AccueilLa UNETiens! Une nouvelle matière première…

Tiens! Une nouvelle matière première…

Après la rafle massive opérée dans les rangs des ingénieurs et médecins tunisiens par les employeurs français et autres européens, la chasse s’est tournée vers les stocks quasi inépuisables des candidats tunisiens aux petits métiers et boulots sales, boudés de l’autre côté de la méditerranée tels que les métiers du bâtiment et de l’hôtellerie- restauration. En France, ces boulots ont reçu l’appellation officielle de « métiers en tension », s’agissant de secteurs qui peinent à recruter, pour manque d’attrait auprès de la population.

Les politiciens européens préfèrent dire des filières au sein desquelles il existe un déséquilibre entre l’offre et la demande d’emploi, soit, chez eux, une offre plus grande que la demande, à l’inverse du cas tunisien et maghrébin en général où la demande est beaucoup plus grande que l’offre.

Les nombreux rapports de presse français, entre autres, signalent comme « métiers en tensions », des dizaines d’activités, du genre des agriculteurs salariés, des horticulteurs salariés, des maraîchers salariés, des serveurs de cafés, des apprentis de cuisine, des plombiers, chauffagistes, mécaniciens, électriciens du bâtiment, ouvriers de l’agencement, de l’isolation, des ouvriers non qualifiés, et la liste est longue.

Ainsi, la France représentée par l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH) et la Tunisie, représentée par l’Agence de l’emploi et du travail indépendant, ont signé, fin juin dernier, une convention portant sur le recrutement par les établissements français de la branche, de quelque 12 mille jeunes Tunisiens, à raison de 4000 chaque année, à titre de travailleurs saisonniers dans l’hôtellerie et la restauration françaises.

Un article sur cette action de coopération publiée le 15 juillet 2022 par le journal français Libération, est très significatif tant la forme utilisée pour en rendre compte en dit long sur sa dimension réelle.

Il dit en substance : « La France sort les rames pour trouver des bras. Fait inédit cette année, elle va jusqu’à créer un dispositif pour piocher des saisonniers directement en Tunisie. Hubert Jan, le président de la branche restauration de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih), raconte que les premiers échanges ont eu lieu en 2019, à l’ambassade de Tunisie en France, en lien avec le ministère de l’Intérieur. Leurs efforts ont porté leurs fruits le 29 juin dernier (2022), avec la signature d’une convention entre l’Umih et l’équivalent du Pôle Emploi en Tunisie, l’Agence tunisienne pour l’emploi et le travail indépendant (Aneti). Dans les prochains jours, 4000 Tunisiens devraient être recrutés pour œuvrer dans des bistrots ou des hôtels tricolores ».

A vrai dire, la tension sur le marché du travail avait gagné aussi des secteurs nobles tels que le secteur des TIC (Technologies de l’Information et de la communication).

Ingénieurs, Développeurs, Data Analystes, Spécialistes dans la cybersécurité, la France et l’Europe en général manquent cruellement de candidats dans ces métiers, ont noté, à plusieurs reprises, les médias français et européens.

La France a même décidé tout récemment d’encourager la migration régulière organisée pour repeupler par des étrangers des régions françaises dépeuplées tandis qu’une carte de séjour d’une année a été instituée au profit des migrants irréguliers travaillant dans les métiers en tension.

Scandale pittoresque

Justement, les chroniqueurs tunisiens et maghrébins en général se sont souvenus, à cette occasion, des migrations massives des Tunisiens et Maghrébins n’ayant aucune qualification vers la France et autres pays européens, avec la bénédiction de ces pays, au lendemain des indépendances des pays maghrébins. Ces migrations massives de travailleurs non qualifiés se sont poursuivies jusqu’à l’instauration des visas Schengen, et le verrouillage des frontières européennes qui en a résulté, lorsque les Européens ont constaté qu’ils n’avaient plus besoin de main d’œuvre maghrébine ou africaine non qualifiée.

Dans ce tableau changeant au gré de la géopolitique, les chroniqueurs tunisiens se rappellent en particulier le petit scandale pittoresque qui avait éclaté dans les années 1970 sous Bourguiba, concernant l’envoi d’une centaine d’ouvrières tunisiennes seules dans certains pays européens (Allemagne et Hollande notamment) pour travailler dans le secteur du textile et de l’habillement, dans le cadre d’actions de coopération officielles et « qui aurait mal tourné pour certaines d’entre elles ».

Un chroniqueur a signalé avoir assisté à une réunion au ministère des affaires sociales et de l’emploi au cours de laquelle une délégation d’employeurs hollandais avait exprimé le désir de renouveler et d’étendre cette action de coopération.

Depuis, ce type de coopération a été arrêté. Mais, au Maroc, des ouvrières marocaines sont toujours envoyées seules en Espagne comme travailleuses saisonnières pour cueillir les fraises.

Chômage

D’ailleurs, au même titre qu’en Tunisie, le stock de jeunes hommes marocains sous-employés  est autant convoité et mis à profit par les employeurs français et européens, en manque de cette matière première humaine, brute. Longtemps à la rescousse quand ils étaient encore démunis, les jeunes des pays de l’Europe de l’Est, intégrés dans l’Union européenne, sont devenus réticents à jouer les remplaçants après avoir rempli leurs poches.

Cette réticence, conjuguée aux départs à la retraite consécutive au vieillissement de la population européenne, et à la répulsion de la jeunesse européenne envers les boulots sales est à l’origine de ce déséquilibre entre l’offre et la demande d’emploi dans les métiers en tension. La pandémie COVID-19 y avait été aussi pour quelque chose.

Outre cette destination européenne régulière qui présente quand même des aspects positifs, en matière de résorption du chômage, malgré les nombreuses insuffisances, l’abondance de la demande d’emploi sous nos cieux a créé un véritable busines louche en Tunisie, à travers le pullulement des soi-disants bureaux de facilitateurs de migration organisée vers l’Europe, ou encore vers le Canada et l’Australie.

Sa face hideuse reste l’émigration clandestine et ses embarcations de la mort.

S.B.H

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