AccueilLa UNETunis :La dette publique galope faute de réformes «novatrices»

Tunis :La dette publique galope faute de réformes «novatrices»

C’est sous l’angle du DSP (Diagnostic Pays Systématique) que la Banque mondiale a choisi cette fois d’aborder le dossier tunisien, un DSP qu’elle a soumis début juin pour consultation à la commission des finances de l’ARP, à la société civile, aux universitaires et au secteur privé.

La conclusion majeure qui s’en dégage est que « les cinq prochaines années offrent des opportunités sans précédent à la Tunisie, qui peut prendre un tournant historique et capitaliser sur ses atouts et son potentiel, en mettant en œuvre des réformes durables ». Au demeurant, la Tunisie peut aujourd’hui enclencher la vitesse supérieure et mettre en œuvre une nouvelle génération de réformes y compris des changements profonds et vitaux, et ce, après la mise en chantier, à la suite de la transition démocratique, de nombreuses réformes novatrices.

Il reste que ce programme de réformes, pour aboutir, doit avoir partie liée avec la capacité des acteurs politiques et sociaux de la Tunisie à travailler en combinant un niveau adéquat de consultation et de participation et une mise en œuvre ferme, qui réduira le décalage entre l’adoption des réformes et les résultats sur le terrain. De nouvelles réformes institutionnelles seront également nécessaires, en particulier dans le secteur public, afin de mieux servir le programme de transformation économique et d’inclusion sociale.

Pare-chocs détériorés

Selon la BM, la Tunisie reste vulnérable aux chocs, la baisse de la croissance et les déséquilibres extérieurs plus importants, remettent en cause la soutenabilité macro-économique et fiscale. « Au cours des trois années qui ont suivi la révolution, la Tunisie a laissé ses mécanismes de protection contre les chocs se détériorer.

Si la dette publique et la dette extérieure restent encore acceptables au vu des normes internationales, elles risquent fortement de devenir insoutenables si des réformes ne sont pas mises en œuvre ». Les experts de la BM rappellent dans ce cadre que depuis la révolution, les politiques budgétaires expansionnistes ont entraîné une croissance du déficit budgétaire et de la dette publique, entre 2010 et 2013, le déficit budgétaire est passé de 1 % du PIB à 6,2 %, et la dette publique de 40,7 % du PIB à 44,8%. « Bien que cette augmentation se situe dans une fourchette acceptable, la dette publique pourrait atteindre 56 % du PIB en 2017, avant de décliner lentement à moyen terme.

Ce scénario de base se fonde sur l’hypothèse d’un assainissement budgétaire et d’une reprise de la croissance, en 2015, mais en l’absence de réformes d’assainissement budgétaire, la dette publique risquerait d’atteindre un record de 62 % du PIB, en 2019, tandis que le choc causé par une croissance négative permanente creuserait la dette publique à environ 67 % du PIB en 2019.

Cependant avec une intensification de l’assainissement des finances publiques à moyen terme, le déficit devrait progressivement chuter de 6,5 % du PIB, en 2014, à 3,2 %, en 2019.

Ce diagnostic-pays systématique identifie certains domaines clés porteurs d’opportunités, qui pourraient aider à orienter les futures politiques de développement du pays, et ce, via des actions réformatrices.

Les réformes devront exploiter les capacités sous-jacentes du pays et réaligner les mesures incitatives afin de favoriser une croissance soutenue et inclusive.

La BM recommande la mise en place d’un cadre macro-économique sain et la restauration de la durabilité macro-économique et fiscale pour stimuler la croissance économique et modèle économique réellement inclusif.

Parmi les mesures à engager pour préserver la soutenabilité de la dette et garantir la stabilité macro-économique et du secteur financier, l’institution mondiale préconise « la consolidation des subventions aux entreprises publiques et le renforcement de leur gouvernance et la maîtrise de l’augmentation des dépenses salariales dans le secteur public ». « Il s’agit en outre de la rationalisation des subventions à la consommation et des programmes d’assistance sociale, de manière à rééquilibrer la composition des dépenses en faveur d’investissements productifs stimulant la croissance et des services sociaux essentiels, particulièrement dans les régions défavorisées ».

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