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Tunis- Mustapha Ben Jaafar lamine Nidaa Tounes et s’extasie devant Ennahdha

Dans une interview accordée au journal londonien de langue arabe Asharq Al-Awsat , Mustapha Ben Jaafar s’attaque à Nidaa Tounès le qualifiant de creuset pour le retour des Rcdistes corrompus , un parti dont l’unique raison d’être est de s’opposer à Ennahdha . Il en dégage une règle d’or qui régit l’évolution de la vie publique tunisienne : celui qui se définit négativement par rapport aux autres, ne peut pas prétendre au leadership , et seules les forces qui se définissent positivement peuvent réussir , parce qu’elles évitent aux Tunisiens l’affrontement , prédisant ,de ce fait ,l’échec de Nidaa Tounès aux prochaines élections .

En revanche, le président de l’ANC ne tarit pas d’éloges sur le parti islamiste Ennahdha , son allié au pouvoir . Il ne voit dans la démarche islamiste que souci de compromis, recherche de consensus, aussi bien dans la rédaction de la constitution, que dans la formation du dernier Gouvernement. N’a-t-il pas cédé sur les ministères de souveraineté et sur l’article premier de la constitution, et reconnu le caractère civil de l’Etat Tunisien ? Ben Jaafar décèle, ainsi, chez son allié de la troïka une capacité de saisir l’essentiel et de s’engager dans les concessions que la situation exige .

Evidemment, le mouvement Ennahdha a remporté les élections d’octobre 2011 , et il s’apprête à vaincre ses adversaires aux prochaines ,avec un score encore plus important ou du moins égal ,car il a une assise populaire indéniable , soutient Ben Jaafar .

Une deuxième règle d’or est énoncée, cette fois, à l’adresse de ceux qui devraient avoir peur d’Ennahdha et ne partagent pas la confiance qu’il éprouve, lui Ben Jaafar , envers le parti islamiste : Celui qui en a peur , n’a pas confiance en soi, dit-il .

Evoquant le calendrier politique proposé par la troïka, pour le reste de la période transitoire , Ben Jaafar souligne que la proposition est devenue celle de plusieurs groupes parlementaires , et que la troïka veut en finir avec le provisoire et asseoir l’Etat des institutions et le pouvoir du peuple .

Abordant le rythme de l’élaboration de la constitution, le Président de l’ANC justifie le retard enregistré sur ce chapitre par les tiraillements politiques qui s’étirent en longueur. Il en veut pour exemple les discussions marathoniennes soulevées par l’article 104 du règlement intérieur de l’ANC , et qui ont duré entre 2 et 3 mois , reconnaissant, toutefois, que des progrès ont été enregistrés ,dernièrement ,dans la rédaction de la constitution .

Ben Jaafar n’a pas laissé passer l’occasion sans polémiquer avec ceux qui « s’emploient à contourner la légitimité de l’ANC et les résultats des élections du 23 octobre 2011 ». Il ne les qualifie pas directement d’opportunistes, mais il le dit presque , voyant en eux des gens qui veulent prendre de la démocratie que ce qui leur convient, assurant que leur attitude ne trouve appui dans nulle règle constitutionnelle ou logique . On ne peut pas outrepasser la légitimité de l’ANC , ou la remplacer par une autre , car c’est cette légitimité qui va conduire le pays vers la fin de la période transitoire et sera couronnée par le parachèvement de la constitution et l’organisation de nouvelles élections , assure-t-il .

Les thèses actuelles défendues par Mustapha Ben Jaafar peuvent paraître, à première vue, cohérentes et surtout efficaces. Il se démarque, dans une période révolutionnaire et démocratique, des ultras qui ne reconnaissent que du bout des lèvres la légitimité électorale, et prend pour cible Nidaa Tounès qui est présenté comme un parti sans âme (l’âme de tout parti politique étant son programme) et un réceptacle pour recycler les corrompus . On est là devant un positionnement politique payant pour les prochaines échéances, surtout si on ménage le grand parti qui a vocation à gagner(Ennahdha) .

Mais la cohérence n’a de sens en politique que si elle concorde avec la réalité. Et la réalité dit qu’au mois de janvier 2013 , Ben Jaafar n’a cessé de taxer le parti islamique d’hégémonisme , et clamer que la troïka a échoué et qu’elle doit laisser la place à d’autres coalitions . Ettakattol a été le premier à exiger la révision des dernières nominations, la dissolutions des LPR , l’extirpation de la violence de la vie publique , la préservation des acquis républicains . Or, ce sont là les grandes lignes du projet de l’opposition , et qui devraient classer Ben Jaafar et son parti dans le camp adverse par rapport à Ennahdha .

Sur le plan pratique, on n’a pas vu Ennahdha évoluer pour se conformer aux exigences de la démocratie et de l’Etat de droit, ni faire des pas pour rassurer les Tunisiens sur leurs acquis républicains, et en même temps , on entend Mustapha Ben Jaafar se dépenser en éloges pour ce parti qui s’applique à mettre en œuvre son projet d’islamisation de l’Etat et de la société .

Aboussaoud Hmidi

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