Du 1er janvier au 20 juin, une légère baisse a été enregistrée au niveau des chiffres des entrées touristiques du marché européen. D’après les derniers statistiques du ministère du Tourisme, le nombre des touristes est passé de 966 565 en 2013 à 964 863 visiteurs en 2014, soit une régression de 0,2%.
Le recul a été observé au niveau de certaines nationalités à l’instar des touristes français qui sont en baisse de -7,4%, les touristes scandinaves avec -14,8%. Encore, l’affluence des touristes suisses a aussi connu un recul de l’ordre de -7,7%, suivi par le marché belge avec -7,3%. Les flux des touristes roumains et grecs ont chuté respectivement de-9,8% et -9,6%. Il est à noter que la plus forte baisse a touché le marché ukrainien avec -50,7%. Le marché turc a aussi reculé avec -19,9%. De même, les entrées des Anglais ont régressé de -1,9%,
Toutefois, d’autres nationalités ont enregistré une hausse en comparaison avec la même période de 2013. C’est le cas du marché russe avec 193,9% de croissance, du marché maltais avec 150%, polonais avec 37,5%, et le marché italien (22,6%).
L’activité touristique sauvée par les maghrébins
En dépit de la chute considérable des marchés européens, durant les six premiers mois de l’année 2014, l’entrée des touristes maghrébins s’inscrit dans une tendance opposée. En effet, une progression de 5% a été réalisée jusqu’au 20 juin de l’année en cours, l’équivalent de 1 408 075 touristes.
Le marché algérien accapare le part du lion avec un total d’entrées touristiques estimé à 445 729 en 2014 contre 328 384 en 2013 et 345 960 en 2010. Le marché marocain vient en deuxième position affichant une hausse de 17%. Par contre, les entrées des Libyens ont baissé de 5,3 %, soit 937 793 visiteurs, expliquées principalement par la détérioration de la situation sécuritaire dans ce pays.
Toujours selon la même source, le nombre des entrées des non-résidents provenant des pays du Moyen-Orient est passé de 16090 touristes en 2013 à 16676 en 2014, ce qui correspond à une hausse de 3,6%.
L’ombre environnementale plane sur le tourisme
Radhouène Ben Salah, président de la Fédération tunisienne de l’hôtellerie (FTH) a relevé dans ce contexte que ces chiffres sont en ligne avec les prévisions faites par la ministre de Tourisme, Amel Karboul. En effet, elle a procédé ces derniers temps à la révision à la baisse ses prévisions pour cette année. D’ailleurs, Karboul a estimé que son département table sur seulement 6,4 millions de touristes au lieu des 7 millions fixés initialement.
Dans un entretien téléphonique, il a indiqué que plusieurs raisons expliquent la baisse de ces statistiques sachant que le taux de réservation pour le mois de juillet demeure faible, étant estimé à 50%. Outre le climat sécuritaire, la dégradation de l’environnement demeure un sujet préoccupant affectant négativement le secteur touristique, la santé et la sécurité des citoyens, et risquant d’être à l’origine de la propagation de fléaux, tels le choléra ou la peste. « La présidence du gouvernement était ferme en décidant l’application de la loi, mais beaucoup reste à faire pour résoudre ce problème épineux», a-t-il dit.
Il est à rappeler que les professionnels du métier sont vivement préoccupés par l’environnement tirant la sonnette d’alarme sur le laxisme des pouvoirs publics.
Commentant l’amélioration des recettes touristiques par rapport 2010, année de référence, le responsable n’a pas manqué de signaler que les chiffres enregistrés restent en deçà des attentes surtout avec la dépréciation du dinar tunisien vis-à-vis de l’euro.
Il est à rappeler que les recettes touristiques de la Tunisie ont réalisé une légère amélioration par rapport 2010, année de référence, soit 0,7%. Les recettes sont passées de 1261,5 millions de dinars en 2010 à 1270,1 millions de dinars en 2014.
Wiem Thebti
