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Tunis : Les écoutes téléphoniques existent bel est bien, selon Habib Rachdi

A tort ou à raison, de nombreuses personnalités politiques, de même que des journalistes se plaignent d’être mis sur écoute. Des désagréments lors des appels téléphoniques, entrants ou sortants, certains bruits suspects, et des révélations qui ne sont pas moins claires sur la vie privée des citoyens, donnent à penser que les écoutes téléphoniques seraient effectivement de retour !

Cette hypothèse avait été confirmée par le secrétaire général de l’association « Mouraqib » Habib Rachdi, qui a affirmé que cette pratique existe encore en Tunisie.

Ila récemment déclaré à des médias, que « Le ministère de l’Intérieur utilise des appareils d’écoute d’une manière illégale et sans autorisation judiciaire, et ce pour écouter des personnes bien déterminées».

Et ce qui est encore plus grave c’est que Rachdi affirme qu’il y a aussi « des parties politiques et des organismes non officiels qui possèdent des appareils d’écoute».

A rappeler que la militante Oum Zied, a annoncé en 2013, que son téléphone était sur écoute. Elle avait accusé, à l’époque sur sa page Facebook, un des opérateurs téléphoniques de la mettre sur écoute pour le compte d’un des partis de la « troïka ». Elle avait constaté que toutes ses conversations avec des politiciens et militants des droits de l’Homme étaient perturbées.

Oum Zied a ajouté qu’elle n’est pas la seule à être sur écoute et qu’il faut que cesse « cette pratique incompatible avec l’esprit de la révolution ». Elle aurait été cependant vite tranquillisée par l’opérateur et retiré sa déclaration.

En 2012, déjà, cette question aurait été confirmée par l’avocate et militante des droits de l’homme, Radhia Nasraoui, qui avait accusé la police politique de harceler les opposants et militants. Hamma Hammami a également évoqué de telles écoutes, les mettant sur le compte de la même police politique.

Les écoutes téléphoniques, un « moyen nécessaire pour protéger la sécurité de la société »

Il est souvent affirmé que les écoutes téléphoniques sont est un moyen nécessaire pour protéger la sécurité de la société et des citoyens. Elles sont utilisées dans tous les pays du monde y compris les pays les plus avancés en démocratie et en droits de l’homme.

Toutefois, elles sont soumises à un texte de loi pour éviter les atteintes aux libertés et à la vie privée et en limiter l’utilisation aux situations qui touchent à l’ordre public.

Il s’agit en somme d’un instrument qui permet à la justice d’accomplir sa mission dans certaines affaires criminelles et aux autorités de prévenir les dangers qui peuvent rejaillir sur la sécurité générale.

Dans les pays démocratiques, ces écoutes, de l’avis des experts en la matière, se font dans deux centres différents, celui du ciblage ou «target» et celui des écoutes. Le premier permet le choix du numéro ou de la personne à espionner sur les écrans reliés aux opérateurs, et est généralement entre les mains du ministère de la Justice, laissant aux mains des services du ministère de l’Intérieur, la seule opération d’écoute, sans aucune possibilité de choix de la cible ou son changement. Mais d’après les révélations de Rachdi, le ministère de l’Intérieur aurait en Tunisie, toute latitude du «target» et de l’écoute, soit directe soit enregistrée. Or, pour en finir avec la phobie des écoutes, il faut séparer physiquement, l’écoute du «target» et de remettre la clé des services techniques de «target», entre les seules mains de la cyber-sécurité, structure nouvellement installée et qui agit directement sur ordre de la justice.

Nadia Ben Tamansourt

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