AccueilLa UNESaïed fait ses premiers pas sur le terrain, et met les pieds...

Saïed fait ses premiers pas sur le terrain, et met les pieds dans les ordures

Il n’a pas dérogé au strict respect de la Constitution, mais il commence à sortir de l’écrin du palais de Carthage et du calfeutré de sa S600 et ses parcours bien étudiés. L’article 45 de la Constitution dit que «l’Etat garantit le droit à un environnement sain et équilibré et la participation à la sécurité du climat. L’Etat se doit de fournir les moyens nécessaires à l’élimination de la pollution environnementale».

On ne sait quelle mouche, ou peut-être quel moustique de Mnihla où il habite l’a piqué, mais c’est justement l’environnement que le nouveau président choisit comme terrain pour y faire ses premiers pas de chef d’Etat, même s’ils le mènent aux ordures, un sujet qui avait fait polémique, du Sud au Nord du pays. Un premier pas pour recoller à la réalité de la population et donner l’impression qu’il bouge et que, s’il ne fait lui-même rien, il pousse le chef du gouvernement à se focaliser sur les sujets que le chef de l’Etat met en exergue par ses visites, pour que le chef du gouvernement les mette, de nouveau, sur la table du Conseil des ministres.

Saïed savait qu’il n’était que chef de l’Etat. Et c’est ce qui l’avait, peut-être, amené à se faire accompagner par le chef du gouvernement, la partie de l’Exécutif qui a la charge opérationnelle de la problématique de l’environnement et des décharges. Ancien ministre des Affaires locales, Youssef Chahed connaissait le problème, même s’il n’y avait fait qu’annoncer, dès avril 2016, des sanctions qui avaient été rarement suivies d’application, et avait créé une année plus tard une police de l’environnement qui fera par la suite, très peu parler d’elle en matière de lutte contre la prolifération des déchets de tous genres. En bon juriste, le chef de l’Etat dira dimanche, pas loin d’une décharge à la Goulette qu’«elles sont belles nos constitutions, mais qu’elles sont loin de la réalité. Qu’elles sont belles nos lois, mais qu’elles sont loin de la réalité». L’ancien ministre de l’Environnement, devenu chef de gouvernement, appréciera !

En avril 2014, un rapport du GIZ et de la «Deutsche Zusammenarbeit» donnait une idée, désormais complètement dépassée, sur l’ampleur de la problématique des déchets, dont le Tunisien produisait 2,423 millions de tonnes, rien qu’en 2012, à raison de 0,815Kg/jour en milieu urbain et 0,150 Kg/jour en milieu rural.

Le gros du problème des déchets réside dans la disponibilité des décharges contrôlées, des perspectives de ces décharges qui finissent par tout polluer autour d’elles. Cette problématique avait même suscité une vive dispute entre les habitants de Djerba, rebaptisée alors «Île poubelle », et ceux de Médenine qui refusait d’être le dépotoir de Djerba.

Cette première visite, pendant laquelle le chef de l’Etat n’a réellement fait le buzz qu’avec la photo du petit garçon dans la décharge, qui sera, peut-être, suivie d’autres, et dans d’autres régions où la problématique est plus économique et financière. En effet, une visite sur site du bassin minier où ce qui lui reste de la popularité d’après élections et son charisme d’homme politique propre, pourraient encore l’aider à trouver une solution pour un retour, sans rechute, de la production du phosphate. Mais où sa visite pourrait relancer une certaine campagne contre le transport du phosphate par les camions d’un certain député.

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -