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Où va le Dinar tunisien ?

Dans une récente note de recherche de Tunisie Valeurs (T.V) sur l’exercice économique 2019, les perspectives pour l’exercice courant 2020 et l’impact de cette conjoncture,ainsi que ses projections sur l’état de santé du Dinar Tunisien (DT), l’analyste boursier conclut d’abord à Une situation économique mitigée.

T.V rappelle ainsi que «malgré le ralentissement des perspectives de croissance en 2019, les indicateurs économiques de la Tunisie affichent un certain redressement en 2019» et cite les exemplesde la décélération de l’inflation, du repli dudéficit budgétaire, de la reprise graduelle du tourismeet enfin l’amélioration relative des équilibres extérieursreflétée dans la consolidation des réserves endevises et dans le retracement du dinar.

Pour 2020, T.V s’aligne sur les prévisions gouvernementales d’unecroissance de 2,7% (contre des projections de 2,4%pour le FMI), et l’explique par une améliorationprévue de l’activité agricole et à la reprise des industriesnon manufacturières, notamment l’augmentation de laproduction du phosphate et entrée en exploitationdu champ Nawara, tour récemment entré en exploitation et Halk El Menzel.

L’analyste de T.V estime ensuite que «le redressement des perspectives du tourisme, le rebond attendu des exportations qui découlera d’une bonne saison agricole, et de la réduction du déficit énergétique, devraient continuer à soutenir les réserves en devises ». Et d’ajouter que«le resserrement du déficit budgétaire favorisera une poursuite de la décélération des prix et permettra d’écarter encore une fois le spectre d’une crise de la dette souveraine », et va jusqu’à évoquer une restauration graduelle du moral des investisseurs». Jusque-là, tout va bien.

Sans verser dans l’optimisme béat, l’analyste de Tunisie Valeurs se veut réaliste et prédit que «malgrédes déficits jumeaux mieux maitrisés, la situation économique reste délicate».Pour lui, une croissance anémique proche de 1% reste une situation «non soutenable», les évolutions récentes du commerce extérieur semblent inquiétantes.

Il cite à ce propos, l’essoufflement des exportations et des importations des matières premières pour les secteurs stratégiques comme les industries agroalimentaires et manufacturières, pour affirmer que tout cela ne présage pas d’une reprise rapide de l’activité en perspectives.

Et la note de recherche de se poser finalement la question sur la santé de la monnaie locale, dans toute cette conjoncture qui, sans être complètement catastrophique, reste morose avec une tendance vers le resserrement.

  • Où va le dinar ?

Concernant le comportement du Dinar tunisien dans cette conjoncture économique morose, T.V estime que «depuis mars 2019, le marché des changes a fonctionné dans des conditions relativement apaisées qui ont permis au dinar de gagner en résilience, s’appréciant de 8% face à l’euro et de

7% par rapport à la devise américaine (en 2019)».

Et l’analyste financier de T.V d’expliquer ce comportement, ou ce retracement, d’abord par «la bonne dynamique de l’offre de devises, en raison de la bonne performance des recettes touristiques (des recettes de 1,6 milliard d’euros, à fin Novembre 2019, soit le montant le plus élevé depuis 2010), ainsi que des transferts de la diaspora Tunisienne (+15% à 1,3 milliard d’euros à fin novembre 2019). Mais aussi les entrées de devises sous forme de tirages sur des lignes de financement extérieurs par le secteur financier, les recettes de la privatisation du groupe Zitouna et les taux d’intérêt élevés qui ont permis d’atténuer les anticipations négatives des agents économiques et les ont encouragés à convertir leurs avoir en devises (détenues notamment sous forme de comptes professionnels en devises) pour les placer en dinars ou pour investir au lieu d’emprunter à des taux chers».

Le retracement trouve aussi son origine, toujours selon la note de recherche de T.V, dans«une stabilisation de la demande de devises, en relation avec les restrictions de la politique monétaire et de la réglementation prudentielle qui ont permis de freiner les achats de devises financés par des crédits en dinars obtenus auprès du secteur bancaire ».Reste donc à savoir, le caractère de cette stabilisation, si elle est circonstancielle ou bien durable ?

L’analyste rappelle que le parcours du dinar en 2019 estpartiellement tributaire de facteurs temporairescomme les recettes de la privatisation du groupeZitouna. Il estime limitée l’offre de devises émanant des agentséconomiques (qu’elle soit spéculative ou non) et les financements extérieurs de la dettesouveraine ne sont pas infinis.

Cependant, estime T.V, «il y a des facteurs qui prêtent à l’optimisme sur la poursuite de cette réconciliation avec la monnaie nationale». Il rappelle, à ce propos la poursuite du redressement du tourisme, les bonnes récoltes de dattes et d’huile d’olives en vue et l’allègement de la facture énergétique (-30% en 2020 selon les estimations du gouvernement) après l’entrée en production des champs Nawara (gaz naturel) et Halk El Menzel (pétrole).«Autant des facteurs qui soutiendront le dinar» affirme T.V. Et d’expliquer que «tous les arguments cités plus haut renforcent la thèse d’une fluctuation plus maitrisée et d’un «intervalle de confiance» plus réduit pour le dinar par rapport aux années passées qui ont vu des évolutions deux chiffres pour la monnaie nationale».

Notons enfin que le 27 octobre 2019, date correspondant presque à la prise de fonction de Kais Saïed à Carthage, l’Euro s’échangeait contre 3,1438 DT. Le 3 février 2020, le même Dinar tunisien ne rapportait plus que 3,1139 euros. La dépréciation est très légère, et elle traduirait peut-être l’attentisme et l’incertitude qui règnent dans les marchés, sur la fin de la transition gouvernementale en Tunisie.

Et en guise de solution, T.V propose la maitrise du déficit commercial, la mobilisation nationale pour extirper le bassin minier de l’immobilisme et pour soutenir la compétitivité de nos exportations et par une reprise des investissements, étrangers principalement. A bon entendeur, Salut !

Kabou & Tunisie Valeurs

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2 Commentaires

  1. « Notons enfin que le 27 octobre 2019, date correspondant presque à la prise de fonction de Kais Saïed à Carthage, l’Euro s’échangeait contre 3,1438 DT. Le 3 février 2020, le même Dinar tunisien ne rapportait plus que 3,1139 euros. La dépréciation est très légère »

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