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Pourquoi Fakhfakh et Chaouachi éviteraient-ils l’argent des contrebandiers et du parallèle ?

La Tunisie manque d’argent. La liquidité lui manquait déjà du temps du gouvernement de Youssef Chahed. Elle lui manque encore plus, depuis l’arrêt du programme d’aide financière du FMI, et plus encore depuis l’éclatement de la crise du Coronavirus.

Une crise financière devenue grave, et que le nouveau gouvernement d’Elyes Fakhfakh gonfle par les déclarations du ministre des Finances (à bon ou mauvais escient), et l’explique par des vides constatés dans le budget de l’Etat, qu’il estime à plus d’une dizaine de Milliards de Dinars. Pour la petite histoire, l’actuel chef de gouvernement avait pourtant, du temps de la Troïka, officié aux finances avec un budget confectionné par le même système qu’il dénonce désormais !

Dès sa prise du pourvoir, Elyes Fakhfakh et ses partenaires de Gauche (notamment le ministre des Domaines de l’Etat Ghazi Chaouachi) avaient leur petite idée sur la manière de remplir les caisses de l’Etat. Ils avaient proposé une liste de 13 personnalités à confisquer, en application du second volet du décret-loi sur la même confiscation.

Le pot aux roses découvert, ils firent volte-face, le temps pour le chef de l’Etat de remettre au goût du jour son ancienne proposition d’une réconciliation judicaire. Un processus tout aussi compliqué que la confiscation, mais qui aboutissait au même résultat, sauf que cela nécessitait un processus judiciaire tout aussi long et compliqué, et ne pourrait jamais remplir les caisses aussi vite que l’urgence financière que vivent les caisses de l’Etat. Et pourtant, l’argent existe, en quantité ailleurs, là où les politiciens ne veulent pas ou évitent d’aller.

  • Mais où trouver l’argent et vite ?
  • Chaque année depuis la révolution de 2011, les services de la Douane ont saisi d’énormes sommes d’argent, en Dinars et en devises, mais aussi de très importantes quantités d’or, en lingots et en bijoux. Des quantités qui dorment dans les caisses de la trésorerie dans l’attente de jugements définitifs de la justice.

Juste pour l’exemple, le seul exercice 2019 avait enregistré la saisie des marchandises d’une valeur globale de 244,3 MD dont 179 kg d’or d’un montant de 19,4 MD, des quantités de tabac et de cigarettes d’une valeur de 17,7 MD %. Le cumul des 10 dernières années pourrait aisément multiplier cette somme par dix. Il suffirait donc, pour récupérer tout cet argent volé, d’accélérer les procédures de la justice, ou d’y puiser simplement en attendant que la justice tranche.

  • Depuis la révolution aussi, la contrebande a pris une telle ampleur qui en fait désormais une puissante force financière et économique appelée « Tunisie profonde ». Des banquiers et des hommes d’affaires du Sud (on n’accuse personne, et on reste loin de toute tentation régionaliste), nous ont fait état d’empires financiers et de familles toutes entières dans ce cas, et pas que dans le Sud, de contrebandiers qui faisaient commerce d’argent qu’ils distribuaient au mètre carré.

Du temps de Néji Jalloul, l’ITES en avait fait mention dans une note détaillée d’une centaine de pages, prenant ainsi le rôle de financier d’investissements. La même note, désormais dans les archives de la présidence de la République, évoquait ces empires et familles sous forme nominative. La confiscation, sous couverture officielle de la lutte contre le blanchiment d’argent et de contravention aux règles de change, pourrait être une source de financement, plus rapide, aux besoins de l’Etat.

C’est à notre sens, l’une des premières mesures à prendre par voie de décret-loi par Elyes Fakhfakh, et une alternative plus viable et plus rapide à la réconciliation judiciaire proposée par Kais Saïed. Et on croit savoir que le député Fayçal Derbel présenterait un projet dans ce sens au chef du gouvernement. Chef d’Etat et chef de gouvernement n’ont qu’à puiser dans cette note, et agir !

  • Les dossiers de redressements, de sous-déclarations ou de non-déclarations fiscales, de personnalités, couvertes par l’immunité ou par le copinage politique, de corps de métiers entiers et de corporations professionnelles, encore rétives à l’impôt dont la TVA. Mais aussi les dizaines de milliers du régime forfaitaire.

Ce sont ainsi des milliers de dossiers à creuser, rien qu’en appliquant les principes constitutionnels de l’équité et de la justice fiscale. Cela contribuera, au moins si ce n’est plus, en argent sonnant et trébuchant, au rétablissement de la confiance auprès du secteur formel et des investisseurs qui paient leurs impôts et taxes, à qui on demande, parfois sous la menace, de mettre la main au plus profond de leurs poches.

  • Pourquoi les politiques évitent ces sources de financement ?

Reste à se demander, face à ces deux seules sources, pourquoi le chef du gouvernement et son ministre des Domaines de l’Etat n’y ont pas pensé ?

L’explication pourrait se trouver dans ces quelques éléments de réponse. D’abord, le fait que certains députés sont désormais connus pour avoir été des contrebandiers, mais désormais couverts par l’immunité. Les toucher, c’est mettre en cause plus d’un parti politique, qui avaient financé leurs campagnes par ces barons de la contrebande et du marché parallèle. Un ancien ministre s’était une fois offusqué en commission parlementaire qu’on cite la région de Ben Guerdane, en parlant de contrebande et de marché parallèle. Officieusement, on nous explique ce laxisme politique par des supposées raisons sociales et de sécurité. Il est vrai, en attendant, qu’il est plus facile de s’en prendre au secteur formel et aux revenus des citoyens par le biais des taux qui tueront les totaux !

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