La Tunisie grâce à sa situation géographique, constitue pour ses propres jeunes comme pour les candidats subsahariens, presqu’un point de passage obligé vers l’Europe. Mais, malgré les mesures administratives et les réglementations très sévères adoptées par l’Etat tunisien dans le but de lutter contre la migration clandestine, ses flux n’ont pas cessé de croître et de se développer alors que nombreuses personnes ont trouvé la mort au large des côtes tunisiennes.
D’ailleurs, plus de 1.300 migrants partis des côtes tunisiennes pour tenter de rejoindre clandestinement l’Europe ont péri en mer en 2023, selon les dernières statistiques annoncées par le Forum tunisien des droits économiques et sociaux, l’ONG tunisienne spécialiste des questions migratoires.
Cette semaine, Le porte-parole de la direction générale de la Garde nationale, Houssemeddine Jebabli, a annoncé qu’une embarcation transportant des migrants irréguliers a fait naufrage au large de l’île de Djerba.
Il a précisé que quatre personnes ont réussi à atteindre la plage après le naufrage de l’embarcation, et que celle-ci transportait environ soixante personnes, principalement de nationalité tunisienne, ainsi que deux personnes de nationalité étrangère.
Houssemeddine Jebabli a également indiqué que les opérations de sauvetage, y compris celles menées par des plongeurs, ont permis de sauver 29 personnes et de retrouver douze cadavres, dont trois bébés.
Saied: Djerba n’était jamais un point de départ pour les migrants
Lors de sa réunion avec le ministre de l’Intérieur, Khaled Nouri et le Secrétaire d’Etat chargé de la sécurité nationale, Sofiene Bessadok, au palais de Carthage, le président de la République, Kais Saied, a évoqué le naufrage de l’embarcation au large de l’île de Djerba, survenu lundi 30 septembre 2024.
Le chef d’Etat a donné des instructions pour la poursuite des opérations de recherche et de sauvetage ainsi que pour la découverte des circonstances de cet incident douloureux et étrange, notant qu’auparavant l’île de Djerba n’était pas un point de départ pour les tentatives de migration irrégulière.
« Nombre de survivants qui ont regagné le rivage à la nage ont déclaré qu’ils résidaient dans des appartements meublés et que le prix de location de chacun est de 1 200 dinars la semaine », lit-on dans le communiqué.
Le président de la République a également souligné la nécessité de redoubler d’efforts pour lutter contre tous types de crimes afin que le citoyen tunisien se sente en sécurité, de jour comme de nuit, et partout, d’après la même source.
Mise en échec de 1000 tentatives de migration clandestine
Au cours des cinq premiers mois de l’année 2024, les autorités tunisiennes ont annoncé avoir déjoué 1041 tentatives d’immigration clandestine par voie maritime, contre 1001 opérations pendant la même période en 2023.
De plus, 30281 personnes ont été interceptées et secourues en 2024, comparativement à 21652 en 2023. Parallèlement, 2598 tentatives d’immigration clandestine par voie terrestre ont été déjouées en 2024 contre 940 en 2023, avec 26619 personnes empêchées de traverser illégalement vers la Tunisie, contre 7299 en 2023.
Les autorités ont également arrêté 740 organisateurs et intermédiaires, ainsi que 378 personnes recherchées, impliquées dans l’organisation d’opérations de migration clandestine par voie terrestre et maritime.
Il est nécessaire d’adopter une approche fondée sur le dialogue et la coopération pour mieux répondre aux défis de la migration et pour protéger tous les migrants quel que soit leur statut, ce qui commande, entre autres, d’intensifier les activités de sensibilisation, en particulier les campagnes d’information ciblant les risques de la migration irrégulière et encourageant des alternatives légales pour faire de la migration un choix éclairé et non une nécessité absolue.
