AccueilLa UNESaied repart de Washington «déçu et bredouille»!

Saied repart de Washington «déçu et bredouille»!

Les Américains ont mis moins de 24 heures pour dresser  un premier bilan- le leur-, de la première visite du président de la République , Kais Saied, à  Washington pour prendre part  au sommet des leaders américains et africains. La décision de Saied d’assister au sommet a quelque peu surpris, commence par noter Carnégie Middle East Center, sous la plume de sa chercheuse principale  Sarah Yerkes, qui relève que la préférence  de Saied pour la vie casanière est bien connue et il a fait très peu de voyages au cours de ses trois années de mandat. De plus, les relations entre les États-Unis et la Tunisie ont été mises en veilleuse alors que l’administration Biden continue de critiquer la prise de pouvoir de Saied le 25 juillet 2021.

Saied a désespérément besoin du soutien des États-Unis pour l’accord de 1,9 milliard de dollars de la Tunisie avec le Fonds monétaire international (FMI), qui attend actuellement l’approbation du conseil d’administration, et pour débloquer des financements étrangers afin d’aider la Tunisie à surmonter sa situation économique de plus en plus sombre, fait observer le think tank. C’est pourquoi une grande partie de la visite de Saied semblait destinée à réviser le discours de Washington sur la Tunisie. Le FMI a conclu un accord avec la Tunisie au niveau des experts  en octobre et devait voter sur cet accord en décembre, mais ce vote a été supprimé du calendrier du FMI.

Saied est confronté à une sérieuse opposition interne aux exigences du FMI de la part du principal représentant des travailleurs, l’Union générale tunisienne du travail. Son gouvernement n’a pas réussi à faire adopter un projet de loi de finances pour 2023, qui devrait répondre au moins à certaines des conditions du FMI, comme la réforme de la masse salariale du secteur public et du régime de compensation, et la privatisation de certaines entreprises publiques. Mais si Saied pensait qu’un voyage à Washington l’aiderait à redorer son image aux yeux de l’Occident, il s’est trompé, souligne Yerkes.

Au cours de sa visite, Saied a non seulement assisté au sommet élargi avec les dirigeants africains, mais il a également fait partie de la douzaine de dirigeants qui ont eu une réunion bilatérale avec le secrétaire d’État américain Antony Blinken. Saied s’est également entretenu avec le comité de rédaction du Washington Post. Lors de sa discussion avec Blinken, Saied a « fait la leçon aux responsables américains » sur l’histoire de la Tunisie et la constitution américaine, et a parlé de manière « incohérente » des raisons de son coup d’État effectif de l’année dernière. Un  message qui contrastait fortement avec celui des États-Unis, qui mettait l’accent sur « l’engagement profond envers la démocratie tunisienne et le soutien des aspirations du peuple tunisien à un avenir démocratique et prospère ».

La naïveté de Saied

Saied  faisait sans doute preuve de naïveté en s’attendant  à ce que les responsables américains l’accueillent à bras ouverts. Au contraire, dans un sommet qui comprenait plusieurs dirigeants contestant la démocratie, la situation de la Tunisie a fourni une occasion facile pour les responsables américains d’exercer leurs muscles de promotion de la démocratie. Lors de sa rencontre avec Saied, Blinken était accompagné non seulement de la secrétaire d’État adjointe aux affaires du Proche-Orient, Barbara Leaf, mais aussi du sous-secrétaire à la sécurité civile, à la démocratie et aux droits de l’homme, Uzra Zeya, et du sous-secrétaire d’État adjoint à la démocratie, aux droits de l’homme et au travail, Christopher LeMon, qui se sont tous deux rendus en Tunisie après le coup d’État pour souligner l’engagement des États-Unis à ramener la Tunisie sur la voie de la démocratie. Ceci a envoyé un signal fort à la partie tunisienne, que la démocratie et les droits de l’homme étaient au centre des relations entre les Etats-Unis et la Tunisie, malgré les protestations contraires de Saied.

Le voyage de Saied avait également pour but, en partie, de contrer ce qu’il décrit comme des « fake news » provenant des médias occidentaux concernant sa répression autoritaire. Lors de sa rencontre avec les journalistes  du Washington Post, Saied a imputé les malheurs du pays à des « forces étrangères » anonymes et aux « ennemis de la démocratie en Tunisie ». Plutôt que de reconnaître ses propres échecs dans la lutte contre la crise économique tunisienne et les protestations croissantes contre ses actions, Saied a multiplié les références vagues à ses ennemis qui sapent l’État, note  Carnegie.

« Délire et théorie du complot »

Les Etats-Unis soutiennent depuis longtemps le peuple et le gouvernement tunisiens dans la construction d’un avenir démocratique et dans la résolution de leurs problèmes économiques et de sécurité. Pourtant, après cette performance, « Saied rentre à Tunis les mains vides, n’ayant fait que convaincre ses interlocuteurs américains que ses actions sont guidées par le délire et la théorie du complot. Il n’a pas réussi à engager ses homologues américains dans un dialogue sur la voie à suivre pour protéger les libertés du peuple tunisien et résoudre la crise économique croissante. En conséquence, les États-Unis continueront probablement à condamner vocalement le comportement antidémocratique de Saied et à faire pression pour réduire l’aide américaine au gouvernement tunisien ».

Le 17 décembre, les Tunisiens éliront les membres du Parlement pour remplacer ceux que Saied a démis de leurs fonctions, de manière inconstitutionnelle, à la suite de son coup d’État. Pour Saied, cela représente un pas de plus dans la voie de la refonte du système politique tunisien, ramenant les relations américano-tunisiennes à la case départ. Cependant, suite à la visite du président à Washington, l’administration Biden ne devrait pas renoncer à ses efforts pour aider le peuple tunisien à ramener le pays sur la voie démocratique qu’il a forgée il y a douze ans, conclut Sarah Yerkes.

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2 Commentaires

  1. Les USA marchent uniquement pour leur propre intérêt ! Il jouent aux donneurs de leçons mais ne balayent pas devant leur porte !
    Le président patriote a raison de confirmer sa politique car c’est la seule qui sortira la Tunisie du marasme dans lequel elle sa été plongée depuis 2011!

  2. Si les américains prennent les dix dernières années comme référence de démocratie
    qu’ils revoient leur position et laissent plutôt le peuple décider de son avenir
    Les tunisiens ont trop souffert et sont seul maître de leur sort
    Pour les crédits dont ils en font pression , ils seront remboursés soyez surs
    Les tunisiens se remettront au travail et Inchallah nos nouveaux dirigeants aux mains
    propres s’en chargeront avec volonté , le peuple a choisi , décision irrévocable !!!!
    Merci

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