Le gouvernement a décidé de tailler dans le budget de développement pour assurer les équilibres financiers, a affirmé à Africanmanager le conseiller auprès de la présidence du Gouvernement, Selim Bésbès démentant ainsi l’information qui nous a été communiqué, de source parlementaire selon laquelle le gouvernement va annuler le budget alloué au développement pour couvrir une partie du déficit budgétaire. Le conseiller a tenu à préciser qu’il ne s’agit pas d’une annulation mais plutôt d’une actualisation qui entre dans le cadre du budget complémentaire 2013, ajoutant que ce processus d’actualisation va porter sur uniquement 20% du budget de développement, tout en tenant compte du taux d’exécution qui n’a pas dépassé les 30%, à ce jour, et ne dépassera pas les 80% d’ici la fin de cette année, soulignant que ce taux varie très souvent entre 75 et 90% et atteindra, dans le pire des cas, 95%.
Le conseiller auprès de la présidence du gouvernement a indiqué, en outre, que 4400 millions de dinars, soit 80% du budget restant représentent une enveloppe respectable et significative pour le développement. Il a rappelé que, avant la Révolution, ce budget se situait aux alentours de 4000 millions de dinars. A noter qu’avant cette actualisation, les dépenses de développement avaient été fixées à 5500 millions de dinars au titre du budget de l’Etat.
Selim Bésbès nous a précisé, également, que cette actualisation vient en réponse à la situation que vit, aujourd’hui, la Tunisie et qui devient de plus en plus préoccupante. Et d’expliquer que les 20% expurgés du budget du développement, soit environ 1100 millions de dinars serviront à couvrir les augmentations salariales décidées notamment dans le secteur de l’éducation pour un montant de 170 millions de dinars et aider, entre autres, le gouvernement à honorer ses engagements envers la Tunisie et les Tunisiens dont principalement la recapitalisation des banques publiques et la réforme du secteur bancaire (400 MD).
« Hausse ciblée des prix »
Cela servira encore à couvrir les dépenses de compensation qui ne cessent de s’accroître à cause du fléau de la contrebande. A ce sujet, Selim Bésbès a affirmé que le budget complémentaire prévoit également une hausse des prix principalement dans le secteur des hydrocarbures, précisant, cependant, que cette augmentation va être très ciblée et ne touchera que les gros consommateurs.
Dans le même ordre d’idées, le conseiller a évoqué la possibilité de retirer les produits subventionnés des grandes surfaces, et ce afin d’assurer une distribution équitable des produits subventionnés. La mesure est, à l’heure actuelle, au stade de la réflexion et les négociations en sont à leur première phase.
A noter que le budget complémentaire 2013 qui est en cours d’élaboration, devrait être soumis à l’approbation de l’Assemblée nationale constituante (ANC), avant la fin de cette année.
« Situation difficile mais pas chaotique »
S’agissant de la situation économique et financière du pays, Selim Bésbès a précisé que la situation devient très difficile mais pas chaotique, et ce en raison de plusieurs facteurs internes et externes. Et de préciser que les indicateurs de développement ont régressé non seulement en Tunisie mais aussi dans plusieurs pays du monde, notamment en Europe.
Il a signalé que si la crise persistait, le taux de croissance qui a été ramené à 3,6% contre un taux projeté de 4,5%, demeurerait hors de portée, appelant l’opposition à œuvrer en vue d’éviter au pays la catastrophe.
Pour combler les lacunes et assurer les équilibres financiers, Selim Bésbès a fait savoir que des mesures urgentes seront annoncées prochainement. Ces mesures ont été prises lors d’un conseil ministériel et concernent principalement le secteur des mines et du tourisme.
Khadija Taboubi
