AccueilLa UNETunis-Accord d’association avec l’UE : L’envers et l’endroit

Tunis-Accord d’association avec l’UE : L’envers et l’endroit

Dès le lancement, en 1995, de l’Accord d’Association avec l’Union Européenne (UE), la Tunisie a enregistré un manque à gagner d’environ 2,9% du PIB par an en moyenne. Tel est le constat fait par l’Institut tunisien des études stratégiques (ITES).

Son directeur des études et de recherche, Zouhair El Kadhi, précise, à ce propos, que le démantèlement tarifaire qui prévoit l’élimination progressive (sur 12 ans) des droits de douane sur les importations de produits industriels en provenance de l’Europe, a déclenché, depuis 1995, un cycle baissier, a souligné l’expert.

Ila été souligné, lors d’une conférence-débat, organisée dernièrement Tunis par l’ITES, en coopération avec « l’Association prospective de développement (APD)» sur « le bilan et les perspectives de l’accord d’association Tunisie-UE », que suite à cet accord, les droits de douane ont baissé de 22% à 4%, soit une baisse de 18 points de pourcentage. Toutefois, cette baisse a été compensée par l’IR (impôt sur le revenu), l’IS (impôt sur les sociétés) et la TVA, de sorte que less droits de douane sont passés de l’équivalent de 4,6 points du PIB, en 1995, à près d’un point du PIB durant les dernières années.

«Ce manque à gagner reste assez élevé même si on tient compte de la contrepartie financière accordée par l’UE à la Tunisie via les différents programmes de soutien financier, comme le programme MEDA et l’appui accordé par la BEI (Banque européenne d’investissement et de l’AFD… », Estime le directeur des études et de recherche à l’ITES. Seuls 40% des sommes engagées par le programme MEDA, qui constitue le principal instrument financier de l’UE, ont été décaissées, depuis son lancement en 1996, étant rappelé que les décaissements dépendent des avancées réalisées par le pays concerné, en l’occurrence la Tunisie, en matière de réformes.

Pour Mahmoud Bessrour, ancien ambassadeur et président de l’APD, les chocs des démantèlements des droits de douane et du manque à gagner sur les équilibres économiques et financiers du pays, ne sont pas négligeables.

En effet, les effets bénéfiques de la zone de libre-échange, officiellement entrée en vigueur, le 1er mars 1998, et des flux des IDE européens sont contrebalancés par une série d’effets négatifs, notamment aux niveaux du renforcement du déficit structurel de la balance commerciale et de l’endettement croissant, outre l’évasion de capitaux et la fracture du tissu industriel du pays.

Au cours de la période fiscale- douanière (1996/2008), l’UE a contribué au total par 4,5 milliards d’euros, alors que le manque à gagner de l’Etat a atteint près de 20 milliards de dinars tunisiens.

Au sujet du déficit de la balance commerciale entre la Tunisie et l’UE, Mme.Michaela Dodini, chef de la section commerciale de la délégation de l’UE, en Tunisie, a rappelé que l’UE représente seulement 40% du total du déficit de la Tunisie. La Tunisie est le 32ème partenaire commercial de l’UE européenne, a-t-elle rappelé.

Pour elle, le bilan de l’accord d’association reste positif mais au dessous des attentes escomptés.

La concentration des exportations tunisiennes sur quelques secteurs (textile/ habillement, cuir et industries mécaniques et électriques), outre la faible valeur ajoutée des exportations tunisiennes, constituent les principaux problèmes qui entravent le développement des échanges bilatéraux, estime la responsable. La proposition d’Accord de libre-échange complet et approfondi (ALEC), dont le processus préparatoire a été lancé, depuis 2012, constitue une opportunité pour libérer le potentiel du commerce et d’investissement entre les deux parties, a-t-elle affirmé.

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