Les guerres sont néfastes aux économies, et le conflit armé dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) n’échappe pas à la règle. Selon Standard & Poor’s (S&P), le coût des combats affaiblit les économies. L’agence de notation avertit que l’escalade du conflit entre le Rwanda et la RDC pourrait conduire à une dégradation de la note des deux pays.
Le Rwanda risque une baisse de l’aide étrangère en raison de son soutien au groupe armé M23. D’après l’agence de notation S&P, les effets sur la croissance du pays pourraient être visibles très rapidement, puisqu’elle découle des investissements publics de Kigali, financés par des aides et prêts de donateurs. S&P se base sur la rébellion du M23, en 2012. Les coupes dans l’aide étrangère au Rwanda avaient quasiment divisé par deux la croissance du pays l’année suivante.
Le Rwanda détient également une euro-obligation de 620 millions de dollars, un emprunt qui lui permet de lever des fonds sur les marchés financiers. Une crise prolongée avec une baisse de l’aide pourrait également entraîner une dépréciation de la monnaie et une dette plus élevée.
Quant à la RDC, ce sont ses dépenses en matière de Défense qui pourraient épuiser le budget de l’État et creuser le déficit. L’agence de notation pointe aussi une autre inquiétude : celle d’une potentielle baisse des investissements étrangers dans le pays à cause de la guerre.
S&P a toutefois décidé, pour l’instant, de maintenir les notes de la RDC et du Rwanda.