AccueilLa UNETrump assomme les exportateurs tunisiens avec 28% de droits de douane

Trump assomme les exportateurs tunisiens avec 28% de droits de douane

Le président américain Donald Trump vient d’engager son pays dans une guerre commerciale cosmique n’épargnant aucun pays dût-il être allié, voisin ou partenaire de longue date. La Tunisie a été lourdement frappée par la salve de mesures tarifaires annoncées, hier mercredi, en grande pompe, par le chef de l’Exécutif américain, qui inaugure ainsi son second mandat à la Maison blanche sous les pires auspices qui soient pour l’économie mondiale. L’Executive order (Décret) qu’il a promulgué instaure des droits de douane réciproques sur les importations des États-Unis, autant que ceux appliqués par les autres partenaires commerciaux du pays. Ils varient entre 46% comme c’est le cas pour le Vietnam, 34% pour la Chine, et un minimum de 10%

La Tunisie prend rang parmi les pays les pays les plus touchés par cette décision, avec des droits  de douane de 28 % sur ses exportations vers les États-Unis. Inutile de dire que ce taux est de nature à avoir de fortes répercussions  sur les échanges commerciaux bilatéraux tout autant que sur certains secteurs majeur de l’économie tunisienne. Il faut entendre par cela les exportations tunisiennes d’huile d’olive, de textile, et de dattes, pour ne citer que ces trois produits.

Pour l’heure, les autorités officielles tunisiennes se gardent de se signaler par la moindre réaction. De toutes les façons, rien ne pourra infléchir les retombées des nouvelles décisions tarifaires américaines, tant les partenaires commerciaux, autant qu’ils sont, se cantonnent dans leur situations de « victimes consentantes », dont aucune n’est parvenu à sauver sa peau, sauf  pour s’en tirer avec 10% de droits de douane, pas moins. Tout au plus, comme le prévoit le quotidien La Presse, les acteurs du secteur industriel et commercial  exprimeraient-ils  leurs préoccupations face à l’impact potentiel de ces nouveaux tarifs sur la compétitivité des exportations tunisiennes vers les États-Unis. Pour sa part, le gouvernement tunisien pourrait, quant à lui, engager des consultations afin d’évaluer les options à sa disposition pour répondre à cette décision américaine.

Il est à noter que les droits de douane entreront en vigueur en deux phases : le 5 avril 2025 pour la taxe de base de 10 %, et le 9 avril 2025 pour les tarifs spécifiques à chaque pays.

L’exception marocaine

Il est généralement établi que les nouveaux taux tarifaires  reflètent à quel point les États-Unis sont désireux de parvenir à un équilibre commercial avec les pays qui imposent des droits de douane élevés sur les produits américains. En revanche,  affirme le site FesNews, le Maroc a maintenu sa position de partenaire fiable, bénéficiant de ses fortes relations historiques avec les États-Unis et de l’accord de libre-échange signé entre les deux pays depuis 2006.

Cette préférence américaine pour le Maroc ne vient pas de nulle part, ajoute la même source, mais reflète la profondeur des relations économiques et stratégiques entre Rabat et Washington, qui s’étendent à la défense, à l’investissement et à la coopération en matière de sécurité. Au contraire, l’imposition de droits de douane élevés à la Tunisie et à l’Algérie pourrait avoir de graves répercussions sur leurs exportations vers le marché américain, en particulier dans les secteurs qui dépendent fortement des exportations, tels que le textile en Tunisie et les ressources énergétiques en Algérie.

Les décisions d’aujourd’hui confirment que la politique économique américaine est basée sur les intérêts mutuels, où aucun pays n’obtient de privilèges sans être un partenaire fiable qui respecte l’équilibre commercial. Le Maroc, grâce à ses relations stratégiques, a prouvé qu’il était un partenaire économique et politique solide, tandis que la Tunisie et l’Algérie sont confrontées à des défis importants en raison des nouveaux tarifs douaniers.

Outre la Tunisie, d’autres pays arabes sont concernés par ces nouveaux tarifs douaniers, entre autres la Jordanie avec 20 %, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l’Égypte et le Maroc avec  10 %.
 Afrique : Une fourchette de 10 % à 50 %
 Le Lesotho devient le pays africain le plus touché avec des droits de douane portés à 50 % sur ses exportations vers les États-Unis. Il est suivi par Madagascar (47 %), Maurice (40 %), le Botswana (37 %), l’Angola (32%), la Libye (31 %), l’Algérie (30 %), l’Afrique du Sud (30 %) et la Tunisie (28 %), détaille le site Zoom Eco.
Pour d’autres pays africains, les droits de douane sont compris entre 11 % et 21 %. La Namibie et la Côte d’Ivoire, par exemple, se voient imposer un taux de 21 %, suivies du Zimbabwe (18 %), du Malawi (17%), de la Zambie (17 %), du Mozambique (16 %), du Nigeria (14 %), du Tchad (13 %), de la Guinée équatoriale (13%) ainsi que de la RDC et du Cameroun avec 11 %.
Enfin, la majorité des pays africains concernés par ce décret subissent des droits de douane de 10 %, soit le niveau minimum appliqué par les États-Unis dans cette nouvelle politique tarifaire. Il s’agit de l’Égypte, du Maroc, du Kenya, de l’Éthiopie, du Ghana, de la Tanzanie, du Sénégal, de l’Ouganda, du Gabon, du Togo, du Liberia, du Bénin, du Congo, de Djibouti, du Rwanda, de la Sierra Leone, de l’Eswatini, du Soudan, du Niger, de la Guinée, du Mali, du Cap-Vert, du Burundi, de la Gambie, de la Centrafrique, de l’Érythrée, du Soudan du Sud, des Comores, de Sao Tomé-et-Principe, de la Guinée-Bissau et de la Mauritanie.
Ces nouvelles taxes risquent de pénaliser les secteurs manufacturiers africains, notamment l’automobile et le textile, en rendant les produits moins compétitifs aux États-Unis.
Selon un rapport du Bureau du Représentant au commerce des États-Unis, les exportations totales de marchandises des pays d’Afrique subsaharienne vers les États-Unis se sont élevées à 29,3 milliards USD en 2023.
Le pétrole brut (7,3 milliards USD), les métaux précieux (4,7 milliards USD), et les pierres précieuses (2,2 milliards USD) dominent, les véhicules automobiles (1,7 milliard USD) et les vêtements (1,4 milliard USD) occupent également une place non négligeable.
Les principaux fournisseurs africains étaient l’Afrique du Sud (14,0 milliards USD), le Nigeria (5,7 milliards USD), le Ghana (1,7 milliard USD), l’Angola (1,2 milliard USD) et la Côte d’Ivoire (948 millions USD).

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -