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Tunis : Aucune rançon n’a été payée pour la libération de deux diplomates enlevés en Libye

Le 21 mars, un employé de l’ambassade de Tunisie à Tripoli, Mohamed ben Cheikh, a été enlevé dans la capitale libyenne. Le 17 avril, un diplomate tunisien, Al-Aroussi Kontassi, subissait, à son tour, le même sort dans la même ville. Les deux fonctionnaires enlevés, il y a quelques mois à Tripoli, ont été libérés, dimanche soir, et rapatriés en Tunisie à bord d’un avion militaire.

Le président de la République Moncef Marzouki, le chef du gouvernement Mehdi Jomaa et le président de l’Assemblée constituante Mustapha Ben Jaafar ont accueilli, dimanche, 29 juin 2014, à Tunis, les diplomates, qui sont arrivés à l’aéroport militaire de l’Aouina.

Suite à la libération de deux personnes en question, Mongi Hamdi, ministre des Affaires étrangères, a déclaré, lors d’une conférence de presse, que la libération de deux otages s’inscrit dans le cadre des conventions conclues entre la Tunisie et la Libye, affirmant à ce propos qu’aucune rançon n’avait été payée pour les ravisseurs qui ont exigé la libération de « terroristes libyens » condamnés à de la prison pour leur implication dans l’opération terroriste « de Rouhia »,en mai 2011, ajoutant que les négociations s’étaient déroulées selon trois principes: la sécurité des deux personnes enlevées, la préservation du prestige de l’Etat et la non-négociation sous la pression.

Jusqu’au 17 avril 2014, date de l’enlèvement de Laâaroussi Gantassi, les réactions n’étaient pas vives, mais à partir de cette date, l’Etat tunisien a affiché une grande détermination. Le 18 avril, le parquet de Tunis a ordonné l’ouverture d’une information judiciaire contre X, au sujet de l’enlèvement d’un diplomate et d’un agent local de l’ambassade dans la capitale libyenne, en application des articles 237 du Code pénal et 307 du Code de procédures pénales, pour séquestration et extorsion en rapport avec le kidnapping des deux tunisiens travaillant à l’ambassade tunisienne en Libye. Au même moment, le juge d’instruction près le tribunal de première instance de Tunis a décidé de convoquer, pour interrogatoire, les deux Libyens arrêtés pour terrorisme dans l’affaire d’Errouhia et dont la libération est réclamée par le groupe terroriste qui a enlevé les deux Tunisiens.

Mais le grand tournant a été opéré par la diffusion, le 21 avril 2014, par un groupe djihadiste libyen, se présentant sous l’appellation de « Chabab Al-Tawhid », d’une vidéo dans laquelle Mohamed Ben Cheikh supplie le président tunisien de négocier avec ses ravisseurs en vue de le faire libérer, et réclame, à la fin de l’enregistrement, au gouvernement tunisien la libération de Libyens détenus en Tunisie.

Le même jour, le Conseil national de la sécurité, lundi 21 avril 2014, présidé par Moncef Marzouki, et auquel ont pris part le chef du gouvernement, Mehdi Jomâa, et le ministre de la Défense, Ghazi Jribi, a examiné la situation sécuritaire du pays et celle prévalant en Libye suite aux enlèvements de diplomates tunisiens.

La réunion a passé en revue le « travail de la cellule de crise établie au sein du ministère des Affaires étrangères ainsi que les efforts déployés pour trouver une solution à la situation des diplomates enlevés ».

Cette cellule mise en place au sein du ministère des Affaires étrangères était chargée du suivi des développements de la situation en Libye. Elle est composée de représentants des présidences de la République et du gouvernement et des ministères de la Défense nationale, de l’Intérieur et de la Justice des Droits de l’homme et de la Justice transitionnelle.

La Tunisie s’est adressée à l’ONU pour l’informer qu’elle se conforme à la légalité internationale et qu’elle refuse de négocier avec les ravisseurs , au gouvernement libyen pour lui rappeler ses engagements internationaux du fait que l’enlèvement a eu lieu dans le territoire libyen , et à la France et plusieurs autres pays qui ont une expérience dans ce genre de dossier , pour recevoir l’aide nécessaire dans la gestion de cette crise. A cet effet , le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a annoncé, à l’occasion d’une visite qu’il effectue en Tunisie vendredi 25 /4/2014, que son pays était «à la disposition» des autorités tunisiennes en cas de demande d’aide pour libérer ses deux diplomates enlevés par des inconnus en Libye.

«Les questions de prise d’otages sont extrêmement délicates. En France, nous avons de l’expérience à ce sujet. Il faut beaucoup de discrétion dans leur traitement. Nous sommes à la disposition de nos amis tunisiens et s’il y a un besoin de concours international, il est là», a-t-il assuré.

Mais l’affaire n’a trouvé son début de dénouement que lorsque le vice-ministre de l’Intérieur libyen, en visite à Tunis le 9 avril 2014, a évoqué l’extradition de 10 libyens et la libération de quelques détenus libyens qui ont purgé plus du 1/3 de leur jugement dans les prisons tunisiennes. Le vice-ministre de l’Intérieur Salah Mazek Barâassi a déclaré que la non extradition des 10 Libyens constitue un problème pour le retour au calme sur les frontières des deux pays.

Sur un autre plan, des informations ont révélé que les commanditaires de l’enlèvement des deux diplomates tunisiens ne sont autres que les familles des détenus libyens dans l’affaire de « Rouhia », tout comme cela a été le cas pour l’Ambassadeur jordanien à Tripoli Fawaz Al-Itan qui a été lui aussi enlevé à la mi-avril 2014, dans une attaque contre son convoi à Tripoli. Il a été libéré près d’un mois plus tard en contrepartie de la libération d’un djihadiste libyen détenu en Jordanie.

Nadia Ben Tamansourt

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