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Tunis : « 350 femmes vont contrôler l’opération électorale », annonce Ahmed Allouche

Les programmes mis en place par l’association « Jeunes sans frontières » pour les prochaines élections, le suivi de cette opération, le rôle pionnier de la femme dans ce processus ainsi que l’évaluation du rendement de l’ISIE sont les questions auxquelles a répondu Ahmed Allouche, vice-président de l’association, dans un entretien avec Africanmanager. Interview :

Pouvez-vous nous présenter votre association ?

C’est une association à vocation générale créée suite au procès-verbal de l’assemblé constitutive du 14 mars 2011, sous le reçu de l’opposition N° 2805 en date du 17 mars 2011 et publié au JORT (Journal Officiel de la République Tunisienne) N° 75 du 23 juin 2011 sous la référence : 2011R02149APSF1.

L’Association vise à promouvoir la culture du dialogue, l’esprit d’initiative et des valeurs de volontariat et de l’ouverture sur l’autre tout en participant à l’enracinement des valeurs de la citoyenneté et de l’identité nationale chez les jeunes.

Parmi les autres objectifs, il y a la promotion des élections démocratiques et transparentes à travers des programmes de sensibilisation et des formations. Dans ce contexte, nous œuvrons à sensibiliser davantage les jeunes quant à la nécessité de préserver les biens publics et privés.

A cela s’ajoute l’organisation de programmes de formation, de stages ou d’activités visant à faciliter l’intégration des jeunes dans la société civile ainsi que le suivi de leurs préoccupations et aspirations. Encore, la participation à divers séminaires et réunions sur le plan national, régional ou international, afin de faire connaître les compétences tunisiennes dans tous les domaines et enfin, l’organisation de colloques et la publication de recherches et d’études dans divers domaines (engagement des jeunes, santé, environnement, droits de l’homme, sport, éducation, dialogue interculturel, femme, genre, développement, …).

Votre contribution aux élections de 2011 ?

On a mis en place un programme au profit des femmes dirigeantes « Hia ».

Avec une enveloppe de l’ordre de 200 mille dollars, financée par l’Agence suédoise de coopération internationale au développement (ASDI), ce programme porte sur plusieurs volets de formation, à savoir la communication, la société civile et les visites internationales.

Vos programmes alors pour les prochaines échéances électorales ?

Avant de parler de notre contribution à cet événement d’envergure, il est important de rappeler qu’on a participé à l’élaboration du projet de la loi électorale adopté par la suite par les députés de l’ANC.

Pour rappel, on a proposé un projet loi qui avait bénéficié, avant son arrivée à l’ANC, de l’apport d’un ensemble de juges expérimentés en matière électorale et d’experts indépendants comme Chafik Sarsar, le président de l’ISIE, Mourad Ben Moualla, membre de l’ISIE actuelle et de l’ancienne ISIE ou Rachida Ennaifer, membre de la Haute Instance de l’Audiovisuel.

Outre l’élaboration de ce projet loi, on a mis en place un programme important « Hia » visant à promouvoir le rôle de la femme dirigeante dans ce processus. Il est à noter qu’il s’agit d’un programme régional dont l’exécution est assurée dans 6 pays : la Jordanie, l’Egypte, le Liban, l’Irak, la Tunisie, le Yémen.

Pour le cas de la Tunisie, ce programme, dirigé par notre association et ce en coordination avec 5 autres associations, table sur la participation de la femme dans les domaines publiques de façon à assurer un équilibre entre les sexes au niveau des politiques et des pratiques.

A travers ce programme, nous ciblons 720 femmes dans 13 gouvernorats avec un budget de 117 mille euros alloués par l’Agence suédoise de coopération internationale au développement (ASDI).

Pour ce faire, on a entamé des cycles de formation touchant l’élaboration de politique générale sans oublier les formations relatives à l’opération électorale.

Pour le mois courant, des cycles de formation sont programmés à Sfax, Sousse, Bizerte et Tunis. 30 femmes sont concernées par ce programme et qui vont par la suite participer aux campagnes de sensibilisation relatives aux élections.

Avez-vous pensez au volet contrôle?

Certainement oui. On a mis en place un autre programme en tirant profit du programme « Hia ».

Ceci va toucher 7 circonscriptions : Tunis I, Tunis II, Ariana, Mannouba, Ben Arous, Bizerte, Sfax I et Sfax II. Le nombre des femmes concernées est de l’ordre de 350 dont 150 femmes ayant bénéficié du programme « Hia ».

Mais, comment vous allez assurer la réussite d’élections dans cette conjoncture, jugée difficile ?

Comme je l’avais dit auparavant, on a participé à ces échéances dès le départ avec notre propre projet de loi électorale qui était par la suite examiné et amendé à l’ANC.

En outre, on était parmi les parties qui ont exhorté l’ISIE à prolonger la durée de l’inscription, et ce pour assurer la participation d’un grand nombre des citoyens.

On va se pencher sur le contrôle de l’opération électorale de manière à réduire les actes de fraudes, l’achat de voix ou même l’intervention de certains partis politiques ou de l’ISIE. Notre contribution aura lieu également le jour de vote.

Comment évaluez-vous le rendement de l’ISIE, attaquée ces derniers temps par plusieurs partis politiques ?

L’association « Jeunes sans frontières » considère que l’ISIE travaille selon les moyens disponibles. En comparaison avec l’ancienne ISIE, on peut affirmer que le rendement de l’instance actuelle a affiché une certaine amélioration surtout avec l’utilisation des moyens technologiques « développés ».

En dépit de ce constat, notre association a des réserves sur la démission du directeur exécutif de l’ISIE. D’ailleurs, on aurait préféré l’application de la loi pour éviter tout tiraillement.

De toutes les façons, nous appelons l’ISIE à accomplir sa mission, celle relative à la direction de l’opération électorale en toute transparence et en toute neutralité.

Pensez- vous qu’on est capable de réaliser les élections avant la fin de cette année ?

C’est obligatoire pour plusieurs raisons à commencer par le respect de la Constitution tunisienne, adoptée en février dernier.

Je sais cette occasion pour appeler le gouvernement à assumer ses responsabilités. Une responsabilité qui incombe aussi au médias, notamment la HAICA qui n’est pas en train jusqu’à ce jour d’accomplir sa mission.

Wiem Thebti

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