La violence dans les établissements scolaires n’a cessé de gagner de terrain en Tunisie : rackets, insultes, vols, menaces verbales et physiques, extorsion… On assiste très souvent à des scènes de violence très choquantes voire effrayantes. La plus récente est celle survenue, ce vendredi, dans un lycée à Grombalia du gouvernorat de Nabeul où un élève a sorti une hache de son sac en classe et a agressé son camarade, le blessant ainsi à l’épaule, devant ses collègues et son professeur.
L’agresseur est un élève en troisième année, âgé de 17 ans. L’acte, imprévu et inhabituel à mis en émoi la classe et tous les élèves de l’établissement provoquant une ambiance chaotique, ce qui a obligé la direction à décréter la fermeture du lycée.
A vrai dire, de telles scènes pourraient se répéter à l’envi en Tunisie notamment devant le silence des parties responsables ayant toujours négligé les appels des établissements scolaires relatifs à la protection du milieu scolaire, selon des syndicalistes. C’est depuis quelques mois déjà que le ministre de l’Education, Fethi Jarray a promis lors d’un meeting national sur la violence dans le milieu scolaire, qu’un plan national visant à immuniser les établissements éducatifs contre la violence sera prêt prochainement, mais en vain. Ce plan devrait être élaboré en collaboration avec les ministères de l’Intérieur, de la Santé et des Affaires sociales ainsi qu’avec la société civile.
De fait, la violence dans les établissements scolaires a toujours existé, mais elle est en train de proliférer au détriment de la sacralité de l’école qui perd du coup de son aura. Selon une étude réalisée par le centre national de l’innovation pédagogique et la recherche en éducation (CNIPRE), entre 4 ou 5% de ces élèves sont traduits chaque année devant les conseils de discipline pour violence.
La violence dans le milieu scolaire est un phénomène complexe et on ignore toujours ses origines, mais il est certainement vrai que les scènes de violence chaotiques, d’agressions physiques et verbales tolérées dans les plateaux télévisés ou dans les émissions radiophoniques, diffusées quotidiennement sans se soucier de leur effet sur le comportement de l’élève y sont pour beaucoup. Une stratégie de lutte contre ce fléau s’impose.
On a besoin vraiment, aujourd’hui, de solutions à l’intérieur des établissements scolaires comme à l’extérieur, et ce à travers l’implication des parents, de la société civile et des directions concernées afin de garantir aux élèves ainsi qu’aux enseignements les meilleures conditions pour éviter le risque d’exagération et de déviation du problème vers le pire.
Par ailleurs, le vrai problème qui se pose, aujourd’hui, est le fait de banaliser les choses et les agressions contre les établissements scolaires. Dans une déclaration récente à la presse, le ministre de l’Education, a indiqué que la violence dans les écoles n’est pas fréquente et ne dépasse par les 1%, estimant, cependant, que son ministère est en train de préparer un projet de loi incriminant la violence contre le cadre éducatif et protégeant au même temps l’élève contre toute forme d’agression.
Kh.T
