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Tunis : Chedly Ayari «déboussolé» par le déficit dû aux 2/3 à l’énergie!

Intervenant ce jeudi, lors de la présentation par le Fonds monétaire international (FMI), du rapport sur les perspectives économiques régionales du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Chedly Ayari, manifestement déboussolé, a affiché ses inquiétudes du déficit du pays qui demeure, selon ses dires, très élevé malgré les efforts fournis pour le maîtriser. « Je ne trouve pas de réponses et d’explications ni au sujet de l’aggravation du déficit ni à celui de la dépréciation du dinar par rapport au dollar », a déclaré Chedly Ayari.

Selon lui, le déficit provient dans une fourchette de 60 à 65% des hydrocarbures dont le pétrole et le gaz et la Tunisie continue à payer des factures encore très lourdes et toujours en augmentation en la matière alors que le prix de pétrole a baissé de moitié.

Le gouverneur de la BCT a, sous un autre angle, souligné que la grande inquiétude trouve racine dans le secteur de l’énergie qui est en train de tirer l’économie nationale vers le bas, appelant à ce propos à un audit full et immédiat dans le secteur. « Où va notre énergie ? Combien consomme-t-on réellement ? Dans quel domaine ? Et comment ? », s’est-il exclamé.

« La Tunisie sera le prisonnier des mouvements hydrocarbures »

Chedly Ayari a, dans le même ordre d’idées, affirmé que si le modèle de production et de consommation du Tunisien ne change pas et demeure le même au cours des années prochaines, la Tunisie sera toujours l’otage des mouvements hydrocarbures, « si la production et la consommation en énergie reste la même, le déficit ne sera jamais maîtrisé », a-t-il dit.

Le gouverner de l’institut d’émission a reconnu que la baisse du prix du baril de pétrole à l’échelle internationale n’a aucun effet positif sur l’économie nationale contrairement à ce qui était attendue, « On a cru que l’argent doit affluer, mais en vain », a martelé Ayari, soulignant, toutefois, que l’impact de la baisse du pétrole n’était pas le même pour tous les pays à l’instar du Maroc, un des pays qui a pleinement tiré profit de cette baisse, selon ses dires.

Chedly Ayari a, en outre, reconnu que la Tunisie n’est plus dans l’air de chercher une croissance forte parce que la demande internationale est en baisse, estimant, toutefois, que la politique monétaire en Tunisie doit faire l’objet d’une révision.

Evoquant l’inflation, il a indiqué que le taux en la matière demeure encore élevé, et ce malgré les interventions de la banque pour l’atténuer.

S’agissant des perspectives économiques pour l’année 2015, Chedly Ayari ne s’est pas trop étendu sur la question, se bornant à dire que cela reste tributaire de la reprise de l’investissement, du niveau de développement et de la garantie de la stabilité surtout sécuritaire.

Au sujet du rapport du FMI rendu public lors de cette rencontre, la représentante pour la Tunisie, Giorgia Albertin a indiqué que le fonds prévoit un taux de croissance de l’ordre de 3% pour la Tunisie en 2015 contre 2,4% fixé au titre de l’année 2014, soulignant, cependant, que contrairement aux déclarations pessimistes du gouverneur de la BCT, la chute des prix du pétrole reste une opportunité à saisir par la Tunisie pour renforcer les marges et avancer dans les reformes. « Mais cela doit être accompagné par une stratégie de réforme macroéconomique », a-t-elle dit.

La chute des prix du pétrole est aussi un choc positif susceptible d’aider la Tunisie à améliorer sa position budgétaire et extérieure, renforcer ses marges de manœuvre budgétaire et ses réserves extérieures.

Cela permet également, selon le rapport, de poursuivre la réforme des subventions et accélérer les reformes soutenant la croissance.

Selon le rapport, la Tunisie dans sa nouvelle phase post-transition, doit faire face aux défis liés à la création d’une croissance plus forte et inclusive et à la nécessité de créer de l’emploi tout en continuant à préserver la stabilité macroéconomique et avancer dans la mise en œuvre des réformes économiques.

Khadija Taboubi

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