La chasse aux imams aux prêches radicaux a été lancée en Tunisie. L’horrible attaque terroriste de Sousse et le bilan des victimes y sont pour beaucoup. 80 mosquées illégales devraient mettre la clé sous la porte ! Des imams interdits d’accéder aux mosquées ! Des avertissements et des mises en demeure assortis de délais ont été adressés à certains partis leur enjoignant de changer de principes et d’idéologie ! Et la liste continue.
Le secrétaire général du syndicat des cadres des mosquées, Fadhel ben Achour a affirmé dans une déclaration ce jeudi à Africanmanager que suite à l’attaque terroriste perpétrée vendredi dernier contre un hôtel à Sousse, trois imams ont été interdits d’accéder aux mosquées. Il s’agit de Ridha Jaoudi, Bechir Ben Hassan et le président du parti d’Ettahrir, Ridha Belhaj.
Il a expliqué que ces trois imams ont été interdits d’entrer et de prêcher dans les mosquées pour cause de discours extrémistes. En outre, ces imams ont fait des mosquées des lieux pour la propagande et la propagation de leurs idéologies extrémistes. D’autres ont profité de ces espaces là pour faire de la politique, a-t-il dit.
Dans ces mêmes déclarations, Ben Achour a appelé à traduire en justice toute personne ayant couvert un crime terroriste, et ce sans exception.
Il a, en outre, exigé que tous les responsables au sein du ministère des Affaires religieuses impliqués dans des affaires terroristes soient sommés de rendre des comptes.
S’agissant de la décision du gouvernement de fermer les 80 mosquées qui échappent au contrôle de l’Etat, le secrétaire général du syndicat des cadres des mosquées a souligné qu’il ne s’agit pas de la bonne décision.
Selon lui, le gouvernement aurait dû arrêter toute personne impliquée dans la propagation des discours extrémistes et incitant à la haine au lieu de fermer les mosquées, expliquant que de telles mesures pourraient susciter la sympathie des gens.
Suite à l’attaque terroriste perpétrée, vendredi dernier, sur un hôtel à Sousse et faisant 39 tués et une quarantaine de blessés, le gouvernement a décidé de mettre en place un ensemble de mesures dont la fermeture des mosquées qui échappent au contrôle de l’Etat.
Par ailleurs, lors d’un point de presse ce mardi à la Kasbah, le ministre chargé de la relation avec les instances constitutionnelles et la Société civile, Kamel Jendoubi, à la sortie du conseil des ministres que la Présidence du gouvernement avait adressé des avertissements écrits au président du parti Ettahrir et à l’imam d’une mosquée à Sousse, El bechir Ben Hassan leur signifiant l’interdiction qui leur a été faite de tenir des prêches dans les mosquées.
La présidence du gouvernement a également adressé une mise en demeure au parti Ettahrir assorti d’un moratoire pour modifier ses principes et son idéologie et les ajuster pour qu’ils soient conformes aux dispositions de la Constitution tunisienne.
Kamel Jendoubi a, dans le même contexte, indiqué que les procédures relatives à la fermeture des mosquées qui échappent au contrôle de l’Etat seront mises en place avant la fin de la semaine en cours, et ce en collaboration entre le ministère des Affaires religieuses et celui de l’Intérieur.
Signalons que Tunisie n’est pas le seul pays à préconiser la fermeture des mosquées illégales. Nicolas Sarkozy, président du parti Les Républicains (LR), a à son tour appelé à la fermeture des mosquées hors la loi : « Les mosquées dans lesquelles il y a des prêches radicaux doivent être fermées sans délai », a indiqué mercredi dans une interview au Monde.
En Tunisie, l’application de la décision du gouvernement de fermer les mosquées qui échappent à son autorité a commencé depuis mardi 30 juin 2015. La fermeture concerne les maisons de Dieu qui ne sont pas conformes à la loi de 1989.
Khadija Taboubi
