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Tunis : Le tourisme à vau-l’eau. Limiter la casse et ne point lâcher prise !

Encore groggy sous l’effet du coup de massue que l’attentat de Sousse lui a asséné, la Tunisie peine à reprendre ses esprits, mais n’en a pas moins commence à faire les comptes et recenser les dégâts occasionnés par le pire carnage dont le pays ait eu à pâtir. Déjà, une première estimation a émergé. La ministre du Tourisme, Selma Elloumi Rekik, chiffre l’impact économique de l’attentat à 450 millions d’euros minimum et s’alarme des conséquences. « Il faut prendre des décisions sinon il va y avoir des problèmes sociaux et économiques dans le pays. Le tourisme tunisien est là depuis 60 ans. Si ce secteur s’écroule et qu’il n’est pas soutenu, c’est toute l’économie qui s’écroule », a-t-elle déclaré devant la presse. Elle a ensuite annoncé une série de mesures destinées à limiter les dégâts dans le secteur, déjà affecté par les bouleversements politiques, les tensions économiques et sociales et la menace jihadiste croissante.

A l’évidence, il ne s’agit que de mesures conjoncturelles conçues pour parer au plus pressé, en tout cas pour maintenir le secteur touristique un tant soit peu à flot et éviter qu’il sombre entraînant dans son sillage toute l’économie du pays. Le Cercle des économistes de Tunisie estime, lui, que si l’exode des vacanciers se poursuit, les conséquences seront « dévastatrices » et « directes » pour l’économie puisque le tourisme contribue dans une large part à équilibrer la balance des paiements de l’Etat et assure la stabilité de la monnaie locale, le dinar.

Un plan d’urgence immédiat

Un plan d’urgence immédiat pour venir en aide au secteur et maintenir l’emploi et l’ouverture des hôtels. C’est ce que préconise l’ancien ministre tunisien de l’Economie et des finances, Hakim Ben Hammouda, sur le réseau linkedIn. Ce plan d’un an, explique-t-il, devrait se fixer comme un objectif d’aider le secteur à sortir du marasme actuel et survivre à la cette crise. Parallèlement aux mesures sécuritaires qui ont été annoncées par le gouvernement, ce plan doit comporter des mesures financières qui peuvent aller jusqu’à un moratoire sur les paiements fiscaux et sociaux et une aide pour faire face aux échéanciers bancaires en contrepartie du maintien des unités ouvertes et de la sauvegarde de l’emploi. Certes, la situation économique est difficile pour notre pays, souligne Hakim Ben Hammouda, mais « ce plan est nécessaire et doit être défini en coordination entre le gouvernement, les professionnels du secteur, les banques et certains de nos partenaires qui ont investi dans ce secteur depuis plusieurs années ».

Il a, au demeurant lancé un appel à tous pour sauver le secteur touristique et lui donner les moyens pour continuer à vivre et à maintenir les unités ouvertes. Car ce sauvetage, précise-t-il, a une symbolique politique et montrera l’engagement du pays à résister au terrorisme qui veut faire de la crise économique un moyen pour installer un chaos politique. Ce sauvetage est également économique car il permettra de maintenir des emplois dans un contexte de crise économique profonde. Ce sauvetage est enfin nécessaire car il permettra à moyen terme d’aborder les réformes structurelles qui feront du secteur touristique un des fers de lance de la transition économique et de sa montée en gamme vers des niches de plus grande valeur ajoutée.

L’impératif de « décisions courageuses »

Pour l’expert économique, Moez Labidi, la Tunisie n’a pas besoin, aujourd’hui, d’un diagnostic ou d’une évaluation de la situation économique ou politique notamment après l’attaque terroriste de Sousse, mais plutôt de décisions courageuses pour redresser l’économie nationale et éviter la crise.

Il a précisé à Africanmanager que les réformes structurelles sont nécessaires pour réformer les fondamentaux du budget puisque cela donne de la marge à la Tunisie pour acheter des équipements sécuritaires plus performants afin de contrôler ses frontières et faire face au fléau terroriste qui ne cesse de se propager.

La réussite des réformes structurelles à long terme est aussi déterminante pour avoir des diplômés de haute qualité difficiles à être enrégimentes par les groupes terroristes.

La Tunisie a besoin, aussi, selon ses dires, d’une politique voire de décideurs politiques et de responsables qui prennent le risque pour construire une économie forte et combattre le terrorisme.

Selon ses déclarations, la classe politique doit aussi se signaler par des solutions pour sauver le pays plutôt que diaboliser la situation.

M.L.

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