Les faux médicaments sont un fléau qui prend de plus en plus d’ampleur dans les quatre coins du globe. Selon l’OMS, 10% des médicaments dans le monde sont contrefaits. Ce taux augmente pour atteindre 25% dans les pays en voie de développement.
Le phénomène prend des proportions inquiétantes, lorsqu’il s’agit de la vente en ligne. Toujours selon l’OMS, 50% des médicaments vendus sur Internet sont de faux médicaments.
Les médicaments « falsifiés ou de qualité inférieure» sont responsables de la mort de centaines de milliers de personnes chaque année dans le monde. Le terme recouvre plusieurs réalités: des produits sans molécule active ou en quantité insuffisante, avec des impuretés voire des substances toxiques.
Particulièrement sur les réseaux sociaux, les marques, les publicités, les annonces pour vendre des médicaments et autres produits pharmaceutiques font depuis des mois réagir les professionnels du secteur, qui n’ont de cesse de lancer des alertes sur le danger de telles pratiques qui, souvent, échappent à tout contrôle.
Les médicaments falsifiés apparaissent donc comme potentiellement plus dangereux que les médicaments contrefaits, dans la mesure où, s’agissant de « faux médicaments », le risque est plus grand qu’ils puissent nuire à la santé, en plus de leur inefficacité.
La mise en garde du CNOP
La secrétaire générale du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, Thouraya Naifer, a dénoncé, mercredi 20 novembre 2024, le phénomène de la vente de compléments alimentaires et de remèdes à base de plantes sur Internet, mettant en garde contre les dangers qu’il représente pour la santé des citoyens.
Elle a expliqué sur les ondes d’une radio privée que le ministère de la Santé travaille actuellement sur l’élaboration d’une loi, régissant la fabrication et la vente de ces produits, en réponse à la propagation alarmante de ce phénomène.
Et de préciser que la vente de compléments alimentaires sur Internet a connu une augmentation soudaine, après l’annonce de l’élaboration de cette loi, atteignant un niveau de fraude sans précédent, notamment concernant des médicaments prétendument composés de plantes et censés guérir plusieurs maladies à la fois.
Elle a appelé à accélérer l’adoption de la loi en question, ainsi qu’à réglementer la commercialisation en ligne de ces produits.
En outre, Naifer a exhorté les citoyens à ne pas mettre en danger leur santé et à consulter leur pharmacien, avant d’acheter un complément alimentaire.
Les médicaments contrefaits sont un enjeu majeur pour la santé publique, ils posent également de gros problèmes d’ordre économique et de propriété intellectuelle.
Dans tous les cas, ces médicaments peuvent provoquer chez le patient des complications, des effets indésirables et parfois même la mort. Ils mettent en péril la vie du « patient » en l’écartant d’un soin thérapeutique approprié et en aggravant son état de santé.
L’absence ou le faible dosage du principe actif entraîne des dégâts sanitaires importants parfois même irréversibles. Dans le premier cas, la pathologie n’aura jamais été traitée et peut même évoluer et dans le second cas, l’organisme pourrait déclencher une pharmaco-résistance rendant la personne encore plus vulnérable face à la maladie. Dans tous les cas, il y a un danger de mort(…).