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Tunis : Les investisseurs du Golfe arrivent, mais ne se décident pas encore?

Après des années où la coopération entre la Tunisie et les pays du Golfe s’est souvent concentrée sur les questions politiques, la tendance semble s’inverser dans la foulée du Printemps arabe pour s’orienter vers le développement économique, comme en témoigne le premier congrès tuniso-khaliji qui se tient actuellement à Tunis.

Plus de 50 hommes d’affaires des pays du Golfe ainsi que des investisseurs tunisiens ont pris part à ce rendez-vous, fruit de la récente visite du chef du gouvernement, Mehdi Jomaa, dans la région, et qui vise, selon Wided Bouchamaoui, présidente de l’UTICA, à promouvoir les relations économiques entre ces pays notamment avec l’intérêt constaté chez les investisseurs khalijis de s’implanter en Tunisie après la réussite du Dialogue national et la nomination d’un gouvernement apolitique. « Nous voulons, à travers ce congrès, booster les partenariats entre la Tunisie et les pays du Golfe tout en consolidant le rôle du secteur privé », a-t-elle dit.

Le défi est désormais de taille dans cette conjoncture marquée par l’ambiguïté du climat d’affaires en Tunisie et le modeste volume des échanges commerciaux avec ces pays. En valeur, il ne dépasse pas les 500 millions de dollars.

A cet égard, Abderahmen Hassen Naki, secrétaire général de l’Union des chambres économiques des pays du Golfe a jugé utile de «jeter les bases d’une collaboration efficiente, qui permettra à la Tunisie de tirer un meilleur profit des réalisations économiques accomplies par les pays du Golfe ».

Cette volonté de consolider cette collaboration va certainement se traduire par le lancement de nouveaux projets. D’ailleurs, 14 projets publics et privés seront présentés à cette occasion touchant les domaines des services bancaires, tourisme, industrie et infrastructure.

Le secteur financier est le remède

De son côté, Chedly Ayari, gouverneur de la BCT, a mis l’accent sur l’importance de renforcer ces relations, car, a-t-il dit, « en l’absence du secteur financier, on ne pourrait jamais parler d’un partenariat entre la Tunisie et les pays du Golfe ». Ceci passerait, selon lui, par la promotion de la coopération entre les banques centrales arabes, et ce dans le cadre du Fonds Monétaire Arabe.

Chedly Ayari a annoncé, à cette occasion, que la BCT est disposée à collaborer dans ce domaine eu égard au besoin que la Tunisie éprouve vis-à-vis de pareil partenariat, alors que les efforts se poursuivent afin de restructurer le secteur financier.

Les khalijiens séduits, mais encore frileux

La volonté de relever ce défi semble favorable pour les hommes d’affaires de la région du Golfe présents à ce congrès. Mais le passage du souhait à l’étape de la concrétisation des projets reste tributaire de la mise en place de décisions « sérieuses ».

En effet, plusieurs problèmes préoccupent encore les promoteurs qui restent frileux par rapport à la question d’investissement surtout après l’avènement de la révolution. « Il est bon que l’on s’oriente vers la promotion économique après une période marquée par une forte concentration sur le volet politique. Mais, ceci reste insuffisant face au nombre croissant des contraintes confrontées », a précisé Ali Ben Abdallah, directeur général du centre du développement des consultations économiques et administratives en Arabie Saoudite, pointant du doigt les procédures d’investissement, jugées défavorables. Ajoutons à cela l’absence d’une ligne aérienne directe qui pourrait faciliter les échanges commerciaux entre ces pays.

Le gouvernement est appelé à agir

Pour les participants à la première journée du congrès tuniso-khaliji, la mise en place d’une politique rigoureuse de la part du gouvernement tunisien est une condition sine qua non pour gagner ce challenge.

Ali Ben Abdallah a, dans ce contexte, appelé à une réaction positive de la part des autorités tunisiennes qui devraient, selon lui, agir en fixant des procédures exécutives à travers la promulgation de « législations organisationnelles pour que l’investisseur puisse se sentir protégé et se décide à investir en Tunisie ».

Ben Abdallah a jugé utile de rassurer les investisseurs après une période difficile marquée par la perte de 9200 emplois, au cours de ces trois dernières années, suite au départ de 500 entreprises françaises.

Outre la facilitation des procédures administratives, la création d’un guichet unique figure parmi les autres recommandations de ces hommes d’affaires.

Wiem Thebti

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