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Taher Dhaker à Africanmanager : «60 mille instituteurs attachés à leurs demandes, le boycott des examens est envisagé»

Dans une interview accordée à Africanmanager, le secrétaire général du syndicat de l’enseignement de base relevant de l’Union générale tunisienne du travail, Taher Dhaker, a appelé le ministère de l’Education à activer les accords signés, faute de quoi les instituteurs se verraient dans l’obligation d’engager toutes les formes de militantisme y compris le boycott des examens. Interview :

Le comité administratif du syndicat général de l’enseignement de base, réuni hier dimanche 15 mars 2015, a décidé une grève sectorielle, le 15 avril 2015. Quelles sont les raisons de ce mouvement ?

C’est une démarche logique puisque le ministère de l’Education n’a pas procédé à l’activation des accords signés depuis l’année écoulée, notamment l’accord de 20 juin 2014 et deux autres conclus en septembre dernier.

Quelles sont vos demandes ?

La première revendication concerne la question de retraire étant donné que nombre d’enseignants du primaire ayant fait valoir leurs droits à la retraite n’ont pas bénéficié de leurs pensions. D’autres retraités ont été obligés de retourner au travail alors qu’ils sont à l’âge de la retraire.

La deuxième demande est liée à la promulgation du statut de base et à l’amendement du décret numéro 1178. Il est important d’amender ledit décret pour qu’il réponde aux exigences du système de l’éducation.

Une autre revendication, celle de l’amélioration de la situation des instituteurs. Faut-il rappeler dans ce cadre qu’il a été décidé de tenir des séances de travail avec notre département pour trouver les meilleures solutions, mais à ce jour, aucune séance n’a eu lieu. Je pense qu’il s’agit d’un comportement « désinvolte » de la part des parties concernées par cette question cruciale.

Parmi les autres demandes, on réclame aussi la régularisation des instituteurs suppléants dont leur nombre est de 3800 tout en améliorant leur situation financière.

Le syndicat général du syndicat de l’enseignement de base exige aussi de consacrer un budget spécifique afin de contribuer à la promotion du système éducatif.

Vous avez exigé la tenue d’un dialogue national. Pouvez-vous nous donner des éclaircissements ?

C’est vrai. On a demandé la mise en place d’un dialogue national qui devrait englober toutes les parties concernées pour que ce secteur soit une « cause » principale qui réponde aux objectifs de la révolution.

A ce titre, l’implication des instituteurs demeure plus que jamais impérative pour gagner ce challenge, et la réforme de l’enseignement de base passerait également par une meilleure contribution de ce corps en tant que partenaire essentiel pour la mise en place d’un enseignement démocratique et typique pour le peuple tunisien.

La Tunisie ne pourrait jamais sortir de la crise actuelle sans un enseignement développé qui fournirait des compétences adéquates.

En cas d’indifférence du ministère de l’Education, quel serait votre plan ?

On était obligé à recourir à la grève face à l’indifférence des autorités de tutelle.

On a des accords qu’il faut activer et on ne pourrait pas attendre le JORT pour réaliser cet objectif. Si nos demandes n’étaient pas satisfaites, on serait obligé d’utiliser toutes les formes de militantisme et le mouvement de protestation pourrait prendre de l’ampleur pour que cette grève soit suivie par une grève administrative et pourquoi pas le boycott des examens.

Comment évaluez-vous le rendement de Néji Jalloul, ministre de l’Education ?

Je pense que ce département n’est pas en état de répondre comme il se doit aux défis d’autant moins qu’il n’a pas capable de gérer les derniers incidents.

Votre message pour Habib Essid, chef du gouvernement ?

J’appelle le chef du gouvernement à « libérer » les négociations sectorielles en transférant cette prérogative au département de l’éducation pour qu’il soit capable de négocier avec les différents syndicats.

Essid est aussi appelé à considérer l’éducation comme une priorité majeure. Car, la lutte contre le terrorisme n’est pas uniquement tributaire de la sécurité mais aussi de l’éducation. Donc, la réforme de ce système est l’une de solutions qu’il importe de mettre en place pour éradiquer ce phénomène.

C’est pour cette raison que je pense qu’il plus que jamais nécessaire de réviser à la hausse le budget consacré à ce secteur pour relever les défis confrontés.

Wiem Thebti

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