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Tunis : Fièvre des nominations, avant le départ des ministres.

Il était de coutume, du temps de l’ancien président tunisien, de voir s’emballer le ballet des parapheurs, quelques heures avant ou quelques minutes après chaque remaniement ministériel. Les ministres, démis ou mutés, se faisaient alors une obligation de rendre service à tous ceux qui leur étaient fidèles pendant leurs ministères. Les secrétaires des ministres et des directeurs, s’affairaient, alors, à préparer les nouvelles nominations des fidèles de leurs ministres, afin de garantir leurs avenirs respectifs, après le départ du chef. Le ballet des parapheurs s’est manifestement de nouveau emballé, y compris dans son département, depuis l’annonce par Hammadi Jbali de son intention de remanier son gouvernement. Le 6 février dernier, Jbali annonçait la démission prématurée de son gouvernement. 9 jours plus tard, le 15 février 2013, les nouvelles nominations étaient signées.

– 139 nouvelles nominations, dont plus de 100 au ministère des Finances.

Ces nouvelles nominations ont été dûment signées par les différents ministres, alors que la question des anciennes nominations, décidées par le Gouvernement de Hammadi Jbali, fait encore polémique entre les différents partis concernés par la question du nouveau gouvernement Ali Larayedh. Cette incompréhensible frénésie des nominations à tour de bras qui semble ainsi s’être emparée, comme au bon vieux temps de Ben Ali, a pour l’instant touché pas moins de 18 ministères sans compter la primature. Pas moins de 139 nouvelles personnes ont ainsi été, soit nouvellement nommées, soit promues. En assez grand nombre, ce sont, en effet, des nominations aux postes de «chargé de mission». Administrativement, ces postes dépendent personnellement des ministres. Un chargé de mission, c’est une personne, mutée de son poste administratif d’origine et placée dans le cabinet du ministre. La qualité de chargé permet à la personne en question d’augmenter son salaire d’une prime que le ministre déterminera de manière presque régalienne. Une fois le ministre changé, le chargé de mission est généralement placé dans le frigo, le cabinet du ministre étant bâti sur la confiance et la loyauté. Chargé de mission, c’est donc une promotion pour loyauté.

– Elyes Fakhfakh a été le plus généreux et Harouni et Maatar les plus avares.

Le Jort du 26 février 2013, fait ainsi état de la nomination de deux nouveaux chargés de mission (Slim Briki et Hédia Ben Azzouz) et d’un directeur général au Premier ministère. Le même Jort fait aussi état de pas moins de 102 nouvelles nominations au ministère des Finances. 12 nouveaux directeurs, 38 sous-directeurs et 52 nouveaux chefs de services, ont ainsi été nommés par le ministre Elyes Fakhfakh.

Moncef Ben Salem n’a pas été du reste au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique où on enregistrait 3 nouveaux chargés de mission, 2 nouveaux directeurs, 7 directeurs adjoints, 3 nouveaux chefs de services et même 3 nouveaux premiers secrétaires.

Lamine Chakhari se contente de nommer 4 nouveaux chargés de mission au ministère de l’Industrie avant qu’il ne le quitte. L’ancien ministre du Commerce signe la nomination de 2 nouveaux directeurs et d’un chargé de mission.

Sihem Badi, signe la nomination de deux nouveaux chargés de mission au ministère de la Femme, Salim Ben Hamidane nomme un nouveau sous-directeur et un nouveau chef de service au ministère des Domaines de l’Etat, Tarak Dhiab charge le ministère des Sports et de la jeunesse, de 3 nouveaux chargés de mission et Abdellatif Mekki signe la nomination de 3 nouveaux chargés de mission au ministère de la Santé avant qu’il ne le quitte.

Les deux ministres, les plus «avares» en nominations, auront été Karim Harouni qui n’accordera qu’une seule nouvelle nomination d’un chargé de mission au transport et Abdelwaheb Maatar qui ne consentira qu’une seule nouvelle nomination d’un sous-directeur au ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle.

Reste à savoir si tous ces nouveaux promus et ces nouveaux nommés à des postes divers au sein d’une administration qui se cherche encore dans les querelles politiciennes qui agitent, depuis octobre 2011, la scène politique tunisienne, ont respecté la neutralité de l’administration ou si ces nominations sont faites, comme au bon vieux temps et comme Ennahdha le voulait, en mettant sous sa coupe les ministères les plus importants et donc les entreprises qui sont sous leur tutelle.

Ka.Bou.

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