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Tunis : La Banque mondiale appelle la communauté internationale à tenir ses promesses envers la Tunisie

« Ce fut un jour tragique pour la Tunisie, pour la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) ainsi que pour le monde entier », c’est qu’a écrit Hafez Ghanem, vice-président de la Banque mondiale pour la région Mena dans une note publiée par la dite Banque suite à l’attaque terroriste perpétrée le 18 mars dernier sur le musée du Bardo.

Hafez Ghanem qui a vécu l’opération terroriste du Bardo a fait savoir, en outre, que cette attaque est un nouveau témoignage de la violence qui, non seulement entrave la croissance de la région, mais aussi menace la prospérité et la stabilité mondiales. « Aujourd’hui, plus que jamais, nous devons tous nous unir pour soutenir la Tunisie et lui permettre de rompre ce cercle vicieux », lit-on dans cette note.

Selon ses déclarations, depuis 2010, l’économie tunisienne tourne au ralenti et la situation s’est même dégradée, parallèlement à la situation sociale. L’économie tunisienne est marquée par une croissance anémique, des déficits budgétaires importants, de faibles investissements et un chômage des jeunes de plus en plus élevé. En 2014, le taux de croissance est demeuré à 2,3 % tandis que les déficits budgétaires et de compte courant, qui se creusent depuis 2010, ont respectivement atteint -6,4 % et -7,9 % du PIB. Compte tenu de la faible reprise de la croissance en 2015, ces écarts budgétaires compromettent la stabilité macroéconomique, et le scénario à moyen terme reste incertain étant donné la fragilité de la situation sécuritaire et ses répercussions négatives sur la confiance des investisseurs.

Le chômage reste, ainsi, selon le responsable de la BM, la principale source de préoccupation, en particulier le chômage des jeunes qui n’a cessé d’augmenter pour passer de 28,3 % à 31,2 % entre 2008 et 2013. Si le secteur privé formel ne s’est pas développé suffisamment rapidement pour pouvoir absorber le grand nombre de jeunes gens instruits arrivant sur le marché du travail, l’emploi informel a fait un bond.

Le secteur informel, qui se caractérise par l’absence de garanties et de réglementations, est un environnement particulièrement défavorable, surtout pour les femmes. La proportion de la population active composée de femmes est inférieure à 25 % en Tunisie. Parallèlement à l’élargissement du secteur informel, le pays assiste à une augmentation de la pauvreté qui se caractérise par de fortes disparités régionales, puisque les taux de pauvreté vont de 8-9 % dans la région du Centre-Est et du Grand Tunis à 26 % et 32 % respectivement dans les régions du Nord-Ouest et du Centre-Ouest.

Et le responsable à la BM d’ajouter : « l’attaque du musée du Bardo, par son impact probablement dévastateur sur le tourisme, devrait compliquer encore la relance de la croissance économique et la création de nouvelles opportunités. Le secteur du tourisme contribue pour plus de 12 % au PIB de la Tunisie, il emploie un Tunisien sur dix et contribue aux conditions de vie de près d’un Tunisien sur cinq. Or, depuis 2011, la Tunisie souffre d’une baisse considérable du nombre de touristes, qui est tombé à 6 millions en 2014, soit une diminution de 3 % par rapport à 2013 et de12 % par rapport à 2010 ».

« Lors que certains signes de reprise avaient été observés au début de 2015 (les revenus tirés du tourisme avaient augmenté de 24 % par rapport à 2010), l’attaque terroriste risque en effet de compromettre la saison touristique », a –t-il estimé.

Le moment est venu, selon lui, de soutenir la Tunisie et de l’aider à reconstruire son économie pour créer davantage et de meilleures opportunités pour les Tunisiens. « Il est essentiel de renforcer l’économie pour permettre à la population de sortir de la pauvreté, ouvrir un nouveau front contre l’extrémisme et, en fin de compte, lutter contre le terrorisme. Le musée du Bardo a rouvert ses portes, et des millions de personnes continuent de considérer la Tunisie comme un espace d’ouverture et de tolérance dans le monde arabe. Le moment est venu de porter une attention particulière aux réformes économiques et sociales qui favoriseront une croissance inclusive », a-t-il déclaré avant d’ajouter : « La communauté internationale s’est engagée, à diverses reprises, à pleinement soutenir le gouvernement et le peuple tunisiens. Il lui faut maintenant tenir ses promesses afin de promouvoir le développement économique et social et veiller à ce que la transition politique s’accompagne d’une véritable transition économique menant à une prospérité partagée ».

Kh.T

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