AccueilLa UNESaied n'a plus confiance dans l'élite politique, selon un ex ambassadeur tunisien

Saied n’a plus confiance dans l’élite politique, selon un ex ambassadeur tunisien

Nonobstant la satisfaction exprimée par de  nombreux partis à l’endroit des mesures exceptionnelles annoncées par le président de la République, Kais Saied le 25 juillet dernier,  l’extension du délai de 30 jours qui en est à son 55ème du nom sans nomination de chef de gouvernement ni de  reprise des travaux parlementaires, a considérablement ajouté aux incertitudes et au flou de la scène politique tunisienne.

La polémique a enflé à la suite des récentes déclarations du conseiller du président, Walid Hajjem, dans lesquelles il parlait d’un amendement à la constitution et d’un changement du système politique. Ces propos ont été corroborés et, par endroits, précisés  par  Kais Saied lui-même  lors d’une visite à l’avenue Habib Bourguiba, où il assurait  qu’un chef de gouvernement sera nommé dès que possible et que les constitutions ne sont pas éternelles et sont sujettes à changement.

Dans ce contexte, l’ancien ambassadeur de Tunisie Jalel Lakhdar a estimé que la déclaration du conseiller présidentiel Walid Hajjem, dans laquelle il a affirmé  qu’ « il existe une tendance vers le changement  du  système politique dans le pays, peut-être par le biais d’un référendum, et que la constitution est devenue un obstacle et est censée être suspendue »,  sonne  comme un prélude à ce que Kais  Saied pourrait engager dans les prochains jours.

Lakhdar a souligné, dans une déclaration à Africanmanager ar, que « le processus de changement du système politique nous ramènera à la période d’avant le 14 janvier 2011, c’est-à-dire à l’étape fondatrice, sauf que cette étape sera dirigée par une seule personne sans participation et sans dialogue national ».

Un scénario préparé à l’avance !

Il a décrit ce qui s’est passé le 25 juillet 2021 comme un «  coup d’État contre les institutions et la constitution », ajoutant qu’ « il s’agit  bien d’un scénario qui avait été préparé à l’avance ». Il a également souligné qu’en cas de suspension de la constitution de 2014, le président de la République ne s’embarrasserait  pas d’ignorer tous les cadres légaux et constitutionnels, s’écarter et contourner la constitution.

Lakhdar a estimé que  la vie politique sous sa forme actuelle est terminée, sauf que le mécontentement à son égard ne justifie pas un saut dans l’inconnu ».

Pour ce qui est des raisons derrière du retard pris par le président de la République dans l’annonce du nom du chef de gouvernement, l’ex diplomate  a indiqué que Kaies Saied avait perdu confiance dans la plupart des personnalités politiques.

Il est à noter que le président de la République a affirmé, dans une déclaration à Sky News Ar, samedi dernier, que ceux avec lesquels il avait conclu  un accord ont renié leurs promesses.

Quelle issue ?

Parlant des solutions possibles pour sortir de la crise actuelle, Lakhdar a déclaré que l’issue  réside dans le sens de la responsabilité et l’application de la loi  sur les députés corrompus ainsi que dans la démission de Rached Ghannouchi, puis la reprise des travaux au Parlement pour terminer l’élection des membres de la Cour constitutionnelle et  s’atteler aux priorités de la prochaine étape.

Il est à rappeler que le président de la République, Kaies Saied, a décidé dimanche 25 juillet 2021 de limoger le chef de gouvernement Hichem Mechichi, de geler les travaux et les prérogatives  du Parlement pour une durée de 30 jours, et de lever le l’immunité parlementaire de tous ses membres.

De plus, le président de la République a prolongé, lundi 23 août 2021, les mesures exceptionnelles précitées, en application du décret  présidentiel n° 80 de 2021 portant suspension des compétences de l’Assemblée des représentants du peuple et levée de l’immunité de ses membres, jusqu’à nouvel ordre.

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1 COMMENTAIRE

  1. Pas uniquement le Président de la République n’a pas confiance dans l’élite politique, la majorité des tunisiens et les tunsisiennes ont perdu confiance dans les hommes politiques, rien qu’à regarder le niveau des débats à l’Assemblée et les querelles, les agressions verbales et physiques de la part des députés Ennahdha et Al karama, …sans parler des corrompus et des affaires illégales avec la Turquie et Qatar. Ce cirque qui fait honte à notre pays et regardé par le monde entier doit cesser immédiatement. Et donc, KS avait complètement raison de dire même ceux avec lesquels il avait conclu un accord ont nenié leurs promesses. Ceci ne métonne pas car c’est dans les gênes des tunisiens les traîtises et le mensonge. L’homme propre ne peut pas dialoguer avec les mauvais partis corrompus ou qui n’ont pas la moindre fierté et la moindre honnêtteté.
    L’urgence c’est de prendre des jeunes économistes comme Nizar ou des anciens ministres comme Afif Chelbi, Jouini, Abdelkafi, ferid Tounsi, …qui ont l’expérience et les compétences. Ces anciens ministres technocrates ont aussi la touche politique et le sentiment patriote. Ils sont propores pour faire sortir le pays de ce tunnel noir, peu importe leur ancienne appartenance et ce n’est pas un retour en arrière. L’essentiel, c’est de dissoudre cette assemblée et nommer un chef de gouvernement ensuite organiser les élections anticipées pour une nouvelle assembllée avec des critères claires compte tenu de leur niveau de propreté. La loi s’applique à tout le monde y compris les partis, les administrations et les organisations.

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