Boulaâba (gouvernorat de Kasserine) était mercredi le théâtre d’une nouvelle attaque terroriste. Quatre agents de la Garde nationale ont en effet perdu la vie alors que leurs armes ont été volées par un groupe composé de plus de 20 terroristes relevant de Katibet Okba Ibn Nafaa qui a revendiqué cette opération.
Cette nouvelle opération, vivement condamnée non seulement par plusieurs intervenants en Tunisie, mais aussi par d’autres décideurs à l’extérieur du pays, vient alourdir le bilan des martyrs. Encore plus, ce nouvel acte terroriste met de nouveau en relief la prolifération de ce phénomène surtout avec la détérioration de la situation en Libye où l’EI a décapité récemment 21 coptes égyptiens, un massacre de sang froid qui continue de mettre en émoi l’opinion mondiale.
L’attaque de Boulaâba et la fuite des assaillants qui se sont emparés des armes ne pourrait pas passer inaperçu aux yeux de plusieurs experts en sécurité qui n’ont pas manqué de pointer du doigt les carences enregistrées et les erreurs constatées lors de cette attaque perpétrée à un endroit à l’intersection de la ville de Kasserine , de celle de Boulaâba et de la zone industrielle, outre que le théâtre de l’opération est situé entre Jebel Châambi et Jebel Sammema, autrement dit le « ventre mou » de la stratégie antiterroriste.
Pénurie de fourniture et d’armes obligent les terroristes à agir….
Pour Ali Zeramdini, expert en sécurité, le vol des armes des gardes nationaux s’inscrit dans la doctrine des groupes terroristes qui ont plus que jamais besoin d’aides et de fournitures pour pouvoir continuer leurs sinistres agissements et exécuter leurs plans. « La réaction de ces groupes est normale étant donné que ces derniers font aujourd’hui face à une pénurie de nourriture et surtout d’armes », a relevé l’expert.
Joint au téléphone, Ali Zeramdini s’attend à d’autres attaques de la part de ces groupes qui vont prochainement passer des actes au ciblage des sièges de police et ceux de la Garde nationale, et ce dans le but ultime de s’emparer de grandes quantités d’armes.
Pour lui, la saisie d’armes ne constitue pas réellement une menace ou une crainte qui pourrait créer le désordre, mais cela n’empêche que les dangers persistent encore.
L’impératif de vigilance
Les dangers ainsi induits obligent à être plus prudent et plus vigilant, selon plusieurs cadres sécuritaires.
La prudence demeure de mise, affirme Habib Rachdi, syndicaliste qui n’écarte pas d’autres opérations terroristes. « Ceci est probable et on s’attend déjà à l’utilisation des armes saisies par le groupe terroriste dans d’autres crimes», a ajouté Habib Rachdi avant de mettre en garde contre la détérioration du climat en Libye, pays qui possède, selon ses dires, plus de 22 millions de pièces d’armes dont une grand partie serait certainement transférée en Tunisie.
Wiem Thebti
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