AccueilChiffreTunis-recrudescence des grèves :L’arme de destruction massive de l’UGTT

Tunis-recrudescence des grèves :L’arme de destruction massive de l’UGTT

Dans son discours de commémoration du 4ème anniversaire de la révolution, le SG de l’omnipotente centrale syndicale, Houcine Abassi a notamment dit que l’UGTT n’acceptera pas d’être confinée dans le carré du revendicatisme. Il est pourtant bon de rappeler au patron des employés que, mise à part sa participation hégémonique aux travaux du Quartet, les échos des grèves et les tensions sociales ont été les principales armes de «lutte» et d’action sociale de l’UGTT. Les chiffres de l’inspection générale affirment en plus que le nombre de grèves a augmenté de 13 % en 2014, que 33 % d’entre eux avaient un caractère purement revendicatif direct (salaires) et 48 % avaient un caractère revendicatif indirect (amélioration des conditions de travail). La presse tunisienne a rarement entendu dire que l’UGTT avait demandé de jouer un autre rôle que celui de défenseur des droits des travailleurs.

La grève du secteur du transport, à Tunis, Nabeul, Sfax et Bizerte notamment, ainsi que dans le secteur du transport du phosphate, n’arrêtait pas depuis lundi dernier de faire couler de l’encre et de la salive. Fortement soutenue par l’UGTT et pas toujours à raison si l’on remarque que 48 % au moins des grèves de 2014 n’étaient pas légales, cette nouvelle grève risquerait même d’emporter un ministre, pourtant syndicaliste de longue date.

Pour la seule Transtu, la grève ouverte depuis lundi dernier, devrait coûter une perte sèche de 420 mille DT en seulement 3 jours. Pour la société de transport des phosphates, c’est une perte sèche de 40 MDT en un seul mois à cause de la grève où les syndiqués de l’organisation qui défend les travailleurs se dressent contre d’autres travailleurs indépendants qui transportent le phosphate pour le compte de la CPG.

Pour cette dernière, la production a régressé de 59% alors que les ventes ont plongé de 45%. Les arrêts de production ont oscillé entre 42 et 309 jours pour la CPG, selon les sites, tandis que ces arrêts pour le Groupe chimique tunisien (GCT) sont estimés à 76 jours en moyenne, et les unités du groupe n’ont fonctionné qu’à hauteur de 66% de leurs capacités.

Pour toute l’économie, c’est une hausse de 61 % des journées de travail perdues en 2014 par rapport à 2013. Le ministère des Affaires sociales devient depuis quelque temps réservé sur les conséquences chiffrées des arrêts de travail, on sait pourtant que 164 mille 674 journées ont été perdues en 2012 contre 181 mille 533 journées de travail perdues en 2011. Annuellement, les grèves coûtent des milliards de dinars à une économie tunisienne presqu’à 50 % de son PIB endettée. Annuellement, ce sont aussi des augmentations de plusieurs millions de dinars pour les salaires des fonctionnaires qui deviennent pléthoriques et coûtent plus de 8 milliards DT au budget de l’Etat sans aucune contrepartie en productivité ou en amélioration des services de l’administration publique.

Sans aucune pitié pour les capacités financières d’un Etat où production, exportation et investissement sont en berne depuis 2011, l’UGTT a fait un usage abusif du droit de grève pour faire pression sur les 5 gouvernements de la transition politique, pour augmenter les salaires au grand dam de la productivité de l’employé et du pouvoir concurrentiel de l’entreprise qui l’emploie. Au détriment de l’importance d’une compagnie nationale comme la CPG (Compagnie de phosphate de Gafsa) dans une économie fragile comme celle de la Tunisie, l’UGTT n’a jamais élevé la voix pour rappeler les employés à l’ordre et au travail et encore moins pour dénoncer la moindre des grèves de tout le bassin minier.

Sur tous les fronts, dans presque tous les secteurs, l’UGTT pousse à la grève sans aucun souci pour les plus d’un million d’autres employés pris en otage à Tunis et dans différentes autres villes du pays. Elle fait grève et recommencera aussi, lorsque viendra le jour des comptes et que le gouvernement oserait mettre en exécution sa menace des retenues des journées de grève. L’UGTT soutient les grèves, toutes les grèves, sans aucun souci pour les milliers d’élèves qui n’iront pas à l’école ou qui n’auront pas leurs bulletins de notes. Tout est bon pour faire la grève, d’autant que l’UGTT soutiendra toutes les grèves mêmes les plus sauvages. Tout est bon pour faire la grève, d’autant que l’UGTT a devant elle un gouvernement qui ne les a pas en acier et un patronat qui a peur des syndicats qu’il finance pourtant lui-même. Depuis la révolution, l’UGTT est devenue l’arme de destruction massive de l’économie ! Il lui reste donc que ses saints patrons (comme disait le Général Rachid Ammar) pour la défendre contre cet ogre social.

Khaled

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