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Moncef Harrabi part en guerre contre les impayés et n’épargne personne, y compris le public!

A la Steg, l’atmosphère est plutôt à la célébration, en ce début d’hiver qui ne connait généralement pas de pic de consommation. Le fournisseur public de gaz et d’électricité vient, en effet, de démarrer la deuxième turbine de la centrale électrique à gaz de la Mornaguia. Sereinement, la Steg se prépare au pic de l’été. La Steg devrait aussi enregistrer l’entrée en service de sa seconde centrale photovoltaïque à Tozeur 2, au cours du 1er trimestre 2020 sur une surface de 20 hectares pour une capacité de 20 MGW. Cela, sans compter le projet d’interconnexion électrique avec l’Italie, financé par l’Union Européenne à hauteur de 300 M€, et dont les études avancent bien.

Une semaine auparavant, elle entrait de plain-pied dans l’ère numérique, et réalisait le premier paiement via Mobile dans l’histoire de son histoire. Le début était avec le 1er opérateur téléphonique Ooredoo. Les deux autres devraient suivre prochainement. L’opérateur énergétique reste, comme dirait le proverbe tunisien «كيف الحوت متاكل و مذموم», ce qui pourrait se traduire par «tel le poisson, on en mange beaucoup, tout en le décriant».

De plus en plus de clients se plaignent de la fameuse facture intermédiaire et estimative, émise tous les deux mois, de la relève de la consommation qui ne se ferait plus de façon automatique par les agents de la Steg, et n’arrivent toujours pas à se faire à l’idée d’auto-relève conseillée par la Steg aux usagers pour payer leurs factures de consommation sur simple présentation de l’index du compteur individuel, offrant même des facilités de paiement en cas de difficultés financières. La Steg offre même un service d’alerte par SMS gratuit. Le Tunisien ne s’accommode toujours pas de ces nouvelles pratiques.

– Prochain recrutement de 2.800 employés

Côté relève, la Steg gère quelque 4 millions de compteurs. Un travail titanesque, dont la charge n’est assurée que par 1.200 employés, avec les difficultés que rencontrent ces agents. Ces derniers sont parfois agressés physiquement et verbalement, comme lors d’un des derniers cas où un citoyen aurait essayé de faire main basse sur un véhicule de la Steg et même pris en otage ses occupants venus effectuer la relève de son compteur électrique.

La Steg, qui déplore un manque de personnel, a d’ailleurs réussi à obtenir l’accord du gouvernement, pour le recrutement de 2.800 nouveaux employés. Depuis la révolution, presque 500 agents de la Steg partaient à la retraite, sans être remplacés, et ce pour faire face à l’extension du réseau électrique et de gaz, l’augmentation du nombre des centrales, des postes et autres. C’est ce qui explique le besoin de recrutement.

En attendant, la Steg vieille aussi au grain, du côté de ses propres employés qui pourraient être accusés d’escroquerie, ou de fainéantise à la relève. Elle en aurait, selon nos sources, déjà renvoyé une bonne centaine, ce qui aurait mis de l’électricité dans les relations de la direction de la Steg avec son syndicat.

– Une guerre de recouvrement des impayés, qui n’épargne personne, privés et public

En manque de liquidité, alors qu’elle est le fournisseur national d’électricité et de gaz, et se doit parfois d’aller sur le marché bancaire pour y récolter les devises nécessaires à ses achats, d’électricité et de gaz de l’étranger (une facture de 4.300 MDT par an), elle a elle-même un impayé de 700 MDT auprès de la Sonatrach algérienne, la Steg et son PDG mènent une guerre de recouvrement sans merci. Les impayés de la Steg ont certes été stabilisés à 1.700 MDT, dont 55 % chez le secteur étatique dont les impayés sont de presque 900 MDT, mais le chiffre des impayés reste énorme.

Moncef Harrabi, qui pourrait partir en retraite en février prochain, ne ménage personne dans cette guerre pour le recouvrement de l’argent de l’entreprise, et en deviendrait presque «l’homme à abattre».

Appliquant scrupuleusement la loi, la Steg a ainsi coupé l’électricité pour certaines entreprises dépendant du ministère de l’Agriculture, et même pour certaines institutions éducatives, quoiqu’uniquement au cours des vacances scolaires, et même pour certaines Recettes fiscales, toujours pour cause d’impayés de factures d’électricité.

Mieux encore, la Steg aurait même coupé l’électricité pour certaines annexes de certains hôpitaux, et autres logements de fonction sous tutelle du ministère de la Santé publique. Idem pour certaines municipalités, et la Steg s’apprêterait à pomper directement dans le fonds des collectivités locales, entre autres financées par une petite commission sur chaque kilowatt heure, versée par la Steg.

En attendant, la Steg s’équipe aussi pour améliorer son recouvrement et le moderniser. L’AO pour l’achat de compteurs intelligents, sera lancé le 4 février 2020, pour en équiper les foyers du gouvernorat de Sfax, représentant 10 % du parc de la Steg en compteurs à relever.

La guerre de la Steg ne concerne pas que les consommateurs connectés. L’entreprise est aussi sujette à des vols, estimés annuellement à 250 MDT à l’échelle nationale, dont 70 % par le biais de particuliers qui se livrent aux forages d’eau sauvages, qu’ils font fonctionner par voie de connexions sauvages et interdites sur le réseau public de la Steg.

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