Sadok Belaid, le maître d’œuvre putatif de la Constitution de la nouvelle République, est sorti de ses gonds pour dire toute la rage qui l’habite au président de la République qui n’a tenu aucun compte du travail qu’il a effectué , lui et d’autres constitutionnalistes , tels que Amine Mahfoudh, et a entrepris de livrer son propre projet de la prochaine Loi fondamentale du pays.
Dans un cri de colère qu’il a étalé, ce dimanche , sur les colonnes du quotidien « Assabah » il a signifié qu’il était de son devoir de proclamer que le texte de la Constitution paru au Journal officiel n’a aucune commune mesure avec celui élaboré par ses soins en sa qualité de président de la Commission nationale consultative .
« De concert avec mon ami le professeur Amine Mahfoudh, a-t-il dit, j’annonce avec regret, et en pleine conscience de la responsabilité qui est la nôtre envers le peuple tunisien, dépositaire de l’ultime décision, que la Commission s’exonère totalement du texte présenté par le président de la République au référendum national. »
Sur le fond, le grief est encore plus grave dans la mesure où le texte de la présidence de la République comporte des « risques et des lacunes » qu’il a jugé de son devoir de dénoncer, en citant une bordée de cinq, en tête desquels l’oblitération de l’identité nationale et sa défiguration.
Dans ce catalogue de griefs, vient ensuite la résurgence inattendue de l’article 80 de la Constitution 2014 s’agissant du péril imminent, conférant au président de la République un surcroît de pouvoirs dont l’opportunité d’évaluation est à sa seule et unique discrétion, pavant ainsi la voie vers un régime dictatorial.
Belaid pointe aussi l’irresponsabilité politique du chef de l’Etat autant qu’un « un régime de régions et de districts interlope, vague, annonciateur de désagréables surprises à l’avenir et une altération de l’identité nationale,
Le quatrième reproche porte sur la Cour constitutionnelle et ses prérogatives, , l’appartenance exclusive de ses membres au corps judiciaire, et le mode sur lequel a été opérée leur nomination, ce qui est de nature à limiter leur indépendance,
Enfin, Belaid déplore l’absence de la dimension économique, sociale et environnementale dans le texte publié au JORT.
Pas mal pour un canular ! Mais on est pas le 1re Avril !!!!!!