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L’UPL se jette dans les bras de Nidaâ et Riahi en faire-valoir de HCE !

Contre toute attente, l’UPL (Union patriotique libre) a annoncé ce dimanche qu’avec Nidaâ Tounès, elle ne fera désormais plus qu’un. Une fusion le plus officiellement annoncée au terme d’un congrès extraordinaire de trois jours du parti à la présidence duquel Slim Riahi est revenu après une éclipse d’à peu près huit mois. Pour Nidaâ, il s’agit d’ « asseoir une entente nationale et républicaine autour du projet de Béji Caïd Essebsi », auquel « toutes les forces et personnalités nationales modernistes » sont appelées à se joindre. Sans omettre d’y ajouter un autre dessein, celui de «  mettre en place un projet politique démocratique qui répond aux objectifs nationaux, garantit l’équilibre politique et protège la Tunisie de tous les dangers qui la guettent ». Quoi de plus politiquement immaculé et conforme à la vocation même d’un parti premier vainqueur des élections. Sauf que dans le même communiqué où Nidaâ s’ébaudit de cette fusion, il rappelle sa position en faveur d’un « changement urgent et global de l’équipe gouvernementale pour mettre fin à la détérioration de la situation économique et sociale et à la crise politique qui menace la transition démocratique ». Presque simultanément, l’UPL, par la voix de sa porte-parole Samira Chaouachi, soulignait que son groupe parlementaire «  décidera de se retirer du bloc de la Coalition nationale s’il s’avère que ce dernier soutient le chef du gouvernement, Youssef Chahed, et compte former un projet politique pour accéder au pouvoir ».

Arithmétique parlementaire

Il ne faut pas être clerc en la matière pour comprendre que c’est là que loge l’essentiel, car avec ses 15 députés au Parlement, l’UPL pourra offrir à son désormais frère siamois assez de voix pour faire pencher la balance et constituer, ce faisant, une force commune pour faire pièce non seulement à la « Coalition nationale » ainsi dépeuplée, mais aussi et surtout à Ennahdha, ostensiblement en atomes crochus avec Youssef Chahed.

Sans qu’il y ait lieu de se livrer à un rigoureux exercice d’arithmétique parlementaire, Nidaâ et l’UPL disposeraient alors de 62 sièges contre 68 pour Ennahdha auxquels s’ajouteraient les 43 de la Coalition nationale. Résultat des courses : on est bien loin du compte pour menacer Youssef Chahed alors que ses soutiens font florès pour garnir encore plus son assise parlementaire dans la foulée des défections que ne cesse de déplorer Nidaâ, si requinqué soit-il par la migration des élus de l’UPL tombés dans son escarcelle.

L’écueil de l’ego surdimensionné

Mais ce n’est pas là le seul écueil auquel le Nidaâ revu et corrigé va devoir se heurter. Et cela tient, à titre principal, à son nouveau leadership. Hafedh Caïd Essebsi et Slim Riahi auront-ils la ressource de cohabiter ? Et s’ils arrivaient à le faire, à quel coût et au prix de quelles concessions ? Ou pourrait à la toute rigueur pencher vers une coalition électorale en vue du scrutin de 2019, mais cela peinerait à tenir la route au regard des distances stratosphériques qui séparent les uns et les autres tant idéologiquement qu’en termes d’opportunité politique. Hafedh Caïd Essebsi ne serait pas indemne de velléités électorales présidentielles et devrait, dans cette logique, s’y employer selon un agenda qui lui est propre. Slim Riahi qui en avait fait autant lors de la Présidentielle de 2014 ne semble pas avoir rangé ses projets au magasin des accessoires. En tout cas, il n’en a pas pipé mot, ce qui ajoute à la confusion.

Quel programme commun !

Le bon sens et les impératifs de la chose politique dictent aux deux nouvelles composantes de Nidaâ Tounès d’élaborer un programme politique commun dans lequel pourront se reconnaître leurs bases respectives. Connaissant les ressorts des uns et des autres, on pourra tout au plus s’attendre à un composé de professions de foi, d’ébauches de politiques faites pour une alliance de circonstance, alors qu’un projet qui puisse convaincre les électeurs requiert bien davantage que cela , un programme électoral bien senti qui embrasse tous les compartiments du futur des Tunisiens et soit en prise sur leur vécu et leur réalité.

Un des fondateurs de Nidaâ Tounès, Lazhar Akremi a vu ce dimanche dans cette fusion un moyen utilisé par Slim Riahi pour faire relâcher les pressions dont il est l’objet par la justice avec laquelle il a maille à partir. Une grille de lecture qui pourrait ôter toute pertinence à ce projet politique commun dans lequel les deux formations politiques entendent s’investir pour «  répondre aux objectifs nationaux, garantir l’équilibre politique et protéger la Tunisie de tous les dangers qui la guettent ». Serait-ce bien le cas ? Attendons voir !

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