AccueilLa UNEQuand le chaos politique éclipse l’éclaircie économique !

Quand le chaos politique éclipse l’éclaircie économique !

L’économie tunisienne a montré des signes de croissance au deuxième trimestre 2018, donnant des ailes au chef du gouvernement Youssef Chahed qui a promis de propulser les indicateurs économiques du pays dans « le territoire vert d’ici la fin 2019». Cependant, le nombre relativement élevé d’entre eux n’a guère aidé Chahed à s’offrir un soutien politique sans bavure dans un gouvernement déchiré par des querelles internes, estime le site « Arab Weekly ».

Le mouvement islamiste tunisien Ennahda, la principale formation politique appuyant le gouvernement de coalition de Chahed, a déclaré que ce dernier devrait démissionner s’il souhaitait se présenter aux élections présidentielles de l’année prochaine.

Cette évolution suscite des inquiétudes quant à l’instabilité politique en Tunisie, où huit gouvernements depuis 2011 ont été incapables de résoudre les problèmes sociaux et économiques du pays. L’Institut national de la statistique, a pourtant annoncé que la croissance économique d’avril à juin 2018 avait augmenté de 2,8% par rapport au même trimestre l’an dernier. C’est le taux de croissance le plus élevé depuis 2014. La plupart des secteurs économiques ont contribué à la croissance. Les périodes précédentes d’amélioration de l’économie étaient principalement dues à l’agriculture, qui fluctue en fonction des conditions météorologiques et de la consommation intérieure.

Les difficultés économiques ont la vie dure

Malgré ces progrès, nombreux sont ceux qui sont en peine d’entrevoir un épilogue aux difficultés économiques qui secouent le pays depuis 2011. Le taux de chômage, par exemple, est resté inchangé à 15,4%, soit le taux de chômage le plus élevé du Maghreb. Le secteur du bâtiment et des matériaux de construction a reculé de 2,3%, car peu de familles de la classe moyenne ont acquis des logements en raison de l’inflation élevée et des coûts plus élevés des prêts. La Tunisie a plongé dans une crise économique après le départ en 2011 de l’ex président Ben Ali. Depuis , le gouvernement tunisien n’a pas réussi à réduire le déficit budgétaire ni à maîtriser l’inflation. La Tunisie, dont les réserves de devises sont au plus bas depuis 20 ans, a besoin de 3 milliards de dollars de prêts étrangers cette année pour maintenir l’économie à flot.

Chahed a résisté aux protestations contre les réformes de tout le pays et à l’opposition politique de son propre parti, Nidaa Tounes. En mai, le directeur exécutif de Nidaa Tounes, Hafedh Caïd Essebsi, le fils du président tunisien Béji Caïd Essebsi, a déclaré que Chahed devrait se retirer, invoquant de « multiples échecs». Le maintien au pouvoir de Chahed repose toutefois sur Ennahda, qui a précédemment refusé de soutenir un changement de chef du gouvernement par souci de «stabilité du gouvernement» mais, le 16 août, Ennahda a déclaré que Chahed devait renoncer publiquement à la course à la présidentielle de 2019 ou perdre le soutien du parti au gouvernement, rappelle Arab Weekly. Les dirigeants d’Ennahda ont déclaré que leur position était de s’assurer que le gouvernement fonctionne efficacement pour mettre en œuvre les réformes et qu’il était neutre avant les élections de l’année prochaine.

Seul Chahed peut faire pièce à Ghannouchi

Les analystes, cités par la même source, affirment que le parti islamiste vise à ouvrir la voie à la candidature du chef du mouvement, Rached Ghannouchi, à la prochaine élection présidentielle de 2019. Les membres du parlement libéral et d’autres militants politiques de centre-gauche considèrent que Chahed est le seul candidat capable de battre un candidat islamiste à la présidence.

Chahed n’a fourni aucun commentaire sur le débat et la négociation politique, y compris la menace de Nidaa Tounes de retirer ses ministres du gouvernement.

Les dirigeants de Nidaa Tounes ont récemment déclaré qu’Ennahda retirerait son soutien à Chahed, comme il l’avait fait avec son prédécesseur, Habib Essid, pour protéger sa trêve avec Nidaa Tounes et son fondateur, le président Beji Caid Essebsi.

« Sur la base des informations fournies par des sources internes, j’attends qu’après le 15 octobre, date limite à laquelle le gouvernement doit soumettre le projet de budget pour 2019, Youssef Chahed présentera sa démission au président de la république », a écrit l’ancien ministre Hatem El Euch sur les réseaux sociaux, encore cité par Arab Weekly.

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