Volodymyr Zelensky a accusé l’Allemagne de faire le jeu de Vladimir Poutine, après qu’Olaf Scholz a parlé au président russe vendredi pour évoquer les conditions de la paix en Ukraine, premier entretien depuis près de deux ans entre les deux dirigeants.
Lors de cet appel d’une heure, Olaf Scholz a demandé à la Russie de montrer sa « volonté d’entamer des négociations avec l’Ukraine en vue d’une paix juste et durable », selon le gouvernement allemand.
Le chancelier a réaffirmé que Moscou devait retirer ses troupes d’Ukraine et « mettre fin à la guerre ».
Cet échange a provoqué la colère de l’Ukraine qui y voit « une tentative d’apaisement » envers Moscou au moment où les Ukrainiens cèdent du terrain sur le front et craignent de perdre le soutien des Etats-Unis, après la victoire de Donald Trump à la présidentielle.
Parler à Vladimir Poutine « ouvre la boîte de Pandore », a fustigé Volodymyr Zelensky qui craint d’être contraint à des négociations défavorables à l’Ukraine.
Lors de l’entretien, Vladimir Poutine a réaffirmé que tout accord de paix devrait refléter les « nouvelles réalités territoriales », selon le Kremlin.
Il s’agit de la position russe répétée depuis des mois. La Russie est ouverte à des négociations de paix, mais avec des « concessions » de la part de Kiev: la cession des territoires ukrainiens que Moscou a annexés en 2022 sans les contrôler totalement. Une condition jugée inenvisageable par Kiev.
« Les conversations avec le dictateur russe n’apportent à elles seules aucune valeur ajoutée pour parvenir à une paix juste », a fustigé le porte-parole de la diplomatie ukrainienne, Guéorguiï Tykhy, appelant plutôt à « des actions concrètes et fortes » pour contraindre la Russie à la paix.