éventuelle négociation de paix avec la Russie en position de force et avec des garanties de sécurité suffisantes. « La seule garantie de sécurité efficace est l’adhésion à l’Otan pour l’Ukraine », a assuré sur ce point le chef de la diplomatie estonienne Margus Tsahkna.
Plusieurs pays de l’Alliance, États-Unis en tête, sont toutefois réticents à prendre cette « monumentale décision », comme l’a qualifiée un diplomate à Bruxelles.
« Un tel geste avant l’arrivée de la nouvelle administration rendrait Trump furieux et il prendrait le contre-pied immédiatement », reconnaît un diplomate européen de l’Otan.
« Je pense qu’une adhésion à l’Otan renforcerait à nouveau la tension et la possibilité de nouveaux conflits demain », a jugé de son côté le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères Xavier Bettel.
Mais, souligne un diplomate à l’Otan, cela ne doit pas empêcher de réfléchir aux garanties que l’Alliance atlantique, ou au moins certains de ses membres, pourraient donner à l’Ukraine, particulièrement au moment où la perspective de négociations de paix semble plus proche.
Donald Trump a promis de faire la paix en Ukraine « en 24 heures » mais sans dire vraiment comment il compte s’y prendre.
Les pays européens de l’Otan redoutent d’être mis à l’écart d’une éventuelle négociation et plusieurs d’entre eux cherchent les moyens de s’assurer une place à la table des discussions, ont expliqué des diplomates de l’Otan.
L’Ukraine met la pression pour être invitée à rejoindre l’Otan
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